Le mot "tromper" dans l'oeuvre de DESCARTES
Publié le 12/08/2010
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Règles pour la direction de l'esprit, Règle troisième.
Mais, pour ne pas tomber dans la même erreur, rapportons ici les moyens par lesquels notre entendement peut s'élever à la connaissance sans crainte de se tromper.
Règles pour la direction de l'esprit, Règle douzième.
Il suit de tout ceci que nous ne pouvons nous tromper que quand nous composons nous-mêmes les notions que nous admettons.
DISCOURS DE LA METHODE, Quatrième partie.
et pour l'erreur la plus ordinaire de nos songes, qui consiste en ce qu'ils nous représentent divers objets en même façon que font nos sens extérieurs, n'importe pas qu'elle nous donne occasion de nous défier de la vérité de telles idées, à cause qu'elles peuvent aussi nous tromper assez souvent sans que nous dormions ;
L'HOMME.
Mais elle pourra aussi assez souvent se tromper en tout ceci ;
et ainsi l'âme, qui ne la sentira que par l'entremise des parties du cerveau, ne manquera pas pour lors de se tromper.
De plus, si les rayons, ou autres lignes, par l'entremise desquelles les actions des objets éloignés passent vers les sens, sont courbés, l'âme, qui les supposera communément être droits, en tirera occasion de se tromper.
et enfin, pour ce qui est de juger des éloignements par l'opinion qu'on a de la grandeur des objets, ou parce que les rayons qui viennent de leurs points ne s'assemblent pas si exactement au fond de l'oeil les uns que les autres, l'exemple des tableaux de perspective nous montre assez combien il est facile de s'y tromper ;
LE MONDE OU TRAITÉ DE LA LUMIERE, CHAPITRE II, En quoi consiste la chaleur et la lumière du feu.
pour moi, qui crains de me tromper si j'y suppose quelque chose de plus que ce que je vois nécessairement y devoir être, je me contente d'y concevoir le mouvement de ses parties.
MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Première Méditation.
puisque faillir et se tromper est une espèce d'imperfection, d'autant moins puissant sera l'auteur qu'ils assigneront à mon origine, d'autant plus sera-t-il probable que je suis tellement imparfait que je me trompe toujours.
Je supposerai donc non pas que Dieu, qui est très bon et qui est la souveraine source de vérité, mais qu'un certain mauvais génie, non moins rusé et trompeur que puissant, a employé toute son industrie à me tromper ;
MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Méditation Seconde.
Mais il y a un je ne sais quel trompeur très puissant et très rusé, qui emploie toute son industrie à me tromper toujours.
Mais moi, qui suis-je, maintenant que je suppose qu'il y a un certain génie qui est extrêmement puissant et, si j'ose le dire, malicieux et rusé, qui emploie toutes ses forces et toute son industrie à me tromper ?
MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Méditation Troisième.
Ainsi il ne reste plus que les seuls jugements, dans lesquels je dois prendre garde soigneusement de ne me point tromper.
MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Méditation Quatrième.
Et quoiqu'il semble que pouvoir tromper soit une marque de subtilité, ou de puissance, toutefois vouloir tromper témoigne sans doute de la faiblesse ou de la malice.
et puisqu'il est impossible qu'il veuille me tromper, il est certain aussi qu'il ne me l'a pas donnée telle que je puisse jamais faillir lorsque j'en userai comme il faut.
Et il ne resterait aucun doute touchant cela, si l'on n'en pouvait, ce semble, tirer cette conséquence, qu'ainsi je ne me puis jamais tromper ;
MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Méditation Cinquième.
Car je puis me persuader d'avoir été fait tel par la nature, que je me puisse aisément tromper, même dans les choses que je crois comprendre avec le plus d'évidence et de certitude ;
Mais je sais déjà que je ne puis me tromper dans les jugements dont je connais clairement les raisons.
MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Méditation Sixième.
Comme, par exemple, le goût agréable de quelque viande, en laquelle on aura mêlé du poison, peut m'inviter à prendre ce poison, et ainsi me tromper.
MEDITATIONS METAPHYSIQUES, TROISIÈMES OBJECTIONS, OBJECTION XVe.
Dieu ne nous peut jamais tromper, prise universellement, est vraie ;
MEDITATIONS METAPHYSIQUES, TROISIÈMES OBJECTIONS, OBJECTION XVIe, REPONSE.
Car qui est-ce qui nie que celui qui dort se puisse tromper ?
LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, LETTRE DE L'AUTEUR A CELUI QUI A TRADUIT LE LIVRE, LAQUELLE PEUT SERVIR ICI DE PREFACE.
