Le discours (le dialogue) peut-il abolir toute violence ?
Publié le 27/02/2008
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Dès lors, le dialogue n'est plus qu'une manière d'imposer une opinion particulière ou une intérêt propre, preuve que l'abolition de la violence (physique) par le discours n'empêche pas sa survivance au sein même du discours. III - La dialectique platonicienne Le discours se retrouve ainsi soumis à la tentation d'une violence raffinée due à la persuasion rhétorique et à ses arguments fallacieux : par exemple, Épiménide le Crétois dit « Tous les Crétois sont des menteurs « ; cela signifie qu'il ment et que les Crétois ne sont pas des menteurs. Or, si les Crétois ne mentent pas, Épiménide dit vrai quand il parle. Donc, il est un menteur, etc. Bref, si le discours est hanté par la violence, peut-il de lui-même abolir ce résidus ? Pour Platon, si le dialogue veut mettre un terme à toute violence discursive (propre au discours), il doit permettre l'accès à une connaissance des choses qui soit stable et scientifique, c'est-à-dire qui se situe au-delà de la diversité des opinions. Pour cela, le discours ne doit plus être purement logique, mais il doit devenir ontologique. Cela signifie que le dialogue ne doit plus relever seulement de la parole (logos à logique), mais il doit dire ce qui est (on = être à ontologique). Aussi, Platon ne parle-t-il plus seulement de dialogue ou de discours, mais de dialectique. De quoi s'agit-il ?
- Il n'est pas nécessaire de prendre le terme de « discours « au sens strict : l'opposition implicite est celle qui existe - mais qu'il faut justifier - entre le langage et la violence. - Si la réponse est négative, on devra penser à préciser ce qui, dans la violence, apparaît insensible aux effets du dialogue : pourquoi la violence finit-elle par l'emporter ?
«
La violence ces jours-ci est un thème omniprésent dans notre culture et apparaît comme un problème de plus en plus grave.
Lelangage, est le moyen premier et essentiel que possède l'homme pour communiquer et exprimer ce qu'il ressent (c'est l'instrument desa pensée).
Le langage possède une dimension incantatoire et peut transformer une simple parole en un outil de manipulation.
Il y apourtant des cas où le langage semble nous dépasser et nous disons autre chose que ce que nous souhaitons car le langage estsouvent mal interpréter par autrui, qui, s'engagera peu après dans la violence que l'on définit par la transgression d'une limite.
Elleconsiste à agir sur quelqu'un ou à la forcer, contre sa volonté en utilisant la force physique ou psychique tout en infligeant desblessures.
Afin de répondre à la question « Le dialogue abolit-il la violence ? » nous étudierons dans une première partie la non-violence grâce au langage et dans une deuxième, le langage comme manipulateur.
Un être raisonnable ne doit pas se laisser emporter par la colère et doit faire preuve de modération.
Il faut cerner a qui on a affaire: sic'est un intolérant, il faut rester évasif et si c'est un impulsif il faut rester ouvert au dialogue.
En communiquant les uns avec les autresnous ouvrons les portes et nous nous entendons sur certaines choses.
Parfois la parole sert à obtenir un plus tout en insérant d'unemanière ou d'une autre le sentiment de la paix entre deux interlocuteurs lors d'un dialogue.
Une simple conversation amicale entredeux étrangers peut même ouvrir l'esprit de l'autre d'une manière positive.
On cherche la vérité universelle, une raison commune quisupprime toutes idées d'action négative.
La non-violence est à distinguer en tant que philosophie, sagesse, et en tant que méthoded'action politique efficace.
Elle devrait nous permettre de relever le défi de l'universel, de transcender nos particularismes non par ladomination mais par la rencontre de l'autre.
C'est la violence qui rompt l'universel.
Car la non-violence est une exigence radicale de lavérité.
En tuant au nom de la vérité, on tue la vérité.
Nous sommes tous confrontés à ce défi de la violence, quelle que soit notreculture, notre tradition, invités à un double discernement de tout ce qui dans notre culture justifie la violence (dans notre culture, pascelle de l'autre) et de tout ce qui dans notre culture invite au respect, à la bonté envers l'autre.
Il faut créer chez soi rupture et fidélitépour nous rencontrer et inventer ensemble une culture de la non-violence.
Ainsi par le langage on se retrouve au centre de normes,des règles de conduites (la morale), et de messages qui encouragent le bon fonctionnement de la vie.
