Le droit à la révolte est-il légitime ?
Publié le 09/12/2012
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Dans un Etat de droit, l'idée fondamentale est que nul ne doit être au- dessus de la loi (cf réponse à la question 108). Pourtant, même dans la constitution des Etats modernes, certains citoyens, bien qu'assujettis aux mêmes lois que les autres, bénéficient d'une immunité. Il s'agit en général des élus du peuple occupant des postes à responsabilités. La justification de cet état de fait provient de la recherche de stabilité de l'Etat. En effet, en refusant de soumettre les élus à toutes les procédures juridiques communes aux autres citoyens, on prévient les tentatives de déstabilisation du régime en réduisant les possibilités de manœuvres cherchant à décrédibiliser le pouvoir. On garantit aussi la stabilité du pouvoir, car dans le cas d'une procédure juridique lancée contre un élu, son image et son crédit auprès du peuple peuvent s'en trouver ternis même dans le cas où il est déclaré innocent.
Les droits naturels de l'homme sont supérieurs au droit positif d'un État. Tout homme a le droit (et même le devoir) de se révolter dès lors qu'on utilise la loi pour le priver de liberté...
«
La révolte ne peut être un droit
Le droit ne peut autoriser la révolte sans se contredire.
Si la révolte est un droit, alors il n'y a plus de moyens de faire
respecter le droit.
En effet, n'importe qui pourrait
se révolter contre le droit, même quand celui-ci est juste.
La révolte volte un droit, c'est mité, comme ce fut le
contredit le droit donner la possibilité cas des révolution-
La révolte n'est légi- aux citoyens de contes- naires en 1789.
time que lorsqu'elle ter grat~itement le
La révolte droit.
permet de combattre est un droit l'injustice.
Le droit à la L'État révolutionnaire révolte ne peut cepen- ne peut autoriser dant pas être un droit la révolte Le problème de la ré-
volte est
un problè- .ce qui est en effet le propre La révol~e peut être me politique.
Il trans- de noire époque, c'est qu'el- le n'accorde à !Dus les autres une extgence mo- cende donc le simple
groupements, ou aux indi- rale dans certains cas, droit dans la mesure où vidus, le droit de faire appel mais
elle ne saurait être celui-ci
est l'expression à la violence que dans la un droit positif, objet d'un certain régime po- mesure où l'État le tolère.• Max Weber, d'une norme écrite.
litique.
La révolte ne
Le Savant et le politique Aucun État établi ne peut peut être considérée
se permettre de garan- comme un droit que
absolu, car cela per- tir aux citoyens le droit si l'on se situe à l'ex-
mettrait à n~importe qui de remettre en question térieur du système ju-
de se révolter, même son autorité.
Ceux qui ridique et si on contes-
sans justification valable, prônent le droit à la te sa légitimité.
En ce
contre le droit et l'au- révolte sont ceux qui cas, elle devient révo-
torité.
Faire de la ré- contestent sa légiti- lution.
Il est contradictoire,
pour un système juridique,
de garantir le droit à la révolte, car, ce faisant,
il minerait son autorité du dedans..
»
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