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Le génie, est-ce l'enfance retrouvée à volonté ?

Publié le 30/10/2005

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Dans le domaine scientifique ainsi, le plus remarquable auteur de découvertes ne se distingue que par le degré de l'imitateur et de l'écolier le plus laborieux, tandis qu'il est spécifiquement différent de celui que la nature a doué pour les beaux-arts. Il ne faut cependant pas voir en ceci une quelconque dépréciation de ces grands hommes auxquels l'espèce humaine doit tant, par rapport à ceux qui par leur talent pour les beaux-arts sont les favoris de la nature. Le grand privilège des premiers par rapport à ceux qui méritent l'honneur d'être appelés des génies, c'est que leur talent consiste à contribuer à la perfection toujours croissante des connaissances et de l'utilité qui en dépend, comme à instruire les autres dans ces mêmes connaissances. Mais pour le génie l'art s'arrête quelque part, puisqu'une limite lui est imposée au-delà de laquelle il ne peut aller, limite qu'il a d'ailleurs vraisemblablement déjà atteinte depuis longtemps et qui ne peut plus être reculée ; en outre, l'aptitude propre au génie ne peut être communiquée et elle est donnée immédiatement à chacun en partage de la main de la nature ; elle disparaît donc avec lui, jusqu'à ce que la nature confère à un autre les mêmes dons".   3. TANSITION Si l'art se présente comme le moment du génie, quelles en sont alors ses caractéristiques principales ?   II. Art : génie et volonté 1. Le génie n'est pas un don mais l'expression de la puissance de la volonté.  Texte Nietzsche Humain, trop humain, IV, De l'âme des artistes et des écrivains, § 162, Culte du génie par vanité   L'activité du génie ne paraît pas le moins du monde quelque chose de foncièrement différent de l'activité de l'inventeur en mécanique, du savant astronome ou historien, du maître en tactique.

Qu’est-ce que le génie ? Communément le génie est défini étymologiquement comme le «génius « à savoir une divinité tutélaire ou au sens figuré une inclination, un talent. Le génie présente un ensemble d’aptitudes innées, de dispositions naturelles intenses et infinies. Le génie est une aptitude supérieure de l’esprit qui rend une personne capable d’une créativité intense. En quel sens peut-on dire que le génie est l’enfance retrouvée à volonté ? Comment se trouve ici associée enfance et art ? Le monde l’enfance st-il en tout point semblable à celui de l’enfance ? L’esprit de l’art est-il l’esprit de l’enfant dont l’imagination et la créativité se développent à volonté ?

« Texte Barnett Newman Au-delà du Beau, le Sublime « Nous réaffirmons le désir naturel de l'homme pour l'exaltation, pour un souci de notre rapport aux émotionsabsolues.

Nous n'avons nul besoin des accessoires désuets d'une légende démodée et caduque.

Nous créons desimages dont la réalité est évidente d'elle-même, et délestées de ces accessoires, de ces béquilles évoquant uneparenté à l'imagerie démodée du sublime ou du beau.

» 3.

TRANSITION Le génie est la vie de l'art à l'oeuvre dans les oeuvres d'art.

Elle est effectivement liée à l'enfance retrouvée àvolonté : elle est semblable à une ivresse infinie et bienheureuse. III.

Art, enfance et Ivresse 1.

L'ivresse comme condition psychologique requise dans l'art Texte Nietzsche Le Crépuscule des idoles (1888), «Flâneries inactuelles», § 8, traduction Henri Albert (Société du Mercure de France, 1899). Pour qu'il y ait de l'art, pour qu'il y ait une action ou une contemplation esthétique quelconque, une conditionphysiologique préliminaire est indispensable : l'ivresse .

Il faut d'abord que l'ivresse ait haussé l'irritabilité de toute la machine : autrement l'art est impossible.

Toutes les espèces d'ivresses, fussent-elles conditionnées le plusdiversement possible, ont puissance d'art : avant tout l'ivresse de l'excitation sexuelle, cette forme de l'ivresse laplus ancienne et la plus primitive.

De même l'ivresse qui accompagne tous les grands désirs, toutes les grandesémotions; l'ivresse de la fête, de la lutte, de l'acte de bravoure, de la victoire, de tous les mouvements extrêmes;l'ivresse de la cruauté; l'ivresse dans la destruction; l'ivresse sous certaines influences météorologiques, par exemplel'ivresse du printemps, ou bien sous l'influence des narcotiques; enfin l'ivresse de la volonté, l'ivresse d'une volontéaccumulée et dilatée.

— L'essentiel dans l'ivresse, c'est le sentiment de la force accrue et de la plénitude.

Sousl'empire de ce sentiment on s'abandonne aux choses, on les force à prendre de nous, on les violente, — on appellece processus : idéaliser .

Débarrassons-nous ici d'un préjugé : idéaliser ne consiste pas, comme on le croit généralement, en une déduction, et une soustraction de ce qui est petit et accessoire.

Ce qu'il y a de décisif c'est,au contraire, une formidable érosion des traits principaux, en sorte que les autres traits disparaissent. 2.

Dans le génie, l'artiste détient une double existence Texte F.

Borel Le Modèle ou l'artiste séduit , Skira « Le créateur détient une double existence : dans sa chair et dans son oeuvre.

Il se retourne comme une tuniquede Nessos (tunique trempée de sang et de poison, qui fit mourir Héraclès) et s'enfante à l'image d'un nouveau corpsmaternel.

Son sang, son sperme se répandent dans l'oeuvre et fécondent, à tel point d'ailleurs qu'à plusieursreprises des peintres célèbres pour la qualité exceptionnelle du rendu des carnations (comme Le Titien par exemple)furent soupçonnés de mêler réellement à leurs pigments sang ou sperme, c'est-à-dire les substances vitales de leurêtre.

» CONCLUSION Le génie a ceci de semblable avec le monde et l'esprit de l'enfance ,il est ouverture et explosion sans limite vers lacréativité.

Le génie est une ivresse créatrice qui s'exprime à volonté et sans contrainte.

Le génie n'est pascommandé, il est libre et ouvre les portes de l'esprit nous faisant découvrir des mondes insolites, magiques à l'instardes paradis perdus de l'enfance.. »

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