Le mot travail vient de tripalium, qui est un instrument de torture.
Publié le 11/05/2024
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«
Le travail :
Le mot travail vient de tripalium, qui est un instrument de torture.
Qu’est-ce que le travail ?
Selon l’opinion commune, travailler c’est gagner sa vie.
Parce que dans notre société le travail est rémunéré, on en déduit à tort
que seul ce qui est rémunéré est travail, et l’on confond emploi et travail.
Il
-
a depuis toujours existé un travail non rémunéré :
Celui de l’homme qui travaille sa terre
Celui de l’esclave
Celui des parents qui éduquent leurs enfants
Celui de la femme qui fait le ménage chez elle …
1) L’ambivalence du travail
-
Le travail est une punition pour l’homme
L’étymologie du mot travail
Issu du verbe « travailler », l’étymologie du mot travail nous vient du latin
tripaliare (torturer), dérivé du nom tripalium désignant un instrument de
torture à trois pieux.
A l’origine, le mot travail est donc en lien avec les notions de torture
et de souffrance.
Le travail est un châtiment divin
De plus, la Genèse 3 : 19 précise « tu gagneras ton pain à la sueur de ton
front » à la suite du moment où Adam a écouté Eve, qui a été charmée
par le serpent et mange le fruit défendu.
Le travail prend alors la forme
d’une ultime punition de Dieu faite à l’homme qui ne pourra plus récolter
les fruits de la nature sans effort.
-
Le travail est un effort pour l’homme
De l’égalité à l’inégalité
Dans le monde animal, l’homme est la seule espèce qui est obligée de
faire l’effort de travailler pour assurer sa survie.
A l’aube de l’humanité, les hommes étaient « égaux », tout le monde
travailler pour assurer la pérennité du groupe : la chasse, la cueillette, la
pêche.
Les hommes étaient nomades et erraient d’une zone à une autre
en fonction du climat.
Par la suite, l’être humain a fait l’effort de transformer son environnement
afin de pouvoir le maîtriser et l’utiliser à son profit.
Par exemple, avec
l’agriculture…
Progressivement, les premières rivalités entre groupes ont commencé.
Les
guerres ont permis d’emprisonner des hommes qui étaient forcés de
travailler pour les vainqueurs.
Le travail est une contrainte
Ainsi, le travail est devenu inégal.
Les perdants, en devenant esclaves,
étaient contraints de travailler.
Une situation qui a continué même lors des
moments de paix.
Dans La Politique, Aristote expliquait que : « l’esclave est un instrument
vivant », celui qui permet à son propriétaire de jouir de lui.
Dans l’antiquité, le travail est donc essentiellement réalisé par les
esclaves.
Le travail permet de former un individu
Dans son ouvrage Phénoménologie de l’esprit, Hegel explique que le
travail forme le travailleur.
En faisant faire son travail par un autre, le
maître permet à l’esclave d’obtenir un savoir-faire.
Il est capable de créer
et dispose, progressivement, d’un savoir.
A la différence du monde animal où les tâches réalisées sont parfaites
(toiles d’araignée, le butinage des abeilles, le nettoyage alimentaire par
les ratons laveurs…), l’espèce humaine a besoin d’effectuer de nombreux
efforts afin de maîtriser les compétences nécessaires pour réussir un
travail.
La dialectique du maître et de l’esclave selon Hegel
Toutefois, bien que le travail soit une contrainte, ceux qui ne travaillent
pas deviennent dépendants de ceux qui travaillent.
Comme dit
précédemment, le travail forme le travailleur.
L’esclave obtient avec le
temps un savoir-faire que le maître n’a pas.
Ne disposant pas des
connaissances suffisantes, il devient dépendant de son esclave qui est à
même de mettre à profit son savoir-faire pour son maître.
L’esclave par son travail se libère :
Au-delà d’acquérir un savoir, qui est donc une forme de pouvoir face
à son maître, l’esclave se libère aussi de l’angoisse de la mort !
-
La dépossession du travail et son exploitation
Le besoin que le travail permet de satisfaire, c’est le besoin de produire en
tant qu’être humain.
Karl Marx explique que le capitalisme exploite les
travailleurs.
Aussi, il dit qu’avec le système capitaliste, nous sommes
passés d’une économie artisanale à une économie de production de
masse.
De nouvelles méthodes de production apparaissent où le travail
est moins difficile et moins fatiguant.
Néanmoins, avec ces systèmes
industrialisés, le travail est encore plus déshumanisé et l’homme n’est plus
qu’une « machine ».
Dans Les Temps Modernes, Charlie Chaplin démontre à quel point
l’homme n’est alors qu’un maillon de chaîne, destiné à répéter les mêmes
tâches simplifiées.
Individuellement, l’être humain se retrouve déconnecté
du fruit de sa production.
Au-delà de cette déshumanisation, le travail est exploité comme tel : le
propriétaire des moyens de production achète la force de travail de
l’ouvrier, son énergie physique et nerveuse.
Cette force de travail vendue
par les producteurs et rétribuée par le propriétaire n’est pas payée à sa
juste valeur.
Voir avis Hannah Arendt à la fin du cours
2) Quelles-sont les valeurs positives du travail ?
Bien que le capitalisme ait progressivement détruit la satisfaction liée au
travail, dans l’objectif de générer toujours plus de profit, il subsiste encore
des bénéfices liés au travail.
-
Le travail permet à l’homme de s’intégrer socialement
Le travail forme l’homme à la socialisation et lui apprend donc à vivre en
société.
Le travail est en effet lié à la diversité des techniques et à la
nécessaire coopération sociale.
A la chasse, un homme rabat le gibier et l’autre prépare le piège.
Le
travail est divisé entre les hommes.
Les philosophes comparent cette division à celle d’un organisme.
Tous les
organes coopèrent pour faire en sorte que notre corps fonctionne
parfaitement.
C’est pour cette raison que de nombreux philosophes voient dans la
division du travail un facteur de cohésion sociale.
La division selon eux
favorise l’échange.
Le travail favorise également la communication donc le rapport avec les
autres.
Il fait vraiment de l’homme un être social.
Selon Hegel, c’est en travaillant avec les autres que le langage, le rapport
humain et la communication se sont développés.
(Lien entre langage et travail)
-
L’épanouissement lié au travail
Choisir un métier par vocation
Très tôt, certaines personnes se sentent destinées à faire carrière dans un
métier précis.
Cette vocation correspond généralement à l’envie, mais
également aux souhaits mais aussi à la personnalité de l’individu.
Le fait d’aimer son travail ne signifie pas que l’on ne travaille pas, mais
simplement que l’on exerce une activité qui a du sens pour nous.
C’est
l’un des facteurs à l’origine de l’épanouissement personnel.
Le sentiment d’utilité de l’homme qui travaille
Le fait de travailler donne à l’homme un sentiment de dignité et d’utilité.
Se sentir utile au travail est, pour certaines personnes, un autre facteur
qui contribue à l’épanouissement personnel.
Ainsi, pour de nombreuses
personnes, le chômage est un vrai poids puisqu’il ne leur permet pas de se
sentir utiles et dégrade fortement leur dignité.
Au-delà de ce sentiment d’utilité, il y’a à travers le travail une acquisition
de compétences qui peuvent aussi jouer dans l’épanouissement de
l’homme.
Le travail libère
Voir Hegel/esclave
Travail considéré comme facteur d’émancipation, de libération car
libère de l’angoisse de la mort
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Le travail permet de former l’homme d’un point de vue moral
Le travail, un devoir envers soi-même
Emmanuel Kant considère que le travail est un devoir envers soi-même,....
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