Le libéralisme est-il un individualisme égoïste?
Publié le 20/02/2016
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Il n'est pas exagéré de dire que les Principes d'économie politique sont un des bréviaires du libéralisme politique et économique anglais et que la pensée de John Stuart Mill devint l'orthodoxie libérale pour au moins un quart de siècle.
Cependant, on a souvent relevé l'orientation socialiste de la pensée de Mill, un socialisme original qui se définit par la maîtrise de l'homme sur lui-même. Mill ne condamne pas systématiquement l'intervention des gouvernements et, sur la fin de sa vie, dans les dernières éditions des
Principes, il l'envisage même avec faveur, afin de restreindre le droit de propriété. Mais, plus que la question de savoir ce que les gouvernements doivent ou ne doivent pas faire, ce qui intéresse Mill, c'est le motif au nom duquel ils le font. Et, à cet égard, il pose un principe dont la valeur n'a jamais cessé de s'imposer à sa pensée: «Le seul objet qui autorise les hommes individuellement ou collectivement à troubler la liberté d'action d’aucun de leurs semblables, c'est la protection de soi-même».
«
On peut être libéral et penser aux autres
·~[·]:•
Une société bien ordonnée est juste lorsque ses institutions
sont conçues pour apporter
la plus grande somme de satisfac·
tions
à l'ensemble de ses membres.
Le souci du bonheur indi·
viduel n'exclut pas la préoccupation de la réussite collective.
L'individualisme
n'est pas l'égoïsme
S
i le respect des liber
tés individuelles
s'impose, c'est parce
qu'il est une condition
du bonheur, non seu
lem en t individuel ,
mais encore collectif.
Ce n'est pas l'uniformité
des pensées, des senti
ments et des actes qui
crée le bonheur, c'est la
diversité en tre les
hommes.
Mill entraîne
1 ' école libérale
non pas
à la
recherche de lois
naturelles , mai s de
recettes rationnelles en
vue d'assurer le bon
heur de la société tout
ent iè re .
Individualisme
et bien commun
coexistent
L
a valeur réside t out
enti ère dans la réa
lisation
du bien -être en
chaq ue vie individuelle ,
mais le bi
en -être de tous
•Le bonheur que les utlli· tarlstes ont edopt6 comme criterium de la morallt6 de la c:onduitlt n 'est pas le bon· heur personnel de l'agent, mels celui de tous les inté·
ressés.• John Stuart Mill,
L'Utilitarisme
co nstitue une exigence
que chacun doit égale
ment prendre en compte.
C'est lorsqu e les gens
sont libres de pour
suivre leurs propres
fins sous l'autorité de
lois établies en vue du
bien commun qu'on
atteint le plus efficace
ment le bonheur.
Mill admet des
idées socialistes
I
l se prononce pour l'in
tervention de l'État
lorsqu'il s'agit d'aider
les plus déshérités et
pour la formation de
coopératives de pro
duction.
Il a montré que
si la production devait
obéir à la loi du mar
ché,
la répartition des
revenus, elle, était libre.
n fondait là les politiques
de sécurité sociale
et de
redistribution des ri
c hesses .
L'individualisme
n'est pas une recherche égoïste du bonheur ,
c'est l'affi rmation que la prospérité collective n'est possible que si
chacun trouve son bien propre en cherchan t le bien de tous..
»
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