Le devoir empêche-t-il mon bonheur ?
Publié le 07/01/2020
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Il existe deux types de devoirs. L’un suspendu à une finalité extérieure (intérêt, droits, etc.) où l’on agit conformément au devoir, selon la forme, mais jamais selon le fond. Celui-ci est alors une contrainte. L’autre, en moi, qui me fait agir selon un fond moral pur, par autonomie, où je m’oblige moi-même, et qui fait de moi un être libre, s’élevant, et non contraint par quiconque d’extérieur. Le bonheur est un Etat de satisfaction complète, de complétion des désirs, caractérisé par sa plénitude et sa stabilité. Distinct du plaisir, très éphémère, et de la joie, plus dynamique que le bonheur, Leibniz : “Notre bonheur ne consistera jamais dans une pleine jouissance, où il n’y aurait plus rien à désirer; mais dans un progrès perpétuel à de nouveaux plaisirs et de nouvelles perfections”. Si le devoir est, selon Kant un idéal de la raison et le bonheur un idéal de l’imagination, cela ne signifie pas pour autant qu’ils ne peuvent pas se rejoindre sur le fait que de faire son devoir implique l’impossibilité d’être heureux. Ce qui est certain, c’est qu’ils supposent tous les deux une fin ou un idéal qui engendre une conception de l’homme et de qu’il doit faire et, ou être. Nous nous demanderons ainsi si le devoir empêche-t-il mon bonheur. Dans un premier nous étudierons quelle illusions humaine me rende responsable de mon bonheur. Ensuite nous verrons si le devoir n’est pas nécessairement moral en se demandent si la loi moral et un acte rationnel. Nous terminerons comment par un accord harmonieux du devoir et du bonheur le plaisir existant peut-il être épicurien.
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François LUIGGI DM de Philosophie Terminale S2
Il faut, selon les stoïciens, comme le dira plus tard Descartes, « adapter
ses désirs à l'ordre du monde ».
Pour ce faire, il faut distinguer ce qui dépend de nous,
c'est-a-dire notre volonté et nos jugements, et le reste, ce que les stoïciens appellent
les « indifférents ».
Le sage peut toujours se réjouir de ce qui arrive car il se sait seul
responsable de son bonheur.
Il désire alors non ce qui lui manque car il serait toujours
insatisfait, même pas ce qu'il a, puisqu'il peut le perdre, mais ce qu'il fait.
Le bonheur n'est donc pas à atteindre, ni dans le futur ni dans une autre vie, il
n'est pas au sens propre quelque chose qu'on peut posséder ou atteindre.
Ainsi, la vie
devient l'expression d'une joie qu'on peut partager.
Par exemple, on aime l'autre tel
qu'il est et non tel qu'on espérerait qu'il fût car ce ne serait que s'aimer soi-même à
travers l’autre dans un orgueil sans fin.
L'approche kantienne du devoir se situe dans une autre perspective, en
étant une justification de la morale chrétienne.
L'homme est à la fois un être de raison
et de sensibilité: par celle-ci, il est soumis aux déterminismes naturels, alors que par
sa raison, il peut s'en affranchir en posant une loi qui n'a rien de naturel.
Ainsi, seule
la raison est un principe universel, elle permet à l'homme de s’écarter de son égoïsme
en posant une loi morale et en y obéissant.
Mon devoir consiste donc à respecter cette loi .Respecter, c'est admirer cette loi
morale qui nous donne notre dignité en nous élevant au-dessus du déterminisme
naturel, mais c'est aussi la craindre car elle nous oblige.
Le respect se distingue ainsi
de tout autre sentiment, puisqu'il s'adresse à tout homme et il doit être le seul mobile
de mes actions (différent intérêt, peur des sanctions, reconnaissance sociale).
Kant distingue alors une action faite par devoir (au nom du seul respect de la loi
morale) et une action conforme à un devoir, qui n'est pas universalisable et n'a rien en
soi de moral, puisqu'elle respecte un ordre extérieur (ex.
:l'obéissance du soldat).
Agir
par devoir, c'est au contraire respecter une loi qu'on pose soi-même, et qui est de
devenir universelle.
Il faut alors distinguer la vertu et le bonheur.
Chercher son bonheur est une exigence
de l’homme en tant qu’être de sensibilité ; faire de son devoir, c'est-à-dire respecter la
loi morale, est une exigence de l’homme en tant qu’être de raison.
Nous allons donc essayer d’affirmer ici que le devoir et le bonheur se
rejoignent, puisque, lorsqu'un homme use bien de sa raison, l'exerce avec fermeté, il
ne craint rien, pas même la mort qui est une pensée désœuvrée.
Il est heureux ici et
maintenant (hic et nunc).
Le devoir du sage est donc de ne jamais se laissa aller à
subir ce qui ne lui est pas propre, à abaisser son humanité en oubliant sa liberté de
penser, de juger..
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