Le développement des sciences est-il la recherche du savoir ou de la puissance ?
Publié le 28/10/2005
Extrait du document
On entend par sciences, en un sens très large, toutes les disciplines élaborant une connaissance purement rationnelle du monde. Le ‘développement des sciences' est le processus par lequel les sciences progressent, en créant les conditions de cette progression et en en tirant des acquis nouveaux.
On demande ici quel est l'objet de cette recherche du progrès scientifique : est-il un savoir, c'est-à-dire une plus grande connaissance du monde, sans que le souci de l'application de cette connaissance soit pris en compte ? ou est-il une puissance, c'est-à-dire l'augmentation d'un pouvoir, pouvoir sur le monde (et alors la science pourrait alors être comprise comme étant au service d'un progrès technique permettant à l'homme une plus grande prise sur le monde), pouvoir sur les autres (on pourrait concevoir une sorte d'organisation sociale du savoir scientifique, ceux qui le possèdent étant puissants sur les autres et ceux qui ne le possèdent pas étant nécessairement soumis) ? La distinction entre ‘recherche fondamentale' et ‘recherche appliquée' recoupe ainsi la distinction du sujet entre ‘savoir' et ‘puissance'.
Il faudra donc proposer une définition des buts de la science dans le cadre de l'alternative proposée par le sujet : savoir ou puissance ?
«
phénomènes.
»
Science, d'oùprévoyance;prévoyance, d'oùaction.
(Cours dephilosophiepositive)
Il faut lier théorie et pratique.
La connaissance permet àl'homme de prévoir et donc d'agir sur le monde.
La sciencepermet à l'homme, par sa connaissance de la nature, dedévelopper des techniques pour satisfaire ses besoins.
Ilne faut néanmoins pas en conclure que la science ne sertqu'au développement de l'industrie.
Elle a aussi pour but desatisfaire le besoin de connaissance de notre intelligence.
III. La hiérarchie entre savoir et puissance
Cette tension ne signifie pas qu'il faille refuser l'une de ces deux instances au profit de l'autre.
Cette tension peut serésoudre par l'élaboration d'une hiérarchie entre le savoir et la puissance, de manière à ce que la science puissecontinuer à mener des recherches librement et que l'on puisse utiliser techniquement ces découvertes.
Le sujetdemandait que l'on prenne acte de cette tension, mais elle n'est pas nécessairement un problème, dès lors que l'onpose une hiérarchie entre savoir et puissance : le savoir est la fin première de la science, mais ce savoir peutincidemment permettre la puissance, et il ne faut pas le refuser sous prétexte que, par cette recherche, la scienceperdrait sa gratuité.
Kostas Askelos, Pour une éthique problématique
« Apparemment, technique et sciences se passent de l'éthique : elles l'expliquent, psychologiquement,historiquement, sociologiquement, et prétendent rendre effectifs ses anciens commandements, dans le processustransformant homme et monde.
Psychologie et sociologie, surtout, dévorent avec grand appétit la sphère éthique.Le moral est produit par le social, décrète-t-on, à juste titre d'ailleurs.
Sans voir toutefois que le social est aussiproduit par le moral.
Quasi symétriquement le moral est un résultat du psychique qu'il forme, informe et déforme.Faisant tout cela, sciences et techniques obéissent néanmoins à une éthique inélucidée.
Ni les visées, ni lesméthodes, ni les contenus de l'activité technoscientifique à l'exception peut-être de la sphère mathématique purene sont neutres : ils véhiculent une orientation, des « partis pris » initiaux, des intérêts, des idéologies.
De plus, là où cette activité ne croit viser que l'efficacité pratique, elle continue à être mue par une curiosité et uneinquiétude qui la propulsent toujours vers l'exploration et l'exploitation de tout ce qui est, que ce soit de manièreintéressée ou gratuite si l'on peut maintenir cette distinction -, que cela rapporte et transforme dans le présent ouque cela prépare un lointain avenir.
Les recherches et les enquêtes spatiales, par exemple, ont moins de justificationpratique immédiate elles n'en sont pas tout à fait dépourvues que d'intérêt apparemment gratuit, tendant à remplirle « vide », tant cosmique qu'humain.
Elles obéissent à la philosophie théorique et pratique de la modernité : devenir maître et possesseur de tout ce quiest, transférer vers le haut les problèmes insolubles d'ici-bas, affronter le néant.
L'éthique de la volonté depuissance et de la volonté de volonté qui régit l'homme moderne et la technique planétaire se manifeste dans toutesles branches du savoir et de la science, théoriquement et pratiquement, pendant que sciences et technique veulentprendre en charge l'éthique, la constituer, la réglementer.
Que devient dans cette configuration le problèmeéthique ? Quel est le lieu à partir d'où rayonne sa question ? Ce problème et ce lieu subsistent-ils encore, ou sont-ilsd'ores et déjà organisés et administrés technoscientifiquement ? »
Analyse du sujet :
« Développement des sciences » : il ne faut pas prendre les sciences comme un fait mais comme une dynamique, etdès lors se demander ce qui alimente cette dynamique, ce qui revient à se demander pourquoi les sciences sedéveloppent.
Quel est l'objet du désir qui fait que les sciences se développent ? Il est à noter que sciences est aupluriel : on ne peut parler en effet de La Science.
Ce qui amène ainsi à chercher ce qui serait le moteur de larecherche de toute activité scientifique, qu'elle porte sur le vivant, la société ou la physique nucléaire.Le sujet propose deux réponses à cela, qui sont deux finalités/ sources : le savoir ou la puissance.Toutefois le sujet pose un problème d'emblée en les opposant.
En effet, ces deux orientations de la recherche sont-elles à ce point inconciliables ? Ne peut-on pas imaginer que le savoir est en lui-même une puissance (car, par.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Le développement des sciences est-il recherche du savoir ou recherche du pouvoir ?
- Le développement des sciences est-il animé par une volonté de vérité ou par une volonté de puissance ?
- Le développement des sciences est-il animé par une volonté de vérité ou par une volonté de puissance ?
- La recherche de la vérité explique-t-elle à elle seule l'histoire et le développement des sciences ?
- Introduction : Le Discours de la méthode est une recherche de la vérité dans les sciences = thème.