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Le devoir peut-il se fonder sur la nature ?

Publié le 11/02/2016

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L'intelligence qui nous a été donnée pour notre plus grand bien, l'emploierons-nous à notre ruine, combattant le dessein de nature, et l'universel ordre des choses, qui porte que chacun use de ses outils et moyens pour sa commodité?» se demande Montaigne. Tout le problème est qu'à nier la nature, l'homme construit son propre malheur. Mais, d'un autre côté, cette nature ne peut plus rien pour lui, puisqu'il s'en est affranchi. Il ne peut

que compter sur lui-même, sur son intelligence et sa raison, pour donner une suite favorable à ce que la nature a voulu qu'il soit: un être qui n'obéit plus aveuglément, tel un insecte, à ce que l'instinct lui commande de faire. Parler de nature, à propos de l'homme, est chose très ambiguë, puisque justement s’est effectué ce passage de la nature à la culture, passage dont l'explication reste une des plus grandes énigmes de toute l'histoire de la connaissance.

« La nature ne peut pas nous indiquer ce que nous - devons faire • L'homme est un être de culture.

C'est en s'éloignant de plus en plus de la nature qu'il s'humanise et par là même se perfectionne.

La nature jamais ne peut nous indiquer ce qui est bien et mal.

L'homme s'est affranchi de la nature C e qui, précisément, caractérise l'hom­ me, c'est qu'il n'est plus dépendant de l'instinct.

Comme le dit Hegel, la ((nature est pour l'hom­ me seulement le point de départ, qu'il doit transformer» (Encyclo­ pédie des sciences philo­ sophiques).

Cette trans­ formation est la réali­ sation de ' sa liberté fon­ dée en raison.

La morale relève de la culture C ela n'a aucun sens de dire qu'il est bien ou mal que la veuve noire tue son compa­ gnon après l'accouple­ ment, qu'il est bien ou «Là où le bien vient à régner naturellement et sans la lôi, on peut se passer de loi; mais dès que viennent à expirer les mœurs de l'âge d'or, la loi devient néces- .

1 • saire.» Nicolas Machiavel, Discours sur la première décade de Tite-Live .

mal que le soleil se lèvé chaque jour .

Parce que l'homme n'est plus un animal, parce qu ' il est un être social et dési- rant, il a dû se donner des règles morales qui n'existent pas au sein de la nature.

L'ordre naturel est violent A insi que l'écrit jean Lacroix dans Les Sentiments et la vie morale:. »

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