Le corps et la vie (bouddhisme)
Publié le 27/06/2015
Extrait du document
«
physique ne doit pas seulement être confondu avec le désir sexuel, mais doit englober tous les
désirs terrestres, tous les désirs matériels.
Ainsi, la douleur naît de cette production en
dépendance, de la production en conditions, de la production conditionnée par la soif.
Dans le
bouddhisme, douze raisons justifient l’intervention de cette production en dépendance.
Tout
d’abord, l’ignorance, le karma entendu comme intentions d’actions, la conscience, les
phénomènes psycho-physiques, les six bases de la conscience, le contact entre externe et
interne, la sensation, la soif entendu comme le désir, l’attachement à l’existence, le devenir, la
naissance, la vieillesse rattachée à la mort.
Cette production en dépendance est un
enchaînement conditionné à la fois concomitant et séquentiel.
Pour être plus précis, c’est une
sorte de synthèse des états passés, présents, et futurs.
La cause de toute cette souffrance n’est
pas l’ignorance en tant que telle mais le désir qui l’alimente.
Pourtant, comme nous l’avons
évoqué, la suppression de toute douleur est possible.
Cet apaisement de la conscience devient
possible avec l’arrêt complet de la soif, la non-attraction, le renoncement, la délivrance, et le
détachement.
Pour parvenir à un tel état il faut entreprendre un voyage qui se concrétise par
un long cheminement.
Le Bouddhisme parle d’un chemin à huit branches qui se compose de
trois parties, le Sila, le Samadhi et le Dhyana.
Ces trois parties se divisent en diverses
fonctions.
Elles évoquent l’appropriation d’une vision parfaite, d’une volonté parfaite, d’une
parole parfaite, d’une activité parfaite, de moyens d’existence parfaits, d’un effort parfait,
d’une mémoire parfaite, et d’une méditation parfaite.
On appelle ce chemin le chemin du
milieu.
Ce chemin ce situe entre la volupté et l’ascèse, entre le relâchement de la conscience
et sa tension extrême, entre le néant et l’existence éternelle.
C’est le chemin de l’épuration et
de l’entendement qui doit mener à la connaissance juste.
La moralité, la concentration et la
sagesse correspond à la pratique réelle des Vénérables, mais omet l’aspect métaphysique du
bouddhisme.
La méditation, quant à elle n’est pas un simple moyen d’éradiquer ses erreurs,
mais bien plus le chemin même de l’épuration de l’entendement.
Pourtant il faut préciser que
la méditation n’est pas un dualisme où l’esprit se tournerait vers un objet distinct de lui mais
une union entre le sujet et l’objet de l’expérience, où demeure seul, le contenu de
l’expérience.
Il ne sépare, ni dans les classifications du réel, ni dans les cheminements qu’il
propose, le corps et l’esprit.
Pour autant, si le bouddhisme n’est pas cartésien, il n’est pas plus
spiritualiste.
Il y a au sein de la philosophie bouddhiste une négation d’un principe spirituel
permanent.
D’autre part, pour atteindre la réalité, il faut s’extraire des agencements construits
par l’entendement.
Il n’y a pas d’essence, il n’y a que des existences.
C’est l’acte qui fait
l’être, et l’avenir de celui-ci ne dépend pas de sa nature, car l’être n’a pas de nature, il n’existe
pas, il dépend entièrement de ses actes.
Ceci appelle les concepts d’évanescence du devenir,
d’analyse des éléments du réel et des liens d’interdépendances.
A présent que nous avons exposé dans les grandes lignes ce qui structure fondamentalement la
pensée bouddhiste, nous allons pouvoir aborder l’aspect critique de notre exposé.
En effet, ce
concept de vie dans la philosophie bouddhiste se heurte à de nombreuses difficultés.
Nous
allons essayer de les dégager de la manière la plus claire et la plus synthétique possible.
La première difficulté concerne la conscience.
La conscience non pas comme faculté chez
l’homme à connaître sa propre réalité et de la juger mais comme la manifestation des cinq
sens.
Le sixième dans le Bouddhisme étant la conscience mentale.
La conscience s’éveille au
contact de l’organe de chaque sens avec son objet.
Concernant la conscience mentale, elle est
apparemment conditionnée par un esprit subconscient.
La difficulté présente ici est qu’il est
compliqué de faire coïncider ce subconscient avec la notion d’absence du soi, du non-soi.
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