Le libéralisme économique a-t-il une morale ?
Publié le 03/10/2004
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Marx, dont toute l'oeuvre vise à condamner sans appel le libéralisme économique, reconnaît cependant sesvertus.
La libre entreprise, la concurrence, la défense des intérêts privés sont autant de moyens de stimuler laproduction de richesses.
Sans ces richesses, l'homme est soumis au milieu naturel, à ses propres besoins.
Iln'est pas libre.
Mais, à partir du moment où le libéralisme a su produire l'industrie, le libre-échange, il fautpasser à autre chose.
Selon Marx, le libéralisme n'est qu'une étape dans l'histoire de l'humanité.
Il doit luisuccéder une autre façon de concevoir les rapports économiques: les richesses créées par les travailleurs, aulieu de bénéficier seulement aux patrons, doivent être réparties équitablement entre tous les acteurs de la vieéconomique.
C'est ainsi, et seulement ainsi, que l'économie peut rejoindre la morale: les hommes, tousensemble, concourront à leur bien-être.
La morale exige donc qu'il n'y ait pas plus d'exploitants que d'exploités,que chacun puisse tirer le juste profit de son labeur.
Marx a étudié les étapes de la construction de la société sans classessont :· étape de transition du capitalisme vers le socialisme :· la dictature du prolétariat: l'État subsiste pour défendre l'intérêt destravailleurs, mais commence aussitôt à dépérir;· survie partielle de la production marchande et de l'économie monétaire,de plusieurs classes et couches sociales;· planification, appropriation collective des grands moyens deproduction;· développement de la démocratie et de l'auto-gestion.· étape du socialisme :· dépérissement des classes sociales par la disparition de l'économiemarchande et monétaire;· disparition de l'État;· autogestion, socialisation des moyens de production, le surtravail dutravailleur revient à la société tout entière;· la rétribution de chacun, même si les besoins de base sontgratuitement satisfaits, continue à être mesurée en fonction de laquantité de travail fournie à la société.· étape du communisme :
RAPPEL: Le communisme chez Marx Des quelques rares pages laissées par Marx, il apparaît que le communisme désigne le régime social etéconomique de la fin de l'Histoire lorsque la propriété privée des moyens de production et donc la lutte desclasses qui en est le corollaire auront disparu.
Sur le plan social, le communisme se définit comme un socialismeradical.
Alors que la devise du socialisme est "A chacun selon son travail", celle du communisme est "A chacunselon ses besoins".
· principe général: "de chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins”;· disparition de la division du travail, de la séparation du travail manuel et intellectuel;· la société est organisée sous la forme de communes libres de producteurs-consommateurs, capables des'administrer eux-mêmes sans aucun organe séparé.- Le communisme est donc l'étape supérieure, ultime, du développement historique après le renversement dusystème capitaliste.
Marx s'est néanmoins refusé à "donner des recettes pour les marmites de l'avenir”;l'organisation concrète de cette société n'est pas proposée.- Pour Marx le communisme n'est pas une utopie; il est certes un idéal, une idée régulatrice, un pari sur larationalité de l'humanité, mais il est inscrit dans le développement de l'histoire humaine et suppose que soientréalisées des conditions à la fois économiques, politiques, sociales, culturelles..
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