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Le don n'est-il qu'une des formes de l'échange ?

Publié le 12/01/2004

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Ce constat de fait ne présuppose aucun machiavélisme ou aucun égoïsme outrancier ; l'inscription de l'homme dans des relations sociales implique simplement que le don devienne à son tour une réalité sociale, ou presque une obligation sociale. Le don est ainsi ritualisé : et nos calendriers portent la trace de cette ritualisation (fêtes, anniversaires, etc.). En ce sens, il paraît difficile de penser le don hors du cadre de l'échange : non que l'homme soit fondamentalement égoïste et intéressé ; mais le cadre social lui préexiste et ne peut pas ne pas le déterminer.II - Le don comme prestationa) Le sociologue français Marcel Mauss s'est intéressé au don dans les sociétés primitives. Étudiant les tribus du nord-ouest de l'Amérique du Nord, il reprend le vocable chinook du « potlatch », ce qui à l'origine, signifie « nourrir » ou « consommer ». Cette pratique consiste en un don obligé, qui se caractérise à la fois par l'obligation de donner et de rendre ces dons. Mauss met en avant le caractère systématique de ces pratiques, organisées en un système de rivalité : il s'agit de surenchérir sur les dons de l'autre, ce qui explique ce que Mauss appelle l'« allure agonistique » (le combat) de cette prestation. L'enjeu du don est ici l'établissement d'une hiérarchie, d'une supériorité : « donner, c'est manifester sa supériorité », commente ainsi Mauss. On le voit, le don ici n'est aucunement désintéressé.

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