Par la pensée, le philosophe, unhomme qui réfléchit sur le monde avec sa raison pour devenir plus sage, va influencer la société par son message, afin que tout lemonde comprenne mieux le sens de la vie pour être ainsi plus heureux en abolissant toute violence.
En se mettant en accord surcertaines notions, et en dialoguant il est certain que nous nous plaçons sur un meilleur plan et nous avançons tout en créant un meilleurmonde pour les jeunes ( les êtres du futur ).
En d'autres mots nous plantons un exemple qui les indiquera le bon chemin de la vie touten essayant de bannir complètement la moindre idée de l'utilisation de la violence.
Le langage peut aider à échapper à la violence dèslors qu'il est soumis au raisonnement et au désir de sortir de cette violence.
Quand on se parle ( lorsqu'on échange des idées ), onreconnaît autrui comme visage, une personne et s'impose alors l'espoir d'un accord.
Par contre, il est bien possible que la violence s'exprime à travers le langage.Le langage peut servir à exprimer la violence et permet parfois d'extérioriser ce que l'on ressent.
Si l'interlocuteur n'arrive pas às'exprimer verbalement il le fait rapidement alors par des coups ( une violence physique ).
Ceux qui on peu de vocabulaire s'exprimeplus facilement par l'agression physique car c'est ainsi qu'ils expriment leurs nuances d'émotions.
Ceux qui ne parlent pas sont dits lesplus violents.
Mais pensons aussi aux violences verbales qui surgissent dans la colère : nous sommes là à la limite même du langage,proche du cri inarticulé.
Aristote distingue bien le cri, la voix de la bête et la parole articulée de l'homme.
La violence s'annonce commeune régression de l'humain vers l'inhumain : « Dans l'insulte, je nie l'autre comme homme en le traitant de tous les noms, en luiaccordant des "noms d'oiseaux" et je me nie aussi comme être de raison capable de construire des discours sensés .
Dans la colère quiest une émotion qui me met "hors de moi", je mets l'autre hors de l'humanité elle-même en le considérant comme autre, commeindigne même de recevoir un discours sensé et d'y répondre par des raisons ».
La raison est ce que nous partageons et constitue unterrain d'échanges (de raisons) : « La violence nous fait quitter ce terrain : un cri voire un coup n'est pas une raison mais un acte qu'onpeut et doit être jugé selon la raison, selon son autre… »La violence parle, nous l'avons vu : il existe des violences verbales.
Nombreux sont les écrits qui accompagnent la guerre :proclamations, déclarations de guerre.
Le terrorisme est une violence- publicité, qui se veut information.
La violence utilise des signes,ressemble déjà à du discours où se veut signe elle-même.
Reste donc à parfaire le mouvement, à entraîner la violence, le terrorismedu côté des mots où la violence se dissout, où l'on pourra commencer à échanger des paroles et à se traiter mutuellement comme desêtres raisonnables, capables d'entendre des raisons et de s'y rendre.
Ou encore à apprendre une autre langue aux terroristes, à leurapprendre d'autres signes : ce qui est la tache de l'éducation.
Mais cela suppose aussi un bon usage de la raison, qui exclut touteratiocination comme usage pervers de la raison.
Cela suppose qu'on n'aliène pas sa raison, qu'on ne la mette pas au service d'autrechose que d'elle-même.
Le langage est un outil que nous ne maîtrisons pas toujours car le sens des mots n'est pas toujours clairementdéfini.
Le langage permet de dissimuler la pensée et de jeter un voile obscur sur des problèmes déjà complexes.
Les émotions et lessophismes permettent de manipuler les autres.
Un bon avocat peut défendre une mauvaise cause.
Le langage n'est que compensatoirequand les choses ne vont pas de soi.
Quand on discute de concepts on utilise certains mots dont on présuppose qu'ils ont un sensaccepté alors que souvent le désaccord ne provient pas de questions de fond mais de questions concernant le sens des mots.
Ainsi, le langage est un outil nécessaire, à la pensée dont on doit être conscient des limites (Il dépend de celui qui l'utilise, soninstruction, sa culture etc.…).
Tout comme on peut recourir au langage en renonçant a la violence, le langage peut également permettred'accéder a la violence.
Tout dépend de la façon dont on l'exprime.
Le langage possède une dimension magique.
Un mot en plus ou enmoins peut complètement changer le sens de ce que l'on souhaite dire et on aboutit a la fin a des conflits..
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