Le dialogue est-il le chemin de la vérité ?
Publié le 20/01/2004
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Malgré le doute du rôle du dialogue dans la recherche de la vérité, le dialogue est-il l'équivalent du débat ou de la discussion ? D'où : « le dialogue est-il le chemin de la vérité ? «. Semble supposer qu'il n'y a qu'un « chemin « et que celui-ci est d'ailleurs un « chemin «, c'est à dire une route droite ou sinueuse ; mais n'est-ce pas une métaphore plus complexe et plus souple qu'il faudrait utiliser ?
- I. Le véritable dialogue : une ouverture indispensable vers la vérité
a) Le débat comme faux dialogue b) Les enjeux de pouvoir dans la discussion c) Le dialogue idéal : recherche d'une relation désintéressée
- II. Le dialogue : nécessaire mais pas suffisant
a) Il présuppose des qualités humaines b) Il implique le recours à des connaissances scientifiques c). Il a comme alliés d'autres types de discours
- III. Un chemin courbe et sinueux, voire multiple
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B - LE CHEMIN VERS LA VÉRITÉ RENVOIE DAVANTAGE A L'IDÉE DE RECHERCHE ET D'ÉVOLUTION QU'A L'IDÉE DERÉSULTAT
Chemin se traduit par méthode en grec, cela implique qu'il faut suivre des procédés et des règles pour parvenir àune connaissance vraie.
Comme mise à l'épreuve des opinions, la confrontation joue le rôle d'une véritablevérification.
C - LA VÉRITÉ COMME L'OBJET D'UNE DISCUSSION TOUJOURS OUVERTE
En science comme en philosophie ce débat peut être public.
La vérité n'est jamais définitivement établie : elle estdynamique et en constante évolution.
La discussion peut en manifester le mouvement par la confrontation despreuves.
D - DU DIALOGUE PLATONICIEN A L'USAGE PUBLIC DE LA RAISON
C'est au XVIIème siècle, avec Spinoza, puis au XVIIIème, avec Kant, que s'est développée l'idée que lagénéralisation du dialogue était la condition du progrès de la raison dans tous les domaines.
Habermas a nommé"espace public" ce nouvel espace démocratique de confrontation des idées, des preuves et d'élaboration de lavérité.
Désormais, rien ne peut prétendre au titre de vérité s'il ne se soumet pas à l'exigence rationnelle de laconfrontation.
Au philosophe allemand Jurgen Habermas (1929) revient le soin de traduire ces soucis dans les termes d'unedémocratie vivante.
Le concept d'espace public, grâce auquel il tente de penser l'érosion continue de la politiquemoderne, devient vite déterminant.
Si l'on entend par espace public l'ensemble des relations au coeur desquelless'accomplit, de façon vivante, une parole politique (et non les lieux publics), on aura sans doute compris que l'Étatdémocratique moderne souffre de le voir colonisé par les médias et les autres instances de confiscation de la parole(ou d'imprégnation de modèles figés).
Les citoyens se détournent de l'espace public parce qu'ils ne peuvent plus yêtre entendus, à défaut de le vivifier eux-mêmes.Malgré tout, ils disposent, par le langage, d'une puissance immanente de lien (il existe un lien incontournable entredes hommes qui ne sont pas des monades séparées), d'une puissance d'intersubjectivité, qu'il convient de fairevaloir (on parle et on vit ensemble).
La neutralisation de l'espace public dans la dispersion et la fluidité, l'espace dujournal ou de la télévision, de la place publique, voués à la seule coprésence et au côtoiement, les barrières mises àla proximité, l'opposition du quotidien et du spectaculaire, suspendent un échange appropriable par les citoyens(L'Espace public, 1962).Sur le modèle du langage, de l'intersubjectivité, la parole peut être à nouveau vivifiée dans un espace publicdécolonisé.
Il en découlerait que l'attention à autrui y trouverait de nouvelles exigences exercées contre ladésaffection par les citoyens des affaires publiques, que les hommes politiques se verraient soumis à des contrôles(obligés de convaincre, et non de persuader, toucher ou se faire voir/donner à voir dans les médias).En définitive, la philosophie politique se charge à nouveau de l'horizon du droit : la question n'est plus de savoir cequ'est la vie bonne, ni comment transformer le monde, mais de savoir à quelles conditions une norme peut passerpour valide, aux yeux de tous ? Habermas veut ainsi rétablir le point de vue du « nous », de l'unité sociale, à partird'un accord normatif et non d'un impératif coercitif.
Il dénomme cet accord « communication », parce qu'il reposesur et engendre du « commun » (Théorie de l'agir communicationnel, 1981).
IV - DES REFERENCES UTILES
Platon : MénonKoyré : Etudes d'Histoire de la pensée scientifiqueHabermas : L'Espace public
V - LES FAUSSES PISTES
Donner une définition simpliste des mots.
"Dialogue" est lié à la dialectique, "le chemin" à la méthode et "la vérité" àune valeur.Ne pas voir que l'idée de chemin implique l'idée de recherche, par exemple scientifique.Oublier la dimension d'espace public de discussion et de confrontation d'idées comme condition du consensus.
VI - LE POINT DE VUE DU CORRECTEUR
Une question technique qui implique une connaissance précise des mots et une culture tant philosophique quescientifique..
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