Devoir de Philosophie

le devoir

Publié le 16/02/2017

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Le devoir est une obligation morale dont l'origine n'est pas déterminée, mais dont la condition nécessaire est la liberté. L'analyse kantienne du devoir moral est incontournable : elle pose l'impératif catégorique comme le commandement inconditionnel de l'action humaine. Toutefois, elle a également rencontré de nombreuses critiques, l'accusant d'être irréaliste, trop abstraite ou même de condamner l'homme à une cruelle souffrance. Rem : à maitriser : une morale de la sagesse (celle d'Epicure ou celle des Stoïciens), la morale chrétienne fondée sur l'amour, la morale kantienne , la morale utilitariste et pourquoi pas la morale nietzschéenne. I. Le devoir, une obligation morale A. Devoir, nécessité et obligation 1. Des sens distincts Quelle est la différence entre le devoir et la nécessité, ou entre le devoir et l'obligation ? Le verbe « devoir » peut avoir plusieurs significations : Être dans la nécessité : par exemple, on doit manger pour survivre. Être dans l'obligation : par exemple, un homme doit payer ses impôts car il y est contraint par la loi. Être moralement obligé : par exemple, l'homme doit aider son prochain selon la morale chrétienne. Toutefois, évoquer le devoir renvoie uniquement à la troisième signification du verbe. Il faut donc distinguer le devoir et la nécessité ainsi que le devoir et l'obligation. Le devoir relève de la morale, de la conscience : il n'est pas fait sous une contrainte légale ou naturelle. Il est indépendant des circonstances extérieures. 2. La condition du devoir La condition du devoir est d'avoir un choix, une liberté. Dans le cas de la nécessité ou de l'obligation, la volonté n'intervient pas et on ne peut donc parler de devoir. Il est à distinguer du déterminisme auquel la nature est soumise (une pierre n'a pas le devoir de tomber, car ce n'est pas un acte volontaire). C'est pourquoi on prouve parfois la liberté par le devoir. En effet, s'imposer un devoir suppose que l'on a un choix : je dois, donc je suis libre. C'est le raisonnement de Kant, qui écrit ainsi :« tu dois donc tu peux ». « La loi morale n'exprime donc pas autre chose que l'autonomie de la raison pure pratique, c'est-à-dire de la liberté. » Critique de la raison pratique, Kant, 1788 Selon Kant, le devoir est le propre de l'homme. Les autres objets ou être vivants ne sont pas doués de volonté ni de liberté, donc ils n'ont pas de devoir. Rousseau, qui évoque la conscience morale, dit ainsi : « sans toi je ne sens rien en moi qui m'élève au-dessus des bêtes ». B. Les origines du devoir 1. Des origines diverses Il existe plusieurs origines possibles au devoir : L'origine divine : le devoir viendrait de commandements divins, comme le Décalogue (les dix commandements), un ensemble d'instructions morales et religieuses donné par Dieu à Moïse selon la Bible. L'origine naturelle : la morale serait une intuition naturelle de l'homme, un « instinct divin » comme le dit Rousseau. L'origine rationnelle : le devoir moral viendrait d'une réflexion consciente et rationnelle, selon Kant. Il existe en effet la « raison théorique » consacrée à la connaissance mais aussi la « raison pratique » consacrée à la morale. L'origine sociale : le devoir moral ne viendrait que des impératifs sociaux, du fait de la contrainte légale et conventionnelle que l'on suit en raison de son besoin d'appartenance ou de la peur envers le regard d'autrui. Cela correspond à la morale close théorisée par Bergson, qui est une morale d'obligation. 2. Une intuition naturelle On peut remarquer que le devoir est surtout une intuition naturelle, venant d'un instinct ou d'une connaissance innée : chaque homme en a une connaissance intime, même si elle est inconsciente. C'est ce qui explique le remords ou la mauvaise conscience que l'on ressent souvent. Kant explique ainsi que la morale ne vient pas d'une éducation ni d'un apprentissage : « Il n'est besoin ni de science ni de philosophie pour savoir ce que l'on a à faire, pour être honnête et bon, même sage et vertueux ». Rousseau identifie en effet la conscience morale à un« instinct divin », qui serait à la fois naturel et proprement humain. Il consiste en un « principe inné de justice et de vertu ». L'homme distinguerait intuitivement le bien du mal et saurait donc naturelle...

« B.

Les origines du devoir 1.

Des origines diverses Il existe plusieurs origines possibles au devoir :  L'origine divine : le devoir viendrait de commandements divins, comme le Décalogue (les dix commandements), un ensemble d'instructions morales et religieuses donné par Dieu à Moïse selon la Bible.  L'origine naturelle : la morale serait une intuition naturelle de l'homme, un « instinct divin » comme le dit Rousseau.  L'origine rationnelle : le devoir moral viendrait d'une réflexion consciente et rationnelle, selon Kant.

Il existe en effet la « raison théorique » consacrée à la connaissance mais aussi la « raison pratique » consacrée à la morale.  L'origine sociale : le devoir moral ne viendrait que des impératifs sociaux, du fait de la contrainte légale et conventionnelle que l'on suit en raison de son besoin d'appartenance ou de la peur envers le regard d'autrui.

Cela correspond à la morale close théorisée par Bergson, qui est une morale d'obligation. 2.

Une intuition naturelle On peut remarquer que le devoir est surtout une intuition naturelle, venant d'un instinct ou d'une connaissance innée : chaque homme en a une connaissance intime, même si elle est inconsciente.

C'est ce qui explique le remords ou la mauvaise conscience que l'on ressent souvent. Kant explique ainsi que la morale ne vient pas d'une éducation ni d'un apprentissage : « Il n'est besoin ni de science ni de philosophie pour savoir ce que l'on a à faire, pour être honnête et bon, même sage et vertueux ». Rousseau identifie en effet la conscience morale à un « instinct divin » , qui serait à la fois naturel et proprement humain.

Il consiste en un « principe inné de justice et de vertu ».

L'homme distinguerait intuitivement le bien du mal et saurait donc naturellement ce qui relève de son devoir. « Je n'ai qu'à me consulter sur ce que je veux faire : tout ce que je sens être bien est bien ; tout ce que je sens être mal est mal.

» Émile ou De l'éducation , Rousseau, 1762 « Conscience ! conscience ! instinct divin, immortelle et céleste voix ; guide assuré d'un être ignorant et borné, mais intelligent et libre ; juge infaillible du bien et du mal, qui rends l'homme semblable à Dieu, c'est toi qui fais l'excellence de sa nature et la moralité de ses actions ; sans toi je ne sens rien en moi qui m'élève au-dessus des bêtes, que le triste privilège de m'égarer d'erreurs en erreurs à l'aide d'un entendement sans règle et d'une raison sans principe.

» Émile ou De l'éducation , Rousseau, 1762. »

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