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« Le mauvais goût, c'est de confondre la mode, qui ne vit que de changements, avec le beau durable ». (Stendhal)

Publié le 27/02/2008

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stendhal
Cela semble irrationnel, et ne relever que du registre émotionnel, sentimental, affectif. Chacun énonce son goût propre (on dit « c?est à mon goût »), mais on ne peut convaincre quelqu?un d?avoir tel ou tel goût, en argumentant ou en procédant par une démonstration logique qui aie valeur de vérité et énonce un canon du « bon goût ». Tout au plus peut-on au mieux « faire goûter », en espérant persuader autrui du plaisir pris à une chose? Dans une telle perspective, de quel droit pouvons nous alors parler de « mauvais goût », comme le fait Stendhal dans cette citation ?   On s?aperçoit que si le goût est subjectif, il relève néanmoins de la sphère des valeurs, puisque l?on dit « attribuer un jugement de goût ». Le fait d?énoncer son goût apparaît donc en soi comme un jugement, puisque l?on se prononce sur les qualités d?un objet (un plat, une ?uvre d?art, une activité, une attitude?). Donner son goût, c?est dire qu?une telle chose est bonne et qu?une autre est mauvaise. Pris en ce sens, le goût est une évaluation, une discrimination, qui détermine des valeurs attribuées aux objets. On peut alors supposer que s?il existe une telle norme du goût, il faut qu?elle ait quelques règles. D?après ce qu?exprime la citation de Stendhal, le « mauvais goût » ne serait pas tant imputable à la personne qui l?énonce, ce qui nous semble insensé dans la mesure où le goût est subjectif, mais à l?objet sur lequel il porte. Le goût apparaît comme « mauvais » parce qu?il est appliqué illégitimement, c?est-à-dire, en dehors de son ordre et de son droit.

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