Le discours d'Alcibiade, Le Banquet de Platon
Publié le 28/01/2015
Extrait du document
«
beauté intérieur, voire même divine, derrière un physique laid.
Ensuite, Alcibiade continue son éloge en
comparant Socrate à un célèbre musicien
mythologique : Marsyas.
Le mythe le
concernant rapporte qu’Athéna inventa l'aulos,
un instrument de musique mais que quand
celui-ci était joué il déforme le visage de son
utilisateur, Athéna le jeta donc et c'est Marsyas
qui le récupéra et qui devient très vite un
musicien talentueux.
Socrate est donc comparé
à Marsyas, qui, tout comme Silène, est
d'apparence peu avantageuse.
Mais de nouveau,
le joueur de flûte possédait une beauté
spirituelle, c'est-à-dire une beauté réelle
puisque grâce à la puissance de son souffle, il
parvenait à séduire tous les humains, et même au-delà de la séduction puisqu'il s'agit
presque de les hypnotiser.
Alcibiade compare Socrate à ce musicien, parce que tout
comme lui il est capable, grâce à son souffle, de les posséder mais seule la différence
est que Socrate n'a pas besoin d'un instrument ou d'un autre artifice mais uniquement
de ses paroles.
Effectivement, quand « c'est [Socrate] que l'on entend, ou que l'on
prête l'oreille à une autre personne en train de rapporter [ses] propos, si minable que
puisse être cette personne, et même si c'est une femme, un homme ou un adolescent
qui lui prête l'oreille, nous sommes troublés et possédés » [ 215d ].
Alcibiade insiste
sur l'effet que produit les paroles de Socrate sur lui, quand il l'écoute « son coeur bat
beaucoup plus fort » et « ses paroles [lui] tirent des larmes » [215e] .
Il fait référence
au mythe de sirènes, qui narre que celles-ci séduisaient les navigateurs qui perdaient
tout bon sens et finissaient à l'eau où ils étaient dévorés par ces séductrices.
Il se
compare à un marin et Socrate à une sirène, pour le côté séducteur cruel qui est traité
ci-dessous et pour celui d'enchanteur.
Alcibiade va même jusqu'à dire qu'il ressent de
la honte face à Socrate, puisqu'il est impossible de ne pas être d'accord avec lui et que
de la sorte, on ne peut lui faire face ou le contredire.
Comme cité ci-dessous, Socrate est un
irrésistible séducteur selon Alcibiade.
Effectivement, « un penchant amoureux mène
Socrate vers les beaux garçons : il ne cesse de
tourner autour d'eux, il est troublé par eux »
[ 216d ].
Ce qui donna espoir à Alcibiade qui
espérait pouvoir le séduire car il pensait Socrate
« épris de la fleur de ma jeunesse » [217a] .
Mais Socrate ne cèdera jamais, même dans les
circonstances les plus ambiguës puisque ce n'est
pas la beauté superficielle qui trouve attirant
mais bien la beauté réel ; de ce fait Alcibiade
montre que Socrate n'est pas celui qui aime
mais l'être aimé, il chercherait à être apprécié.
»
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