Le moi n’est pas maître dans sa propre maison - Freud
Publié le 19/03/2020
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« Un troisième démenti sera infligé à la mégalomanie (folie des grandeurs) humaine par la recherche psychologique de nos jours qui se propose de montrer au moi qu’il n’est seulement pas maître dans sa propre maison. »
La psychanalyse est ainsi décrite comme l’astronomie et la biologie, et sa principale découverte est que le sujet, l’individu n’est pas un être pleinement présent à lui-même, un centre de décision.
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Moi I 59
fermée» ah-lieu de dire« Je déclare la séance ouverte».
Personne ne peut se méprendre sur ses sentiments ; il
préférerait ne pas être là.
Mais ce désir (ne pas assister
au colloque) ne peut s'exprimer directement, car
il
heurterait la politesse, les obligations sociales, profes
sionnelles, morales
du sujet.
Notre président subit
donc deux forces contraires : l'une parfaitement en
accord avec les obligations conscientes, l'autre qui ne
l'est pas et qui ne peut s'exprimer directement, ouverte
ment.
II y a donc conflit, au sein du même homme,
entre un désir conscient, conforme aux normes morales
et un autre-désir
plus« gênant».
Or, dans notre exem
ple,
ce second désir, malgré la volonté de politesse du
président, parvient à s'exprimer, mais de façon détour
née, anodine: on dira
que« sa langue a fourché».
Ici, l'exemple est simple
dan_s_ la n1esure où le président
a sans doute parfaitement conscience qu'il ne veut pas
être là.
Mais dans bon nombre de cas, quand
ma langue
fourche,
je ne sais pas pourquoi, c'est-à-dire que
j'ignore moi-même
ce qui me pousse à dire tel mot plu
tôt
qu'un autre.
Or pour Freud le cas est exactement
identique et s'interprète de même, comme le conflit
entre deux désirs dont
l'un est gênant et peut être ignoré
par le sujet.
II n'y a pas d'actes innocents ou anodins.
Tous sont révélateurs
d'un affrontement en moi de
deux forces.
L'hypothèse freudienne del'Inconscien.t revient à dire
que bon nombre d'actes
«normaux» (oubli, actes
manqués, rêves), mais aussi
«maladifs», pathologi
ques (névroses, obsessions, etc.), s'expliquent en gros
selon
le même schéma.
L'individu subirait un conflit
psychique (dans son âme), conflit parfois extrême!}1ent
violent entre
les normes conscientes (mo·rales, esthéti
ques, sociales) et des désirs qui bousculent et négligent
ces règles.
Ce second groupe de désirs, le sujet les.
»
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