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Le langage a-t-il la même valeur pour le poète, le savant et le philosophe ?

Publié le 06/04/2014

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langage

 

CORRIGÉ

LA RÉFLEXION PRÉPARATOIRE

ET LA MISE EN PLACE D'UN PROBLÈME.

• Réflexion préparatoire.

L'énoncé requiert une analyse comparative (la « même valeur

«) donc une confrontation des critères qui régissent I' approche

du langage par le poète, le savant, et le philosophe. Le

langage se trouve donc « mis en situation « et interrogé du

point de vue de son fonctionnement, de sa nature, par rapport

aux finalités distinctives poursuivies par les trois activités évoquées.

Peut-on parler du langage en général ? Poète, savant, et

philosophe, conçoivent-ils le langage comme une donnée

commune sur laquelle ils interviendraient différemment, ou bien

ont-ils tendance à privilégier tel ou tel type de langage ?

langage

« La notion de valeur renvoie nécessairement à la présence, implicite ou explicite, de critères de référence en regard des­ quels ce qui vaut peut être défini.

L'identification de tels critè­ res relève d'une étude des trois activités mentionnées, de leurs finalités et de leurs modalités respectives.

• Mise en place du problème.

Pourquoi le choix du poète, du savant, et du philosophe ? Tous trois ont un rapport privilégié au langage ; tous trois pro­ duisent des discours.

Il y a donc nécessité de définir ce que chacun vise dans son activité, et ce qui peut le conduire à valoriser (ou à dévaloriser) d'une façon spécifique le langage.

Un tel problème n'est donc pas séparable d'une définition différentielle des objets respectifs de la- poésie, de la science, et de la philosophie.

Quelques éléments de réflexion utiles peu­ vent être proposés dans cette perspective : 1> en ce qui concerne le poète, on pourra se reporter aux textes d'Éluard (Les sentiers de la poésie - « on rêve sur des mots comme on rêve sur les êtres») et de Breton (Manifeste du surréalisme - recherche d'un langage révélateur d'incons­ cient).

Les analyses de Bachelard (Avant-propos de la Psycha­ nalyse du Feu et La poétique de la rêverie) permettront d' ap­ profondir la réflexion sur le rapport du poète au langage, en montrant notamment le rôle des projections affectives incons­ cientes dans le pouvoir d'évocation des mots.

1> en ce qui concerne le savant, on pourra reprendre, là encore.

les analyses de Bachelard concernant « lobstacle ver­ bal » (cf.

La Formation de /'esprit scientifique) et lexigence de rigueur qui anime tout savant -ou doit lanimer.

Les recher­ ches des philosophes rationalistes classiques (Descartes, Leib­ niz, Spinoza) concernant la nécessité d'un langage rigoureux, univoque, dans la science et peut-être même aussi dans la philosophie, pourront être utilisées avec profit (voir par exemple la présentation (( à la façon des géomètres )) de r Éthique de Spinoza).

..

rapproche critique du langage par la philosophie peut être illustrée par le texte de Platon « Gorgias », où la rhétorique est passée au crible du questionnement philosophique, qui ne cesse, par ailleurs, de promouvoir une exigence de rigueur dans l'utilisation du langage.

Tous les dialogues de Platon illustrent une telle exigence, notamment au niveau du travail de défini­ tion auquel se livrent Socrate et ses interlocuteurs.

La maîtrise 89. »

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