Ainsi, en considérant que celui qui veut douter de tout ne peut toutefois douter qu'il ne soit pendant qu'il doute, et que ce qui raisonne ainsi, en ne pouvant douter de soi-même et doutant néanmoins de tout le reste, n'est pas ce que nous disons être notre corps, mais ce que nous appelons notre âme ou notre pensée, j'ai pris l'être ou l'existence de cette pensée pour le premier principe, duquel j'ai déduit très clairement les suivants, à savoir qu'il y a un Dieu qui est auteur de tout ce qui est au monde, et qui, étant la source de toute vérité, n'a point créé notre entendement de telle nature qu'il se puisse tromper au jugement qu'il fait des choses dont il a une perception fort claire et fort distincte.
LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, PREMIERE PARTIE, Art. 6.
Mais quand celui qui nous a créés serait tout-puissant, et quand même il prendrait plaisir à nous tromper, nous ne laissons pas d'éprouver en nous une liberté qui est telle que, toutes les fois qu'il nous plaît, nous pouvons nous abstenir de recevoir en notre croyance les choses que nous ne connaissons pas bien, et ainsi nous empêcher d'être jamais trompés.
LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, PREMIERE PARTIE, Art. 29.
car encore que l'adresse à pouvoir tromper semble être une marque de subtilité d'esprit entre les hommes, néanmoins jamais la volonté de tromper ne procède que de malice ou de crainte et de faiblesse, et par conséquent ne peut être attribuée à Dieu.
LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, PREMIERE PARTIE, Art. 39.
car, au même temps que nous doutions de tout, et que nous supposions même que celui qui nous a créés employait son pouvoir à nous tromper en toutes façons, nous apercevions en nous une liberté si grande, que nous pouvions nous empêcher de croire ce que nous ne connaissions pas encore parfaitement bien.
LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, PREMIERE PARTIE, Art. 42.
Mais, parce que nous savons que l'erreur dépend de notre volonté, et que personne n'a la volonté de se tromper, on s'étonnera peut-être qu'il y ait de l'erreur en nos jugements.
LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, SECONDE PARTIE, Art. I.
, si Dieu présentait à notre âme immédiatement par lui-même l'idée de cette matière étendue, ou seulement s'il permettait qu'elle fût causée en nous par quelque chose qui n'eût point d'extension, de figure, ni de mouvement, nous ne pourrions trouver aucune raison qui nous empêchât de croire qu'il prend plaisir à nous tromper ;
LES PASSIONS DE L'AME, LETTRE Ire A MONSIEUR DESCARTES.
Vous pouvez dire aussi que vos oeuvres parlent assez sans qu'il soit besoin que vous y ajoutiez les promesses et les vanteries, lesquelles, étant ordinaires aux charlatans qui veulent tromper, semblent ne pouvoir être bienséantes à un homme d'honneur qui cherche seulement la vérité.
LES PASSIONS DE L'AME, TROISIEME PARTIE, ARTICLE 211.
Mais ce qu'on peut toujours faire en telle occasion, et que je pense pouvoir mettre ici comme le remède le plus général et le plus aisé à pratiquer contre tous les excès des passions, c'est que, lorsqu'on se sent le sang ainsi ému, on doit être averti et se sou venir que tout ce qui se présente à l'imagination tend à tromper l'âme et à lui faire paraître les raisons qui servent à persuader l'objet de sa passion beaucoup plus fortes qu'elles ne sont, et celles qui servent à la dissuader beaucoup plus faibles.
Correspondance, année 1629, Au R. P. MERSENNE, 20 novembre 1629.
et si quelqu'un avait bien expliqué quelles sont les idées simples qui sont en l'imagination des hommes, desquelles se compose tout ce qu'ils pensent, et que cela fût reçu par tout le monde, j'oserais espérer ensuite une langue universelle, fort aisée à apprendre, à prononcer et à écrire, et ce qui est le principal, qui aiderait au jugement, lui représentant si distinctement toutes choses, qu'il lui serait presque impossible de se tromper ;
Correspondance, année 1638, REPONSE DE Monsieur DESCARTES, 12 janvier 1638 (Les éditions contemporaines datent cette lettre de mars, avril ou mai 1638).
En quoi ceux qui sont nés grands et heureux, ont le plus d'occasion de se tromper ;
Correspondance, année 1639, Au R. P. MERSENNE, 9 janvier 1639.
Car on s'y peut tromper fort aisément et mêler quelque différence spécifique avec les génériques, au moyen de quoi le tout ne vaut rien.
Correspondance, année 1645, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 1er juin 1645 (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 1er septembre 1645.).
et ils nous peuvent aussi tromper par leur apparence, lorsque quelque forte passion les accompagne, comme on voit en celui que donne l'ambition.
Correspondance, année 1645, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 15 juin 1645 (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 15 septembre 1645.).
et que nous ne nous laissions pas aisément tromper par la fausse apparence des biens de ce monde.
Correspondance, année 1645, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, Septembre 1645 (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 6 octobre 1645.).
Ainsi je n'approuve point qu'on tâche à se tromper, en se repaissant de fausses imaginations ;
et même, à cause que presque toutes les choses du monde sont telles, qu'on les peut regarder de quelque côté qui les fait paraître bonnes, et de quelque autre qui fait qu'on y remarque des défauts, je crois que si l'on doit user de son adresse en quelque chose, c'est principalement à les savoir regarder du biais qui les fait paraître le plus à notre avantage, pourvu que ce soit sans nous tromper.
Correspondance, année 1646, A UN SEIGNEUR. (NEWCASTLE), 23 novembre 1646.
car j'avoue qu'il y en a de plus forts que nous, et crois qu'il y en peut aussi avoir qui aient des ruses naturelles, capables de tromper les hommes les plus fins.
Correspondance, année 1647, REMARQUES SUR LE TITRE, REMARQUES SUR CHAQUE ARTICLE.
ou que Dieu pourrait nous tromper ;
Correspondance, année 1649, A Monsieur CLERSELIER, 15 avril 1649. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 23 avril 1649.).
Pour ce qui est des difficultés qu'il vous a plu me proposer, je réponds à la première, qu'ayant dessein de tirer une preuve de l'existence de Dieu, de l'idée ou de la pensée que nous avons de lui, j'ai cru être obligé de distinguer, premièrement, toutes nos pensées en certains genres, pour remarquer lesquelles ce sont qui peuvent tromper, et, en montrant que les chimères même n'ont point en elles de fausseté, prévenir l'opinion de ceux qui pourraient rejeter mon raisonnement sur ce qu'ils mettent l'idée qu'on a de Dieu au nombre des chimères.
«
et puisqu'il est impossible qu'il veuille me tromper, il est certain aussi qu'il ne me l'a pas donnée telle que je puisse jamais faillirlorsque j'en userai comme il faut.
Et il ne resterait aucun doute touchant cela, si l'on n'en pouvait, ce semble, tirer cette conséquence, qu'ainsi je ne me puis jamaistromper ;
MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Méditation Cinquième.
Car je puis me persuader d'avoir été fait tel par la nature, que je me puisse aisément tromper, même dans les choses que je croiscomprendre avec le plus d'évidence et de certitude ;
Mais je sais déjà que je ne puis me tromper dans les jugements dont je connais clairement les raisons.
MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Méditation Sixième.
Comme, par exemple, le goût agréable de quelque viande, en laquelle on aura mêlé du poison, peut m'inviter à prendre cepoison, et ainsi me tromper.
MEDITATIONS METAPHYSIQUES, TROISIÈMES OBJECTIONS, OBJECTION
XVe.
Dieu ne nous peut jamais tromper, prise universellement, est vraie ;
MEDITATIONS METAPHYSIQUES, TROISIÈMES OBJECTIONS, OBJECTION
XVIe, REPONSE.
Car qui est-ce qui nie que celui qui dort se puisse tromper ?
LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, LETTRE DE L'AUTEUR A CELUI QUI A
TRADUIT LE LIVRE, LAQUELLE PEUT SERVIR ICI DE PREFACE.
Ainsi, en considérant que celui qui veut douter de tout ne peut toutefois douter qu'il ne soit pendant qu'il doute, et que ce quiraisonne ainsi, en ne pouvant douter de soi-même et doutant néanmoins de tout le reste, n'est pas ce que nous disons être notrecorps, mais ce que nous appelons notre âme ou notre pensée, j'ai pris l'être ou l'existence de cette pensée pour le premierprincipe, duquel j'ai déduit très clairement les suivants, à savoir qu'il y a un Dieu qui est auteur de tout ce qui est au monde, et qui,étant la source de toute vérité, n'a point créé notre entendement de telle nature qu'il se puisse tromper au jugement qu'il fait deschoses dont il a une perception fort claire et fort distincte.
LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, PREMIERE PARTIE, Art.
6.
Mais quand celui qui nous a créés serait tout-puissant, et quand même il prendrait plaisir à nous tromper, nous ne laissons pasd'éprouver en nous une liberté qui est telle que, toutes les fois qu'il nous plaît, nous pouvons nous abstenir de recevoir en notrecroyance les choses que nous ne connaissons pas bien, et ainsi nous empêcher d'être jamais trompés.
LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, PREMIERE PARTIE, Art.
29.
car encore que l'adresse à pouvoir tromper semble être une marque de subtilité d'esprit entre les hommes, néanmoins jamais lavolonté de tromper ne procède que de malice ou de crainte et de faiblesse, et par conséquent ne peut être attribuée à Dieu.
LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, PREMIERE PARTIE, Art.
39.
car, au même temps que nous doutions de tout, et que nous supposions même que celui qui nous a créés employait son pouvoirà nous tromper en toutes façons, nous apercevions en nous une liberté si grande, que nous pouvions nous empêcher de croire ceque nous ne connaissions pas encore parfaitement bien.
LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, PREMIERE PARTIE, Art.
42.
Mais, parce que nous savons que l'erreur dépend de notre volonté, et que personne n'a la volonté de se tromper, on s'étonnera.
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