Le désir est-il la faiblesse de l'homme ?
Publié le 05/11/2009
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nous pouvons dire que le désir peut être une source de bonheur et de souffrance. Il permet à l'homme de se divertir et d'oublier sa triste finitude. Cependant, le désir n'est qu'une satisfaction éphémère, il a une dimension infinie et insatiable qui peut être perçue comme une faiblesse. De plus le désir n'est qu'une copie du désir d'autrui, il est une entrave à l'identité personnelle. Le désir est une contingence pour vivre mais une nécessité pour exister. Finalement nous pouvons donc répondre à la question en disant qu'il est impossible de donner une essence au désir : il n'est ni force ni faiblesse, ni mal ni bien. Le désir est relatif à chacun, c'est l'attitude que l'on a à l'égard de ce désir qui définit sa nature.
Le désir se définit comme une tendance consciente vers un objet jugé ou imaginé source possible de satisfaction ou de plaisir. Si le désir s'achemine vers la satisfaction qu'il n'éprouve pas encore, est-il fondamentalement, en lui-même, un manque, ou bien est-il une puissance positive dynamique ?
Dans un premier temps, on pourrait penser que le désir signe la faiblesse de l'homme, n'est-il pas en effet un manque ? Toutefois, si le désir est faiblesse, il est aussi une force qui nous pousse à agir et à oeuvrer dans le monde.
Le sujet interroge cette dualité du désir. Entre force et faiblesse. Entre manque et complétude.
«
Selon certains philosophes, le désir serait en effet une source de souffrances, un trouble de l'âme.
PourEpicure, le bonheur serait possible, non pas par la satisfaction de tous nos désirs mais au contraire par l'absence dedouleur.
Dans sa Lettre à Ménécée, il montre que pour mener une vie heureuse et paisible, il suffit de ne pas souffrir.
En effet, le fait de toujours désirer est voué à la souffrance puisque lorsque les désirs ne sont pas assouvis,l'homme est malheureux.
De plus, même si tous les désirs sont réalisés, il ne procure qu'un bonheur éphémère.
Il nefaut donc pas désirer puisque le simple le fait de ne pas éprouver de douleur mène au bonheur durable.
Ici Epicuremontre que le désir est une faiblesse.
Il prône un bonheur raisonnable et durable plutôt qu'une vie conditionnée parla satisfaction éphémère de certains plaisirs.
De plus, nous pouvons dire que le désir est une souffrance puisqu'il nait par privation, d'un manque.
C'estce que nous montre Schopenhauer dans Le Monde comme volonté et comme représentation .
Il pense que le désir est une insatisfaction perpétuelle puisqu'il est toujours associé à l'infini.
Le désir n'est pâs une finitude puisque lasatisfaction de celui-ci que nous pouvons nommer « plaisir », n'est qu'une pause éphémère entre deux désirs.
Nouspouvons donc dire que le plaisir une suspension de la souffrance.
Le désir ne prend jamais fin, il risque toujoursd'être relancé quand il est satisfait.
Ici le désir est donc perçu comme une faiblesse qui mène à la souffrance.
Maintenant, nous allons montrer que le désir est toujours envisagé par rapport à autrui.
Il manifeste ennous un manque de liberté et d'identité.
Je suis influencé par le désir de l'autre.
Kant le montre dans Idée d'une histoire universelle d'un point de vue cosmopolitique .
Dans ce texte, Kant dit qu'il y a trois désirs fondamentaux chez l'homme : le désir d'ambition, le désir de domination et le désir de cupidité.
Ainsi, à travers ces trois désirs, nouspouvons voir que leur moteur principal est la rivalité.
Cela suscite donc une question : Est ce que je désire l'objetpar lui même ou parce que l'autre le désire? Le désir serait alors qu'une stupide copie du désir d'autrui.
Il y a donc iciune vision très négative du désir : il n'y a plus de libertés individuelles dans le désir.
Finalement, Nous allons voir que le désir ne peut être considéré comme une force ou une faiblesse.
Ce n'estpas le désir lui même qui est bon ou mauvais mais la conduite de celui qui désire.
En effet, dans l'absolu il estimpossible de dire que le désir est force ou faiblesse puisqu'il est relatif à chaque individu.
C'est l'attitude de l'hommeà l'égard de ce désir qui va déterminer la valeur de celui-ci.
Prenons l'exemple de la passion.
En effet, le désirconduit souvent à une passion.
La passion vient du grec « pathos » qui signifie « souffrir ».
Une passion est toujourssubie, c'est une force qui altère notre jugement et qui nous pousse souvent à agir de manière illogique.
Cependant,dans l'absolu, une passion n'est pas nécessairement mauvais En effet, une passion peut être bonne et porteur de bonheur si nous la maitrisons.
Dans la République , Platon nous montre que la passion est une maladie de l'âme mais qu'elle n'est pas nécessairement préjudiciable àl'homme.
Il dit qu'il y a trois puissances dans l'âme : la première est l'élément rationnel, la seconde est l'élémentémotionnel ( la colère, la joie, l'espoir, la peut, etc) et pour finir, les désirs et les passions Il montre que la passionet les désirs doivent être subordonnés à la raison pour ne pas être dangereux.
La nature même d'une passion n'estdonc pas d'être bonne ou mauvaise ni force ou faiblesse, elle dépend de la maîtrise que l'on à de soi-même.
Lavaleur d'un désir dépend alors entièrement de nous : soit on domine notre désir, soit on se laisse « exploiter » et ondevient esclave de nos propres désirs.
Par exemple le cupide est celui qui se laisse assujettir par son désir et quidevient esclave des biens matériaux et de toute possession.
Nous pouvons donc dire que c'est la conduite quel'homme adopte à l'égard de ce désir qui est préjudiciable.
Pour conclure, nous pouvons dire que le désir peut être une source de bonheur et de souffrance.
Il permetà l'homme de se divertir et d'oublier sa triste finitude.
Cependant, le désir n'est qu'une satisfaction éphémère, il aune dimension infinie et insatiable qui peut être perçue comme une faiblesse.
De plus le désir n'est qu'une copie dudésir d'autrui, il est une entrave à l'identité personnelle.
Le désir est une contingence pour vivre mais une nécessitépour exister.
Finalement nous pouvons donc répondre à la question en disant qu'il est impossible de donner uneessence au désir : il n'est ni force ni faiblesse, ni mal ni bien.
Le désir est relatif à chacun, c'est l'attitude que l'on aà l'égard de ce désir qui définit sa nature..
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