Le doute Méthodique
Publié le 13/01/2013
Extrait du document
«
Dans son ouvrage sur les Règles pour la direction de l'esprit ( 1629 ), Descartes avait fait
l'inventaire de nos moyens de connaître, et avait privilégié l' intuition et la déduction , sans
négliger l' imagination et la mémoire (règle douzième).
Après le procès de Galilée, le projet philosophique de Descartes se présente alors en trois
étapes principales correspondant aux trois œuvres suivantes :
Le discours de la méthode ( 1637 )
Descartes commença donc par élaborer une méthode qu'il voulait universelle, aspirant à
étendre la certitude mathématique à l'ensemble du savoir, et espérant ainsi fonder une
mathesis universalis , une science universelle.
C'est l'objet du Discours de la méthode ( 1637 ).
Il affirme ainsi que l'univers dans son ensemble (mis à part l'esprit qui est d'une autre nature
que le corps) est susceptible d'une interprétation mathématique.
Tous les phénomènes doivent
pouvoir s'expliquer par des raisons mathématiques, c'est-à-dire par des figures et des
mouvements conformément à des « lois ».
Descartes juge la méthode scolastique , inspirée de l' Antiquité et de la tradition judéo-
chrétienne , comme trop « spéculative », déclarant dans le Discours de la méthode ( sixième
partie ) :
« Au lieu de cette philosophie spéculative qu'on enseigne dans les écoles, on en peut
trouver une pratique, par laquelle, connoissant la force et les actions du feu, de l'eau,
de l'air, des astres, des cieux, et de tous les autres corps qui nous environnent, aussi
distinctement que nous connoissons les divers métiers de nos artisans, nous les
pourrions employer en même façon à tous les usages auxquels ils sont propres, et ainsi
nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature.
»
Les méditations sur la philosophie première ( 1641 )
Mais il sentira la nécessité d'un fondement métaphysique pour la connaissance, fondement lié
à la théologie qui permettrait d'affermir la religion.
La métaphysique cartésienne, qu'il expose
dans les Méditations sur la philosophie première ( 1641 ), a ainsi une double fonction, et le but
serait atteint si l'on mettait en évidence les principes premiers dont on peut déduire tout le
reste : le cogito .
Toutefois, dans les méditations, Descartes semble montrer des réticences à s'étendre
complètement sur la notion scolastique de substance , qui se trouve, pourtant, au cœur de la
métaphysique .
Cette notion ne sera vraiment abordée par Descartes que dans les Principes de
la philosophie 40
.
Les Principes de la philosophie ( 1644 )
La métaphysique cartésienne devient dans ce texte le point de départ de toutes les
connaissances jusqu'à la morale qui en est le fruit.
Dans les Principes de la philosophie
( 1644 ), Descartes compare la philosophie à « un arbre, dont les racines sont la métaphysique ,
le tronc la physique , et les branches toutes les autres sciences, les principales étant la
mécanique, la médecine et la morale… »
Le projet cartésien s'inscrit donc dans une conception "morale" de la recherche de la vérité :
« C'est proprement avoir les yeux fermés, sans tâcher jamais de les ouvrir, que de
vivre sans philosopher ; et le plaisir de voir toutes les choses que notre vue découvre
n'est point comparable à la satisfaction que donne la connaissance de celles qu'on
trouve par la philosophie ; et, enfin, cette étude est plus nécessaire pour régler nos
mœurs et nous conduire en cette vie, que n'est l'usage de nos yeux pour guider nos pas.
Les bêtes brutes, qui n'ont que leur corps à conserver, s'occupent continuellement à
chercher de quoi le nourrir ; mais les hommes, dont la principale partie est l'esprit,.
»
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