Le désir est-il le chemin du Bonheur ?
Publié le 19/04/2014
Extrait du document
«
puisse remplir seul l’âme tout entière, après qu’elle a rejeté tous les autres biens, en un mot,
un bien qui donne à l’âme, quand elle le trouve et le possède, l’éternel et suprême bonheur ».
Cet extrait s’interroge sur le bien que les hommes cherchent ou tendent à poursuivre, et si on
considère que l’on recherche toujours le bonheur, alors on peut voir que le bonheur ne se situe
pas dans une recherche sans fin des désirs et des plaisirs.
Ce bonheur qui devrait constituer une source sans fin de plaisir et en réalité une affection de
l’âme.
Ce bonheur correspond effectivement à un mouvement de l’âme : l’excitation.
Spinoza définit « Le Souverain » comme la seule source d’un véritable bonheur et non d’une
jouissance illusoire et éphémère.
Le Souverain bien serait alors la source maximale de bien tel
que l’Homme n’ai plus à rechercher le bonheur.
Si le Souverain bien et cause unique du
bonheur cela signifie qu'il faut alors se détourner des sources de satisfaction habituelle dans la
mesure où elles ne sont pas le bien véritable.
Il faudrait donc y renoncer afin de se consacrer
pleinement à la recherche du Souverain bien.
Dès lors le Souverain bien se définit aussi par la
peine et le travail exclusif qu'il demande.
Le bonheur ultime est une exigence, un effort qui
apparaît dans un premier temps comme une incertitude mais qui n'en reste pas moins la source
d'une vie véritablement heureuse et s'agit alors d'abandonner le certain pour l’incertain ou ce
que l'on croit être certain mais il faut poursuivre la recherche afin de trouver la définition du
Souverain bien.
Ainsi l'homme en tant qu'être de désir doit comprendre que le désir n'est ni un leurre ni une
illusion mais bien l'essence même de l'homme c'est-à-dire dire ce qu'il l’a fait persévérer dans
son être et le pousse à la recherche de ce bonheur.
Comment alors comprendre ce refus du
bonheur ?
Il faut en finir avec la haine du désir.
Pourquoi la philosophie et la religion mettent-elles si
souvent garde contre le désir au lieu de souligner sa puissance créatrice ?
Nietzsche dénonce la condamnation de tout désir qui domine selon lui la tradition judéo-
chrétienne.
A la volonté de puissance qui est créatrice et qui élève l'Homme au-dessus de sa
condition première s'opposerait depuis des siècles une volonté qui recommande le
renoncement et le sacrifice : "Attaquer les passions a la racine, c'est attaquer la vie à la racine.
La pratique de l'église est hostile la vie".
Le désir est la vie même dans sa puissance et sa
grandeur.
Il ne faut donc pas lutter contre le désir car ce serait lutter contre la vie et ça n'a
aucun sens à moins de vouloir s'anéantir.
Mais effectivement se pose la question "que signifie le fait qu'un philosophe rende hommage
à un idéal qui renoncerait le désir?"
Nietzsche tente de produire une réponse.
Cette "haine du désir" viendrait de la peur de la
souffrance des faibles face à la volonté de puissance des esprits forts.
Ne pouvant réaliser et se
protéger contre les désirs des autres et les siens, les esprits faibles ont cherché à calmer les
forts en produisant des règles de moral et de conduite limitant leur volonté de puissance.
La
religion refuse le bonheur et le place dans un au-delà de la vie, dans une idée encore une fois
illusoire et rassurante d'un paradis ou d'une vie après la mort.
Or c'est bien cette haine du désir
qui prive l'homme de la seule et unique vie dont il soit sûr de disposer.
Cette atteinte au désir
est la ruine même de l'essence de l'homme : une déshumanisation.
Le désir n'est donc ni un leurre, ni une illusion.
Le désir est ce qui nous fait avancer dans
notre être et nous recommande de progresser et de tendre vers le futur afin d'améliorer notre
condition et de viser le Souverain bien.
En ce sens le désir n'est pas l'ennemi du bonheur bien
au contraire, c'est cette force qui nous commande de nous perfectionner.
Refuser le désir
serait refuser le bonheur terrestre au nom d'un bonheur imagé et imaginaire pensé dans une
haine de soi par une volonté de faiblesse déshumanisant l'homme en ruinant son essence..
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