Devoir de Philosophie

LE LANGAGE : HISTOIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE

Publié le 21/10/2011

Extrait du document

langage

Durant les trois cents années qui vont du début du xive siècle à la fin du xvie, le français va prendre sa forme moderne; il va à la fois s'enrichir, s'épurer et se normaliser. Une double série de causes détermine cette formation. D'une part la langue se transforme spontanément selon les tendances d'une évolution naturelle; d'autre part, elle assume de nouvelles fonctions; elle devient une langue de culture soumise à l'action et aux contrôles des philologues et des savants.

langage

« ches strats : un substrat celtique, un ronds roman et un superstrat germanique.

Le substrat celtique est peu important, il n'en reste qu'une cinquantaine de mots et son influence sur la prononciation et sur la gram­ maire est très difficile à déceler.

Le superstrat germanique est plus impor­ tant; notre lexique héréditaire comporte en­ viron quatre cents racines d'origine genna­ nique; et si l'influence sur le système gram­ matical est difficile à établir, il semble bien que l'originalité phonétique du français soit due à une action toute particulière de l'accent expiratoire germanique qui a contribué à une réduction et à une érosion des fonnes latines, beaucoup plus sensibles en français que dans toutes les autres langues romanes.

Reste à examiner l'état du fonds primitif sous le triple aspect des sons, des mots, des formes grammaticales .

1o LES SONS L'évolution du système phonétique latin s'est amorcée de bonne heure (à ,partir du u• siècle) et les principaux changements sont communs à l'ensemble des langues romanes.

D'autres, en revanche, sont particuliers au gallo-roman.

Le phénomène le plus important et qui, plus que tous autres, a contribué à donner sa forme nouvelle à la langue est l'amuissement (l'effacement) des voyelles atones (non accen­ tuées).

Les mots latins comportent, en effet, un accent, - accent mélodique à l'époque classi­ que qui s'est transformé ultérieurement en accent d'intensité.

Cet accent est placé soit sur l'avant-dernière syllabe, soit sur l'avant avant-dernière.

La voyelle accentuée est la plus forte et la plus résistante; vient ensuite la voyelle initiale et enfin la voyelle finale.

En revanche les voyelles prétoniques (avant l'accent) et post-toniques (après l'accent) sont faibles et ont disparu de bonne heure.

Ce phénomène est général; général en tout cas en français où les atones ne se sont main­ tenues que comme soutien d'un groupe de consonnes : ainsi gubernaculum a donné (,OU­ vernail, dans lequel le e permet la pronon ­ ciation du groupe v-rn.

Par ailleurs, le français a perdu les voyelles finales; en dehors de certaines conditions dans lesquelles elle se maintient sous forme d'un e sourd (aujourd'hui « muet »).

C'est là un trait.

spécifiquement français.

Les voyelles latines ont par ailleurs subi deux changements importants au cours de la période romane : d'une part au système de voyelles longues et brèves s'est subs­ titué un système qui oppose des voyelles ouvertes et des voyelles fermées; d'autre part , les voyelles accentuées se sont diph­ tonguées dans certaines conditions qui varient avec les différentes parties de la Romani a.

En français on a le système de diphton­ gaison suivant è, ô> ie, uo mèl > mi el, cor > cuor > cuer é, 6 > ei, ou téla > teile > toile; fl6rem > flour > fleur a> ae > e mare > mer Les voyelles pour se diphtonguer doivent être à la fois accentuées et libres; c'est-à-dire suivies d'une seule consonne; c'est pourquoi on a feru > fier, mais ferru > fer, caru > cher, mais carru > char ...

Parallèlement aux voyelles, le système des consonnes a subi aussi de notables change­ ments dont les plus caractéristiques sont : l'assimilation, la vocalisation et la palatali­ sation.

Lorsque deux consonnes se sont trouvées en contact , la première a été assimilée par la seconde .

Advenire aboutit à avenir, tep(i)du à tiède, etc.

Placées entre deux voyelles les consonnes tendent à se vocaliser; c'est-à-dire que les sourdes prennent une articulation sonore : pacare devient pagar, vita devient vida, etc.

Ce phénomène est commun à la plus grande partie de la Romania.

En France, par ailleurs, le procès s'est poursuivi et les occlusives intervocaliques s'ouvrent : saporem aboutit à savon, boca à baie.

Certaines consonnes se sont même com­ plètement effacées; et vit a aboutit à vie, securum seilr, etc.

La palatalisation est un procès complexe qui affecte les consonnes vélaires (k, g) et dans certaines conditions les dentales (t, d).

Cette palatalisation a abouti dans la Romania à la formation de sons doubles appelés affri­ qués et formés d'une occlusive dentale (t, d) combinée avec une sifflante ou chuintante (s, ch).

· Le latin centum aboutit ainsi au français tsent, à l'italien tchento.

L'ensemble de ces phénomènes qu'il ne nous est pas possible de décrire dans leur détail a profondément travaillé le système phonétique roman; et tout particulièrement. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles