LE DÉSIR chez Descartes
Publié le 22/01/2020
Extrait du document
Dégagez l’intérêt philosophique du texte suivant en procédant à son étude ordonnée.
Il me semble que l’erreur qu’on commet le plus ordinairement touchant les désirs est qu’on ne distingue pas assez les choses qui dépendent entièrement de nous de celles qui n’en dépendent point ; car, pour celles qui ne dépendent que de nous, c’est-à-dire de notre libre arbitre, il suffit de savoir qu’elles sont bonnes pour ne les pouvoir désirer avec trop d’ardeur, à cause que c’est suivre la vertu que de faire les choses bonnes qui dépendent de nous, et il est certain qu’on ne saurait avoir un désir trop ardent pour la vertu, outre que ce que nous désirons en cette façon ne pouvant manquer de nous réussir, puisque c’est de nous seuls qu’il dépend, nous en recevons toujours toute la satisfaction que nous en avons. attendue. Mais la faute qu’on a coutume de commettre en ceci n’est jamais qu’on désire trop, c’est seulement qu’on désire trop peu ; et le souverain remède contre cela est de se délivrer l’esprit autant qu’il se peut de toutes sortes d’autres désirs moins utiles, puis de tâcher de connaître bien clairement et de considérer avec attention la bonté de ce qui est à désirer.
Descartes
■ Pièges à éviter
- Ne pas confondre les désirs eux-mêmes et les choses qui dépendent ou non de nous.
- Préciser de quelle « bonté » il s’agit dans la dernière phrase : qualité de l’âme ou caractère de certaines choses désirables ?
- Comme d’habitude, ne récitez pas, sous prétexte de dégager un intérêt philosophique, un cours sur le désir et ses diverses interprétations...
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L'HOMME ET LE MONDE
• Pièges à éviter
- Ne pas confondre les désirs eux-mêmes et les choses qui dépendent
ou non de nous.
- Préciser de quelle« bonté» il s'agit dans la dernière phrase : qualité
de l'âme ou caractère de certaines choses désirables?
- Comme d'habitude, ne récitez pas, sous prétexte de dégager un inté
rêt philosophique, un cours sur le désir et ses diverses interprétations ...
CORRIGÉ
Plan détaillé
[Introduction]
Repérage du thème : il existe des désirs recommandables, et la
recherche de leur objet nous apporte un progrès dans la vertu.
Le désir
n'est donc pas condamnable par principe.
[I.
Deux catégories de désirs]
- Descartes réactive une distinction d'origine stoïcienne entre les
choses qui dépendent de notre volonté et celles qui lui échappent (l'ou
blier est une« erreur»= défaut de définition claire).
- Seconde distinction nécessaire : parmi ce qui dépend de notre libre
arbitre (capacité à choisir), certaines choses sont bonnes, d'autres non.
Ne
s'intéresser qu'aux premières.
- Le désir de réaliser ces choses bonnes se justifie par leur qualité :
dans ce cas, aucun excès de désir n'est à craindre.
Puisque faire le bien=
comportement vertueux, il faut les désirer avec le plus d'ardeur possible.
[Il.
Définition de la vertu]
- L'homme qui se veut moral doit se soucier de la nature de la vertu.
- Être vertueux, c'est accomplir volontairement une chose bonne (elle
gagne en réalité).
D'où la satisfaction ressentie, qui est double: j'ai réussi
dans mon entreprise et j'ai fait le bien.
-!:.es désirs bons sont donc justifiés, par ce qu'ils visent et par la satis
faction apportée.
Cette dernière garantit que j'ai fait ce qu'il m'appartient
de faire (en termes kantiens: mon devoir)..
»
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