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le désir selon Descartes

Publié le 05/02/2013

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EXPLICATION DE TEXTE Descartes, Discours de la méthode (corrigé) « Ma troisième maxime était de tâcher toujours plutôt à me vaincre que la fortune, et à changer mes désirs que l'ordre du monde, et généralement de m'accoutumer à croire qu'il n'y a rien qui soit entièrement en notre pouvoir que nos pensées, en sorte qu'après que nous avons fait notre mieux touchant les choses qui nous sont extérieures, tout ce qui manque de nous réussir est au regard de nous absolument impossible. Et ceci seul me semblait être suffisant pour m'empêcher de rien désirer à l'avenir que je n'acquisse, et ainsi pour me rendre content ; car notre volonté ne se portant naturellement à désirer que les choses que notre entendement lui représente en quelque façon comme possibles, il est certain que si nous considérons tous les biens qui sont hors de nous comme également éloignés de notre pouvoir, nous n'aurons pas plus de regret de manquer de ceux qui semblent être dus à notre naissance, lorsque nous en serons privés sans notre faute, que nous avons de ne posséder pas les royaumes de la Chine ou de Mexique ; et que faisant, comme on dit, de nécessité vertu, nous ne désirerons pas davantage d'être sains étant malades, ou d'être libres étant en prison, que nous faisons maintenant d'avoir des corps d'une matière aussi peu corruptible que les diamants, ou des ailes pour voler comme les oiseaux. Mais j'avoue qu'il est besoin d'un long exercice, et d'une méditation souvent réitérée, pour s'accoutumer à regarder de ce biais toutes les choses ; et je crois que c'est principalement en ceci que consistait le secret de ces philosophes qui ont pu autrefois se soustraire de l'empire de la fortune, et, malgré les douleurs et la pauvreté, disputer de la félicité avec leurs dieux. Car, s'occupant sans cesse à considérer les bornes qui leur étaient prescrites par la nature, ils se persuadaient si parfaitement que rien n'était en leur pouvoir que leurs pensées, que cela seul était suffisant pour les empêcher d'avoir aucune affection pour d'autres choses ; et ils disposaient d'elles si absolument qu'ils avoient en cela quelque raison de s'estimer plus riches et plus puissants et plus libres et plus heureux qu'aucun des autres hommes, qui, n'ayant point cette philosophie, tant favorisés de la nature et de la fortune qu'ils puissent être, ne disposent jamais ainsi de tout ce qu'ils veulent. « Descartes, Discours de la méthode Introduction: Dans ce texte, extrait du Discours de la méthode, René Descartes, philosophe français du XVII ème siècle s'interroge sur les désirs et le fait qu'ils puissent nous faire souffrir. Selon l'auteur, ce ne sont pas les désirs qui nous font souffrir mais leur objet. En effet, si le désir nous rend malheureux, c'est parce que nous désirons ce qui n'est pas à notre portée. Il s'agi...
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« Introduction: Dans ce texte, extrait du Discours de la méthode , René Descartes, philosophe français du XVII ème siècle s’interroge sur les désirs et le fait qu’ils puissent nous faire souffrir.

Selon l’auteur, ce ne sont pas les désirs qui nous font souffrir mais leur objet.

En effet, si le désir nous rend malheureux, c’est parce que nous désirons ce qui n’est pas à notre portée.

Il s’agira donc de faire preuve de sagesse en reconnaissant ce qui nous est possible, afin que nos désirs nous mènent à un état de satisfaction et non de frustration.

Ainsi, Descartes répond à la question suivante: Est-il possible de désirer sans souffrir? Il répond oui, si nous changeons nos désirs en volonté, par le biais de la réflexion. Nous étudierons ce texte à travers un découpage en deux moments: Tout d’abord de « Ma troisième maxime» à « pour me rendre content», le philosophe expose le principe de la troisième maxime de sa morale provisoire, à savoir qu’il doit s’efforcer de ne désirer que ce qui est possible, afin de ne pas éviter les déceptions.

Il explique alors , dans la seconde partie du texte, le rôle essentiel que joue l’entendement dans cette entreprise. 1ère partie: Dans cette partie, Descartes explique ce qu’il nomme une «maxime», c’est-à-dire un principe qui régira sa conduite morale.

Le contenu de ce principe est le suivant: «tâcher toujours plutôt à me vaincre que la fortune», c’est-à-dire, lutter contre lui-même plutôt que de tenter en vain de lutter contre les évènements qui ne découlent pas de ses choix.

En effet, la fortune, en tant qu’elle peut être comprise comme le destin, renvoie à ce qui est décidé par des forces extérieures à l’individu.

C’est ce qui la rend imprévisible, et qui du même coup l’associe à la chance ou à la malchance, à ce qui nous tombe dessus par hasard.

N’oublions pas que La Fortune chez les romains était la divinité du hasard.

La vie des hommes est remplie d’évènements inattendus, qui ne vont pas toujours en notre faveur.

Vouloir lutter contre ces forces serait absurde, et vain, car tout d’abord, nous ne pouvons les prévoir, et donc la plupart des évènements arriveront malgré nous, et puis certains d’entre eux, lorsqu’ils sont déjà survenus ne peuvent plus être effacés: les regrets et les lamentations ne sont alors que perte de temps. Sans doute dans ce cas est-il préférable pour chacun de se «vaincre», c’est-à-dire de se changer soi- même, et de travailler son attitude face à ces imprévus.

Cette idée rappelle ainsi à l’homme qu’il doit accepter de ne pas être le maître absolu de son destin, et qu’il doit revoir plus raisonnablement ce qui est de son ressort.

L’homme ne peut ainsi «changer l’ordre du monde» , il n’en a pas les capacités, et les désirs qui l’influenceraient dans ce sens ne pourraient que le faire souffrir.

Vouloir changer le monde, c’est bien sûr chercher l’impossible, mais il s’agit surtout de désirs de tyrans: c’est vouloir satisfaire nos désirs à tout prix, sans penser aux conséquences sur ce et ceux qui nous entourent, par pur égoïsme; c’est penser que nous pouvons soumettre le monde pour notre propre intérêt, dès lors, en plus de poursuivre un objet illusoire car inatteignable, c’est une quête destructrice pour nous-même mais aussi pour notre entourage. Il apparaît donc préférable de changer nos désirs, ou plutôt leur objet , en poursuivant seulement ce qui est possible.

Or Descartes nous fait remarquer que la seule chose sur laquelle nous ayons réellement un pouvoir, ce sont «nos pensées».

Or comment envisager ce pouvoir? Nos pensées n’ont-elles pas la particularité de surgir, de nous venir à l’esprit? Ce «pouvoir» en question est donc certainement celui de la réflexion, de l’esprit scientifique, philosophique, tel que Descartes le conçoit; un esprit capable de suspendre son jugement, de prendre du recul sur l’objet de sa. »

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