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le dépassement de la métaphysique

Publié le 18/12/2013

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Rudolph Carnap « Le dépassement de la métaphysique », Manifeste de Vienne (1932) Titre complet : Le dépassement de la métaphysique par l'analyse logique du langage. Épistémologie/Gnoséologie de la métaphysique qui fonctionne sur l'outil imparfait du langage. Dans son article « le dépassement de la métaphysique par l'analyse logique du langage », Carnap entend établir une épistémologie de la métaphysique et la discréditer dans son étude. Il critique la tendance qu'a la philosophie de construire des théories abstraites. Le projet de Carnap, et du Cercle de Vienne dont il fait partie, nous apparaît comme une tentative de fonder la validité de la science empirique et même de lui donner le monopole de la connaissance valide. Grâce à une analyse logique du langage, l'épistémologue sera en mesure d'établir une démarcation entre le véritable domaine de la science et le champ de la métaphysique. Cette démarcation sera établie au moyen d'une théorie de la signification. Pour être porteur de sens, l'énoncé doit pouvoir se réduire à des données empiriquement observables. Tout énoncé qui n'a pas de corrélat avec la base empirique ou logique est jugé insensé. Carnap rapatrie la thèse de Wittgenstein qui affirme que la seule philosophie valide est celle qui se fait critique du langage. La philosophie a pour tâche légitime de clarifier les concepts de la science, « nettoyer les bidonvilles ontologiques du langage », comme le disait Wittgenstein, et de construire un langage formel unitaire. Ce langage parfait, cette syntaxe logique, sera à la fois le critère de validité et le facteur unificateur de la science. PREMIER PARAGRAPHE Il existe différents types d'énoncés, tous ne sont pas doués de sens a) Énoncés doués de sens : vrais en vertu de leur seule forme = tautologie = jugements analytiques (Kant). Ils ne disent rien sur le réel. Exemple : les formules de la logique et de la mathématique, servent à la transformation du réel. Un jugement analytique est un jugement dont le prédicat est tiré du sujet, et qui, de ce fait, n'est qu'une explicitation qui ne nous apprend rien de neuf. Par exemple, dans la phrase « le carré a quatre angles droits », on trouve une redondance, car la définition du carré est inclue dans son concept. « Les formules de la logique et de la mathématique » incluent le prédicat dans leur concept, de ce fait, on n'obtient de prédicat supplémentaire et d'affirmation sur le réel, contrairement aux énoncés portant sur la science empirique. Le réel n'est donc pas « transformé », et les énoncés ne sont que des constatations. b) Énoncés qui ne sont pas doués de sens : faux en vertu de leur forme, négation des premiers, contraire de la tautologie. «Exemple : le sicilien qui dit « tous les siciliens sont menteurs », repris par Foucault dans La Pensée du Dehors. L'énoncé se contredit intérieurement. Le sicilien, en affirmant que tous les siciliens sont menteurs, annule sa propre affirmation et la rend insensée. c) Pour tous les autres énoncés : il faut s'en remettre aux énoncés protocolaires = énoncés d'expérience qui relèvent de la science empirique. À l'opposé, un jugement synthétique est un jugement dont le prédicat est ajouté au sujet sans qu'il en ait été tiré. Il n'y a de connaissance nouvelle que si le jugement qui l'énonce est synthétique. Il est impossible que le jugement synthétique se laisse réduire à son sujet, son prédicat étant tout à fait en dehors du concept du sujet. Les propositions protocolaires étant absolument vraies, puisque tirée de l'expérience, la science n'a plus qu'à comprendre les relations entre ces propositions pour obtenir une théorie complète de la réalité physique. Enfin : « Si l'ont veut construire un énoncé qui n'appartient pas à l'une de ces espèces, cet énoncé sera automatiquement dénué de sens. » Carnap a exposé les divers moyens de construction d'un énoncé valable, qui n'incluent pas la méthode métaphysique, automatiquement dépourvue de sens. Donc, la situation est telle qu'il n'y a pas de place, en métaphysique, pour des énoncés doués de sens et cela résulte d'une volonté de la métaphysique -comme l'indique le verbe « ne veut »- de découvrir et présenter une connaissance sur laquelle la science empirique n'a pas de prise. Le verbe vouloir semble indiquer un caprice de la métaphysique à s'adapter aux deux types d'énoncés préconisés, puisque le métaphysicien ne traite pas de relation empiriquement constatable, sinon les thèses métaphysiques seraient de simples énoncés d'expérience de la même espèce que ceux de la physique. L'entendement ne pouvant se donner ses propres objets, elle doit les recevoir, et ce, à travers la sensibilité (l'intuition) et ses formes propres. Ainsi, la connaissance est limitée au champ de l'expérience sensible. C'est la théorie kantienne sur l'échec de la métaphysique, qui veut transformer les idées de la raison en objets de connaissance. Lorsque nous affirmons que les soi-disant énoncés de la métaphysique sont dépourvus de sens, cette expression doit être prise dans le sens le plus strict. Est dépourvu de sens une suite de mots qui ne constitue pas un énoncé à l'intérieur d'une certaine langue donnée. Il arrive qu'une telle suite de mots paraisse à première vue être un énoncé ; c'est ce que Carnap nomme plus loin « simili-énoncés ». Carnap soutient la thèse que ces prétendus énoncés de la métaphysique se révèlent grâce à l'analyse logique. SECOND PARAGRAPHE La métaphysique, qui ne veut ni formuler d'énoncés analytique ni se couler dans le domaine de la science empirique, est contrainte d'employer des mots en l'absence de tout critères, des mots qui sont de ce fait privés de signification. Une langue se compose d'un vocabulaire et d'une syntaxe, d'un stock de mots ayant une signification, et de règles de formulation des phrases ; ces règles indiquent comment construire les phrases avec des mots d'espèces différentes. De ce fait, il y a deux sortes de simili-énoncés : soit il s'y trouve un mot, donc on a admis par simple erreur qu'il y a une signification, soit les mots qui y figurent ont vraiment une signification mais ils forment un assemblage contraire à la syntaxe qui leur retire tout sens. Ces deux espèces de simili-énoncés se rencontrent, selon Carnap, dans la métaphysique. Dans son article, Carnap donne un exemple de mot privés de signification : la signification étymologique du mot « principe », « principium », est « commencement ». En métaphysique on lui ôte sa signification originelle de « commencement ». Il ne doit plus signifier le premier dans le temps, mais le premier dans une autre perspective, spécifiquement métaphysique. Mais on ne nous donne pas les critères de cette perspective métaphysique. On a donc ôté sa signification antérieure au mot sans lui donner une nouvelle : il n'est plus qu'une coque vide, « privé(e)s de signification ». Ou elle combine des mots doués de sens de sorte qu'il n'en résulte ni énoncés analytiques ni énoncés empiriques. Il y a donc une deuxième espèce de simili-énoncés : « la combinaison de mots doués de sens ». Les mots qui composent ces énoncés sont doués de signification, mais agencés de telle sorte qu'il n'en résulte aucun sens. La syntaxe d'une langue indique les combinaisons de mots acceptables et celles qui ne le sont pas. Mais la syntaxe grammaticale des langues ne remplit pas partout la tâche d'exclure les combinaisons de mots sans signification. Exemple : mon professeur de philosophie est un angle droit. L'énoncé est conf...

