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Le désir du vrai n'est-il que l'expression d'un sentiment religieux ?

Publié le 10/03/2005

Extrait du document

Pour lui, l'âme aspire au vrai comme à un absolu. La vérité de Platon se confond avec Dieu, et le langage qu'il utilise pour en parler est le langage de la foi. L'«âme«, se détachant des réalités corporelles et sensibles, doit «monter« jusque dans le monde des idées. Elle pourra alors «contempler« la vérité «éternelle« et immuable. Platon ira même jusqu'à évoquer la thèse de la réminiscence.
■ Pour reconnaître un lit particulier, il faut savoir ce qu'est un lit en général, c'est-à-dire posséder l'idée du lit ; mais d'où pourrait bien nous venir l'idée du lit si, à l'inverse, nous ne pouvons la trouver que dans les lits particuliers ?
■ À ce paradoxe de l'acquisition de l'idée, Platon en ajoute un second : comment chercher à savoir quelque chose ? Ce que l'on sait déjà, on n'a pas besoin de le chercher ; ce que l'on ne sait pas, on ne peut pas le chercher, puisque l'on ne sait pas ce que l'on cherche.
■ Pour lever ces paradoxes, Platon évoque l'immortalité de l'âme. Ayant contemplé, avant son incarnation, les idées des choses, l'âme les oublierait sous l'effet du choc violent de la rencontre avec un corps - c'est-à-dire la naissance.
Le désir de connaître la vérité est le signe d'une aspiration mystique vers l'Absolu. Mais, la vérité n'est-elle pas une notion humaine, seulement tournée vers la pratique ?
  • I) Le désir du vrai n'est que l'expression d'un sentiment religieux.
a) Vérite et éternité. b) Vérité et divinité. c) Vérité et sacré.
  • II) Le désir du vrai n'est pas l'expression du religieux.
a) Le vrai est humaine. b) La vérité est pratique. c) Le désir du vrai est désir de pouvoir.
.../...

« Pour Hegel, la philosophie, la science, l'art et la religion ont tous lemême objet: la vérité.

La religion n'est qu'une perception irrationnellede ce que la raison perçoit de manière intelligible: «Toute définitionultérieure du Vrai n'est valable pour l'individu que dans la mesure où ellecorrespond à son principe religieux» (La Raison dans l'histoire). Alors que l'art représentait la vérité de manière intuitive, la religion lareprésente de manière pré conceptuelle, dans ce que Hegel appelle la «représentation », qui est une conceptualité encore imagée et baignéede sentiment, accessible à la conscience populaire.

La religion relie leshommes à Dieu, et par là aussi les relie entre eux. A.

La représentationLa religion exprime la vérité absolue sous forme de représentations(mythes, histoire sacrée, vision anthropomorphique de Dieu...) ; elleest, autrement dit, la représentation des plus hautes valeurs, de la plushaute réalité, de manière concrète et facile à appréhender pour l'esprit.Par la religion, les hommes se rapportent à l'absolu, qui donne un sens àl'existence.

L'esprit s'y apaise.

Par la foi`, le croyant adhère aux véritésrévélées ; par le culte et la prière, il tente de s'unir à Dieu.Il y a eu autant de religions que de manières de concevoir l'absolu.

Etl'homme se conçoit lui-même à l'image de cet absolu : ainsi l'hindouisme, qui représente l'absolu comme un grand Tout sans conscience, dévalorise-t-il la conscience desoi individuelle et prône-t-il l'abandon de tout désir.

À l'opposé, le judaïsme se représente l'absolu comme unepersonne transcendante, qui juge le monde, lui donne des lois et contracte une alliance avec les hommes.Aussi la religion juive encourage-t-elle une tension constante de l'esprit individuel vers Dieu. B.

Le passage au conceptReligion et philosophie ont le même contenu, l'absolu, mais elles n'ont pas la même forme.

Il revient à laphilosophie d'exprimer dans l'élément du concept, de la pensée pure, les vérités contenues dans la religion.Hegel reprend ici l'idée de « témoignage de l'Esprit », chère à saint Paul : c'est l'esprit lui-même qui vadistinguer dans la religion entre ce qui relève de la contingence, de l'inessentiel, du rituel, de l'historique, etce qui relève de l'esprit.Hegel affirme que la religion absolue est le christianisme : la philosophie hégélienne n'en serait que l'expressionconceptuelle.

Ainsi selon Hegel, l'incarnation, la mort et la résurrection du Christ représentent-elles leparcours nécessaire de toute réalité spirituelle, qui doit affronter la finitude, y souffrir une épreuve, mourir àsoi-même par amour, pour en ressortir renforcée. 2.

Religion et politique A.

ScissionLa religion nous tourne vers Dieu, et la politique vers le monde.

Dans sa jeunesse, Hegel voyait une oppositionentre ces deux attitudes.

Selon lui la religion, éloignant les hommes de la politique, était complice de latyrannie, qui avait ainsi les mains libres.

On sacrifiait la vie terrestre à l'illusion d'une vie céleste.

La vie étaitdéchirée.C'est pourquoi il soutenait l'idée d'une religion populaire, inspirée de la religion civique athénienne, quiréconcilierait le réel et l'idéal, en faisant de la vie commune, et de l'État, le divin lui-même.Mais cette unité parfaite, cette « belle totalité » n'est plus possible dans le monde moderne, où la consciencepersonnelle a vu reconnaître sa dignité infinie par le christianisme.

Il doit y avoir un rapport entre politique etreligion qui respecte à la fois la liberté de conscience et la vie de l'État. B.

RéconciliationReligion et politique doivent être unies, mais distinctes.

Ce que la religion « conçoit », l'État doit le réaliserdans le monde.

La religion fonde ainsi la politique, car elle lui donne un sens.

Mais ce sens doit s'incarner, seréaliser par l'État de manière non religieuse ( fanatisme).Tout État se fonde sur une religion fondamentale, diffuse, qui n'a peut-être pas, aujourd'hui, statut de religionou d'Église, mais représente bien une certaine conception de l'absolu (pensons aux « Droits de l'homme »).

Et« le peuple qui a un mauvais concept de Dieu a aussi un mauvais État, un mauvais gouvernement, demauvaises lois ».État et religion ne sont donc réconciliés que s'ils ont les mêmes principes.

À l'ère moderne, le grand principe,c'est la liberté.

C'est pourquoi Hegel affirme que la religion qui convient à des institutions libres est leprotestantisme, qui adore un Dieu de liberté et entretient une disposition intérieure de liberté (le libreexamen).Il est bon que les citoyens aient cette religion, car elle enracine les principes éthiques dans leur coeur etrenforce la vie étatique, en même temps qu'elle la relativise, en rappelant que l'État n'est pas Dieu.. »

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