LE DROIT COMME INSTITUTION
Publié le 25/06/2012
Extrait du document
Si la morale contredit la nature elle doit se constituer dans l'expérience humaine comme institution. C'est sous cette forme qu'elle acquiert consistance et solidité. Le droit n'est rien d'autre que le pouvoir substitué par la morale à la puissance organique qui contient l'effectivité naturelle de l'homme. Il engendre le devoir qui n'est pas limitation d'eoeistence mais eoeigence infinie d'action. Il se spécifie en droit subjectif où, au sein même des fluctuations envisagées par la casuistique, la conscience garde présente au cours de l'acte la forme pure de la nwralité et en droit objectif qui n'est rapporté à la forme que par une réfleoeion étrangère à l'acte et est soumis à évolution selon les particularités du devenir historique.
«
mêmes que réfractés par la culture (puisque nous nous vêtons
de tissus artificiels, buvons des vins clarifiés et aimons en héros
de romans) - tout le reste, art, littérature, science, morale,
religion, notre manière de nous loger, de nous habiller, etc.,
est institution.
Toute notre première section est consacrée à
exposer comment les valeurs et les devoirs sont engendrés dans
l'action par la double négation simultanée des termes antithé
tiques de l'existence brute.
Maintenant, nous avons la moralité
constituée dans la contradiction de la nature et il nous faut la
considérer en elle-même, dans sa consistance propre et dans sa
solidité, comme objet de culture, comme institution.
B) L"effectivité morale est le droit
Supposons (1) un univers où il n'y ait pas de morale.
Chacun
se satisferait dans la mesure de ses forces ou, vaincu dans un
conflit sans règles, mourrait.
Cet univers où il n'y a d'efficience
que dans les causes physiques est celui du Struggle for life de
DARWIN (2).
Le verbe pouvoir y reçoit une signification uni·
voque.
Le pouvoir d'un être vivant y recouvre exactement les
capacités adaptatives de l'organisme parmi lesquelles les fonc·
tions d'agression et de défense ont un rôle primordial.
Au
contraire, qu'il apparaisse dans le monde un animal susceptible
d'éprouver et de penser la contradiction (3), le verbe pouvoir
acquiert une ambiguïté remarquable (4).
D'une part, il continue
de représenter une fonction corporelle comme dans l'expression:
« Seul, un athlète très doué peut sauter en hauteur plus de deux
mètres.>> Mais, d'autre part, il représente une fonction abstraite,
liée aux impératifs moraux ct aux lois valables dans une société
comme lorsque je dis:« Je peux prendre part, comme citoyen, au
(r) Il n'y a pas là sophisme dn premier homme parce qne nous le supposons pour aider le raisonnement sans le poser dans la préhistoire.
(2) Cf.
Simone DA VAL et Bernard GUILLEll'IAIN, La connaissa>~ce et le texte cité de L'origine des espèces.
(3) Cf.
Auguste COJ.I{TE, Colt1's de philosophie positive, xe leçon.
(4) !/allemand avec ich kann et ick dar!, l'anglais avec I can et I may ne présentent pas cette amphibologie..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Le droit est-il une institution ou un idéal ?
- Commentaire de texte: institution au droit des français de Guy Coquille
- HOBBES: «L'ignorance des causes et de l'institution première du droit....
- L'institution de la norme de droit est-elle une création ex nihilo ?
- Commentaire de texte. « Du droict des François », « Institution au droit des François », Guy Coquille