« mathématique » incluent le prédicat dans leur concept, de ce fait, on n’obtient de prédicat supplémentaire et d’affirmation sur le réel, contrairement aux énoncés portant sur la science empirique.

Le réel n’est donc pas « transformé », et les énoncés ne sont que des constatations.

b) Énoncés qui ne sont pas doués de sens : faux en vertu de leur forme, négation des premiers, contraire de la tautologie.

«Exemple : le sicilien qui dit « tous les siciliens sont menteurs », repris par Foucault dans La Pensée du Dehors .

L’énoncé se contredit intérieurement.

Le sicilien, en affirmant que tous les siciliens sont menteurs, annule sa propre affirmation et la rend insensée.

c) Pour tous les autres énoncés : il faut s’en remettre aux énoncés protocolaires = énoncés d’expérience qui relèvent de la science empirique.

  À l'opposé, un jugement synthétique est un jugement dont le prédicat est ajouté au sujet sans qu'il en ait été tiré.

Il n'y a de connaissance nouvelle que si le jugement qui l'énonce est synthétique .

Il est impossible que le jugement synthétique se laisse réduire à son sujet, son prédicat étant tout à fait en dehors du concept du sujet.

Les propositions protocolaires étant absolument vraies, puisque tirée de l’expérience, la science n'a plus qu'à comprendre les relations entre ces propositions pour obtenir une théorie complète de la réalité physique. Enfin : « Si l’ont veut construire un énoncé qui n’appartient pas à l’une de ces espèces, cet énoncé sera automatiquement dénué de sens.

» Carnap a exposé les divers moyens de construction d’un énoncé valable, qui n’incluent pas la méthode métaphysique, automatiquement dépourvue de sens. Donc, la situation est telle qu’il n’y a pas de place, en métaphysique, pour des énoncés doués de sens et cela résulte d’une volonté de la métaphysique -comme l’indique le verbe « ne veut »- de découvrir et présenter une connaissance sur laquelle la science empirique n’a pas de prise.

Le verbe vouloir semble indiquer un caprice de la métaphysique à s’adapter aux deux types d’énoncés préconisés, puisque le métaphysicien ne traite pas de relation empiriquement constatable, sinon les thèses métaphysiques seraient de simples énoncés d’expérience de la même espèce que ceux de la physique.

L’entendement ne pouvant se donner ses propres objets, elle doit les recevoir, et ce, à travers la sensibilité. »

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