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Le "je" sans le moi

Publié le 05/04/2015

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PHILOSOPHIE : Que serait le « je » sans le « moi » ? Le terme « sujet » vient du latin subjectum qui signifie « ce qui est jeté sous », « ce qui est en dessous ». Cette étymologie suggère l'idée d'un fondement, d'un soubassement. Il peut avoir un sens grammatical : ce dont on affirme, ce à quoi se rapporte un prédicat(ou un attribut). Par exemple, dans la phrase « Socrate est philosophe », « Socrate » est le sujet et « philosophe » est le prédicat. Il peut avoir un sens logique : une substance, une réalité stable servant de support aux prédicats. « Le sujet » est ce dont tout le reste s'affirme, et qui n'est pas lui-même affirmé d'une autre chose ». (Aristote, Métaphysique, 1028a) Il peut avoir un sens métaphysique : l'esprit connaissant, la conscience comme substance, le cogito cartésien (« Je pense donc je suis », Descartes) ou encore le « je », principe qui unifie toutes nos représentations. C'est une condition de posssibilité de connaissance(Kant). Selon Schopenhauer, « ce qui connait tout le reste sans être soi-même connu c'est le sujet ». (Le Monde comme volonté et comme représentation) Il peut avoir un sens moral : la personne, être moral et responsable, capable d'évaluer ses actes en fonction du bien et du mal et de les maitriser. C'est le sens que lui donne Kant : « posséder le « Je » dans sa représentation : ce pouvoir élève l'homme infiniment au-dessus de tous les autres êtres vivant sur la terre. Par là, il est une personne.(Anthropologie du point de vue pragmatique) Il peut avoir un sens juridique et politique : celui qui possède des droits et des devoirs. Il est responsable devant la loi (un sujet de droit), ou inversement le sujet de l'autorité politique : celui qui lui est soumis. (être assujetti) Être sujet, c'est être conscient de soi et du monde, origine, auteur, maître de ses actes et pensées. C'est être capable de dire « je ...

« vérité.

« Cogito, ergo sum » : Je pense, donc je suis » est la première vérité, ou évidence, qui nous est accessible par introspection qui est la réflexion intérieure que le sujet mène sur lui-même.

Puisque je pense, je suis, et rien ne peut remettre en cause ce savoir de mon existence en tant que substance pensante.

La conscience désigne l'esprit, pure transparence : toute pensée est consciente. Pour Kant, la conscience n'est pas une substance, elle est un acte, par lequel s'opère l'unification de la diversité.

Par la conscience, je sais que c'est moi qui fais ou pense ceci ou cela, j'unifie les informations qui me viennent de l'expérience pour les ramener à un même sujet, moi qui sais que je sais.

Ainsi, Kant montre que le « je » unifie toutes nos représentations. La conscience est une condition de possibilité de la connaissance, de l'unification du divers des représentations. L'inconscient désigne selon Freud, une partie de notre esprit inaccessible à la conscience, active et incontrôlée.

Freud s'oppose donc à l'idée classique selon laquelle notre vie psychique se réduit aux phénomènes mentaux dont nous avons conscience.

La première topique élaborée par Freud considère l'esprit humain comme formé de trois étages : -Le conscient : ce que nous avons actuellement à l'esprit. -Le préconscient : ce qui n'est pas actuellement conscient mais peut le devenir. -L'inconscient : partie dynamique constituée du refoulé(ce qui est maintenu hors du champ de la conscience, ce que l'on ne veut pas s'avouer à soi même).

Il serait enfoui au plus profond de nous- mêmes, d'où la représentation sous forme d'étages. Face à des difficultés d'ordre théorique, Freud élabore une seconde topique dans laquelle l'inconscient ne désigne plus une partie du système, mais ce qui qualifie certaines de ces parties. Le psychisme se divise en trois instances, trois pôles = → Le ça : pôle pulsionnel, totalement inconscient de l'esprit, constitué de pulsions, de souvenirs et de désirs refoulés.(maintenus hors du champ de la conscience parce qu'ils entrent en conflit, notamment avec le surmoi).

Il est gouverné par le principe de plaisir : désir de satisfaire tous ses désirs le plus vite possible sans se préoccuper de leur réalisme ni de leurs conséquences. → Le surmoi : constitué de l'intériorisation inconsciente des interdits parentaux moraux et sociaux, c'est l'instance par laquelle se prolonge l'influence parentale.

Il empêche l'accomplissement et la prise de conscience de nos désirs lorqu'ils ne sont pas convenables. → Le moi : constitué de la conscience et de mécanismes inconscients, il s'efforce de concilier les intérêts contradictoires du ça et du surmoi tout en tenant compte de la réalité.

Il doit maintenir l'équilibre psychique. L'inconscient n'est plus une partie du système psychique, mais devient un adjectif qui qualifie le ça, ainsi qu'une partie du surmoi et du moi. Posséder le « je » dans sa représentation c'est être capable de se saisir soi-même par un retour sur soi comme un être unique et identique à soi-même dans le temps.

Autrement dit, accéder à la conscience de soi.

Le « je » utilisé comme substantif désigne donc le sujet capable de totaliser le divers dans la représentation, de rendre présent aussi bien ce qui se déroule en la conscience que ce qui lui est extérieur.

C'est la possession de ce pouvoir qui caractérise l'homme.

Seul il peut dire « je », c'est à dire se prendre soi même comme objet et se représenter le monde.

C'est là ce que souligne Kant, un pouvoir qui « élève l'homme infiniment au-desssus de tous les autres êtres vivants.

» Par ce retournement de la conscience sur elle-même, l'homme peut transcender l'ordre naturel. »

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