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LE DÉSIR ET LE SAVOIR - LE DÉSIR ET SA FIN - LE DÉSIR ET L'ACTION

Publié le 05/01/2020

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Le désir se présente d’abord à nous simplement comme une expérience : il est éprouvé avant d'être pensé. Mais ce sentiment, qui peut également être pensé, nous invite à conférer une valeur, voire un sens, au monde qui nous entoure. Quand nous désirons, notre horizon de pensée et surtout d'action semble, en effet, se limiter à ce qui, pour nous, est désirable. Par le désir nous sommes orientés vers des buts, attirés par des objets, mis en mouvement par des attentes.

La difficulté que rencontre la philosophie lorsqu'elle s'interroge sur le désir, c'est qu'elle doit bien remettre en cause la validité de ces buts, la valeur de ces objets et la légitimité de ces attentes. Autrement dit, elle doit marquer une distance par rapport à ce que le désir veut précisément atteindre. Ceci est d'autant plus problématique que, dans le moment où nous désirons, nous ne questionnons pas notre désir comme tel, mais nous préférons calculer, prévoir ou espérer les moyens qui nous permettront de le satisfaire : nous sommes tout entiers à notre désir, c'est-à-dire dénués de capacité critique par rapport à lui.

Le désir semble nous engager bien plus que tout autre sentiment ou que toute connaissance objective, cet engagement le rendant apparemment inaccessible au savoir rationnel. Le premier mouvement de la connaissance consiste alors à relativiser l'objet du désir pour tenter de comprendre ce qui nous fixe à lui, parfois jusqu'à l'obsession. La philosophie fonctionne ainsi comme un « désenchantement » du désir, et si son exercice est aussi

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LE DÉSIR ET SA FIN

Le paradoxe du désir semble rendre improbable la découverte de son essence : le désir ne désire que sa propre fin, sa mort comme désir. Tel est le sens du rapport traditionnel établi entre désir et plaisir : le plaisir marque l'accomplissement du désir, mais aussi son terme. Par l'obtention de l'objet, la satisfaction annule le mouvement du désir, qui se nourrit des images qu'il projette sur l'objet désiré.

Le moment de la satisfaction est donc aussi le moment de vérité : le sujet prend conscience de la réalité de la chose qu'il voulait posséder. Par là, il se rend compte si, véritablëment, cela « valait la peine ». Car le désir est indissociable d'une souffrance. Toute l'énergie d'un individu est tendue vers un seul but auquel il subordonne tous les autres. Ainsi le sujet désirant devient-il un formidable « lecteur de signes » : il organise son expérience selon deux directions, ce qui est favorable à son désir et ce qui lui est nuisible. Tout le reste - à savoir, néanmoins,

« difficile, c'est que le sujet désirant n'est pas prêt à remettre en cause la valeur de ce qu'il recherche.

· Pourquoi cela ? Parce que le désir est -paradoxalement moins attaché à sa satisfaction qu'à la valeur de son objet Ce que nous désirons obtenir, nous le désirons d'abord selon l'importance que nous accordons à l'objet désiré.

Mais, plus profondément, nous désirons désirer comme nous « aimons aimer » (saint Augustin, Confessions).

Le désir semblant se perpétuer lui-même indéfiniment, ni l'objet ni la satisfaction ne suffisent donc à expliquer sa structure, c'est-à-dire la manière dont il naît, s'organise et met en relation un sujet et un objet.

Il faut alors s'interroger sur la véritable fin du désir (chapitre 1 ), à la fois au sens de son aboutissement et de sa finalité : le désir se définit à travers une finalité, une temporalité et une structure en rapport avec l'altérité.

Le désir peut nous priver de notre capacité critique : cet état est appelé aliénation*.

L'aliénation désigne la situation où un sujet se trouve en dehors de lui-même, perdu dans l'extériorité.

Et si le désir peut être considéré comme aliénant, c'est précisément parce qu'il nous. »

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