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Le don peut-il être gratuit ?

Publié le 13/01/2005

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2. Le don, au contraire de l'échange, est habituellement présenté comme une communication de biens ou une offre de services sans contrepartie.a) L'acte de donner, accompli de façon spontanée à chaque fois que les circonstances le rendent souhaitable, correspond à l'exercice de la libéralité (cf. Aristote, l'Éthique à Nicomaque, IV, chap. 1 et 2).Le libéral se rend utile en donnant à qui il faut, comme il faut, quand il faut. Il aime mieux donner que recevoir. b) Le don de l'homme libéral revêt parfois la forme de la magnanimité ou magnificence (ibid., chap. 5) qui se manifeste dans les dépenses d'honneur, par exemple l'offrandes votives, les constructions pieuses, les sacrifices, les oeuvres d'intérêt public ou encore le mécénat.
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« Aristote: « La monnaie, jouant le rôle de mesure, rend les chosescommensurables entre elles et les amène ainsi à égalité; car il nesaurait y avoir communauté sans échange, ni échange sans égalité.

» L'invention de la monnaie est moment essentiel dans l'histoire des échanges.Platon dit que les hommes ont très vite senti le besoin de se répartir lestâches et que de là est naît la mise en ordre de la société, et une justedivision du travail.

Cette division du travail au sein d'une société, voire entredes sociétés voisines, a amené les hommes à échanger leurs produits de leurtravail.

Echanger un produit (qu'on a en trop) contre un produit (qui manque)est le principe du troc.

Beaucoup de sociétés primitives ne connaissent que letroc.

Cependant, avec le développement du commerce, les hommes ont crééun étalon de mesure commun permettant de faciliter et d'augmenter leséchanges.

La monnaie permet en effet de comparer la valeur de choses denature très différentes.

La valeur d'échange d'un objet n'est pas relative àl'évaluation des protagonistes de l'échange, elle est fixée d'avance par un prixen argent.

La monnaie favorise ainsi la justice dans l'échange en introduisantune unité de mesure commune, et en permettant ainsi une plus grandeobjectivité dans le calcul de la valeur d'échange des produits.Seulement, comme l'a vu Aristote, l'argent, de moyen d'échanger de façonapparemment équitable, est devenu rapidement la fin, le but de l'échange. L'art d'acquérir des richesses (la chrématistique, selon la terminologie d'Aristote) vise originellement à satisfaire lesbesoins des uns et des autres, et constitue un prolongement de la nature; mais très vite, l'art d'acquérir desrichesses s'est écarté de sa fin naturelle, il est devenu l'art d'acquérir l'argent.

L'argent censé mesurer la valeurrespective des objets échangés, est devenu par lui-même une valeur, et même une valeur fascinante (d'oùl'utilisation, au début, de métaux précieux, comme l'or ou l'argent, pour frapper la monnaie).

“L'argent ne fait pas depetits“, dit Aristote.

Cependant la chrématistique s'est éloignée de son utilité première pour devenir un moyend'acquérir plus d'argent, en faisant de l'argent un produit d'échange lui-même, en vendant de l'argent, par exempleen “prêtant“ de l'argent moyennant des intérêts (tel est le prêt usurier, condamné par l'Eglise au Moyen Age). Marx élabore le concept de marchandise pour désigner tout produit qui a unevaleur d'usage (déterminée par son utilité) et une valeur d'échange.

La valeurd'échange étant la proportion dans laquelle les marchandises s'échangent, ilfaut qu'elles puissent être comparées quantitativement.

C'est donc laquantité de travail, mesurée par la durée de travail nécessaire à la productionétablie en fonction de conditions données, dans un système donné, quipermet d'établir la valeur d'échange (Marx, Le Capital, chap.

I).

Elle est lacondition de la vie sociale.

L'échange désigne une communication de biens, deservices ou de signes supposant une réciprocité.

« Dans toute société, lacommunication s'opère au moins à trois niveaux : communication des femmes,communication des biens et des services, communication des messages (Lévi-Strauss, Anthropologie structurale).

L'alliance, qui est une sorte d'échange,est la condition de la vie sociale. 2.

Le don, au contraire de l'échange, est habituellement présentécomme une communication de biens ou une offre de services sanscontrepartie. a) L'acte de donner, accompli de façon spontanée à chaque fois que lescirconstances le rendent souhaitable, correspond à l'exercice de la libéralité(cf.

Aristote, l'Éthique à Nicomaque, IV, chap.

1 et 2).Le libéral se rend utile en donnant à qui il faut, comme il faut, quand il faut.

Ilaime mieux donner que recevoir. b) Le don de l'homme libéral revêt parfois la forme de la magnanimité ou magnificence (ibid., chap.

5) qui semanifeste dans les dépenses d'honneur, par exemple l'offrandes votives, les constructions pieuses, les sacrifices, lesoeuvres d'intérêt public ou encore le mécénat. La magnificence s'inscrit dans une logique de la dépense, sans jamais se laisser aller à une dissipation des biens.

Elleappartient à la noblesse qui, sûre de sa forcé, se plaît à donner avec largesse, sans besoin de recevoir.

Le don sedistingue de l'échange : il donne pour donner, pour être utile ou agréable à l'autre, sans rien lui demander.

Il sembleêtre gratuit.

C'est dans cette catégorie que se trouve rangée la création divine et son redoublement, la grâce,modèle de la gratuité : elle donne et elle pardonne (cf.

Pascal, Entretien avec Monsieur de Sacy).

II.

La gratuité du don n'est pas désintéressée Mais celui qui donne sans calculer l'intérêt qu'il trouve dans son acte n'est pas pour autant désintéressé.

À défautd'attendre de l'autre un objet en retour - sa richesse l'en dispense, ou sa générosité le rend capable de s'en priver -. »

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