Le langage sert-il à penser ou à parler ?
Publié le 01/11/2005
Extrait du document
Au sens large, le langage est un système d’expression et de communication, qui peut prendre différentes formes : la langue parlée, le langage des animaux, le langage des signes, le langage des arts, etc. Le langage humain, articulé en sons et en mots, est ce qui nous permet de parler entre hommes, de nous exprimer et de communiquer par la parole dans une langue donnée. Partant, la parole est la définition même du langage humain, et il semble évident que le langage nous serve donc à parler. Cependant, si l’on parle, c’est que l’on pense, et si le langage est l’expression d’une pensée, ne peut-on affirmer que le langage serve à penser ?
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Problématique envoyée par l'élève: Votre sujet se présente sous la forme d'une alternative : penser ou parler. En premier lieu, nous considérons que le langage sert à parler et nous le définissons comme un moyen decommunication.
Ainsi, quand un enfant maîtrise le langage, on dit spontanément qu'il sait désormais parler, sous-entendant que le langage sert à parler.
Toutefois, il faudrait se demander si on ne peut pas remettre en cause cettedéfinition du langage comme simple instrument de communication.
En effet, cette définition consiste à distinguer lapensée d'un côté, qui serait toute intérieure, et le langage, d'un autre, qui serait un moyen d'extérioriser nospensées.
Cette approche, consiste alors à considérer qu'il y aurait une pensée possible sans le langage.
Or, queserait une pensée sans langage, sans les mots ? Ici, vous pouvez vus reporter aux analyses de Hegel indiquées plusbas lorsqu'il montre qu'il n'y a pas de pensée en dehors des mots, que ce sont les mots qui donnent forme à lapensée.
Vous pouvez également vous reporter aux analyses de Descartes qui montre les rapports entre la pensée etle langage.
On pourrait ainsi montrer que les animaux ne parlent pas, non pas parce qu'ils ne savent pas parler, maisparce qu'ils ne pensent pas.
Dans ces conditions, face à l'alternative que le sujet pose, faut-il dire que le langagesert à penser ? C'est ici que vous pouvez revenir sur l'alternative posée par le sujet, alternative qui sembledistinguer le fait de parler et le fait de penser.
Vous pouvez alors montrer qu'il n'y a pas nécessairement oppositionici.
Analyse du sujet
· Eléments de définition * Langage = du latin lingua, à la fois organe de la parole, langue et langue parlée, langage. 1.
En philosophie : Faculté, parfois qualifiée de symbolique, de constituer et d'utiliser une langue quelle qu'elle soit. - Platon, Cratyle, Le Sophiste - Aristote, De l'Interprétation - Descartes, Lettre au marquis de Newcastle - Hegel, Précis de l'Encyclopédie des sciences philosophiques - Bergson, La Pensée et le mouvant, Essai sur les données immédiates de la conscience. 2.
En linguistique, il s'agit de l'étude des fonctions principales que remplit la langue, étant admis que ces fonctions sont universelles et communes aux diverses langueshumaines.
(Saussure) * Communication = du latin communicatio, action de faire part ; communicare, mettre encommun.
Action de communiquer.
Résultat de cette action.
Aujourd'hui, sous l'effet de lacybernétique, du structuralisme, de la biochimie moléculaire : toute transmission de structure,tout processus par lequel une information est transmise.* Penser =1.
Acte de saisir immédiatement l'intelligible, dans une intuition pure de tout élément sensible. 2.
Acte de rassembler les éléments de la représentation.
Plus spécialement chez Kant : l'acte de ramener la synthèse du divers du sensible à l'unité de l'aperceptionintellectuelle. 3.
La faculté de prendre du recul devant l'existant immédiat ou de s'élever à l'universel. (Hegel, Phénoménologie de l'esprit) · Angles d'analyse * On se doit ici de trancher entre une alternative quant à la fonction même du langage, et ceindépendamment de la réalisation de cette faculté dans les différentes langues parlées.
C'estdonc bien ici la fonction et donc a fortiori la nature (l'essence) du langage en tant que facultéqui est ici mise à la question.* Cette alternative met à jour une distinction fondamentale entre un langage pensé commesimple outils de communication externe à la pensée, et un langage conçu comme la conditionde possibilité même de toute pensée.
Et c'est de cette question qu'il est question ici.* On rattache aujourd'hui, généralement, le langage à la fonction de « communication » :produit d'une valorisation (d'une mode ?) récente, cette fonction en elle-même est rarementinterrogée.* Aussi ancienne que la philosophie elle-même, cette interrogation sur la fonction essentielledu langage s'est d'abord et pour longtemps ancrées dans la certitude que le langage étaitessentiellement un véhicule de la pensée (fonction de communication). Problématique Peut-on sans risque réduire le langage comme faculté à un outil, externe à la pensée, de communication entre lesindividus ? S'il est vrai que c'est à travers le langage (tant oral qu'écrit) que nous communiquons, est-ce pourautant sa fonction essentielle, ce pourquoi par nature il existe ? N'est-ce pas, au contraire, dans l'exploration d'une.
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