Le corps, un obstacle ?
Publié le 09/08/2014
Extrait du document
Appréciations d'ensemble et remarques
Excellente réflexion, et, ce qui est relativement rare, assez richement illustrée de références philosophiques. La structure en est nette, parfois presque trop (l'annonce du développement n'était pas obligatoirement à inscrire avec autant de force schématisante. Une annonce plus discrète, moins « appuyée «, aurait suffi. Caractère un peu lourd également de la récurrence des termes « problématique du sujet «).
— Une petite maladresse dans l'introduction : on parle de « postulat fondamental du problème« (la formule n'est pas très heureuse) avant d'avoir évoqué le problème lui-même.
— L'expression « m'éclater au monde « n'est pas très « éclatante «.
— Le candidat construit sa réflexion sur une série d'oppositions qu'il tente de réduire : âme/corps, connaissan-ce/action, spiritualisme/matérialisme, et il y parvient à travers une suite ordonnée de références philosophiques parfaitement maîtrisées. La référence au cartésianisme aurait pu toutefois être développée davantage.
— Un problème aurait pu s'inscrire dans un développement éventuel sur le corps-obstacle : celui du corps souffrant, et de sa mortalité.
«
sens sartrien du mot, c'est le projet de transformation
fondamentale que
je formule à l'égard de ce monde.
Cette notion essentielle
de liberté, c'est-à-dire la
25 façon dont je me projette, Moi en tant que projet sur
l'univers, étant définie,
il s'agit d'établir brièvement
une problématique du sujet.
La réponse et
le dévelop
pement de la question pourront être construits
de
façon dialectique.
En effet, on opposera à la thèse spi-
3o ritualiste, selon laquelle le corps est un obstacle à
toute connaissance objective (Platon),
une conception
matérialiste (Epicure).
De cette confrontation pourra
naître une synthèse qui nuancera et modulera cette
confrontation.
35 Envisageons donc, dans un premier temps, la concep-
tion platonicienne.
Dans la philosophie dualiste plato
nicienne, le corps en tant que perceptions, sensations,
est supposé être un obstacle
à la connaissance vraie.
De plus,
le corps en tant que source et siège de nos
40 passions semble mobiliser à son profit toutes nos res
sources spirituelles.
En effet, les besoins corporels
se
subordonnent, en vue de leur satisfaction, le dynamis
me intellectuel des individus.
La vision que les sens me donnent du monde n'est
45 pas objective.
Elle est surchargée de passions, de
désirs, en d'autres termes
de subjectivité.
Il convient
donc pour
le sage, de se détacher au maximum de
cette impureté qu'est
le corps (le platonisme rejoint le
stoïcisme et l'ascétisme), d'éviter «tout commerce
50 avec lui »; autrement dit, il est nécessaire de mourir au
corporel, au sensible dans
le but d'accéder au monde
intelligible(« Philosopher, c'est apprendre à mourir»).
Le Christianisme a été fortement influencé par la
doctrine spiritualiste
de Platon et de Socrate : le corps
55 en tant que siège de nos tendances, de nos instincts et
de nos passions est du domaine du mal, du péché.
Notre culture, notre civilisation a du mal à surmonter
cette opposition dualiste dont la manifestation la plus
concrète est la primauté du travail intellectuel sur
le
60 travail manuel.
Descartes, de .son côté, s'inscrit en
continuité avec la tradition platonicienne, et seul un.
»
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