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Le corps et la vie (bouddhisme)

Publié le 27/06/2015

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GUENEAU DE MUSSY Henri LICENCE 3 PHILOSOPHIE ERASMUS LE CONCEPT DE VIE DANS LA PHILOSOPHIE BOUDDHISTE Le récit de la vie du Buddha Gautama coïncide bien avec l'évolution de la doctrine bouddhiste à travers les âges. Car, après avoir abandonné ses fonctions de prince et laissé de côté sa vie familiale et sociale au profit de la religion, Buddha entreprend un voyage spirituel qui va apporter au Bouddhisme ses fondements, mais aussi ses sources de divergences. L'idée de ce long périple est de chercher la paix ultime de l'esprit en acceptant le fait que tout est douleur, passant ainsi par la sphère du vide où la pensée peut accéder au concept de non-réalité. Mais cette quête inconsciente semble insuffisante pour atteindre le Nirvana. C'est le triomphe sur la concupiscence qui permet au Bouddhisme de transcender la mort. Si le système de pensée bouddhiste a des fondements communs, on peut se demander dans quelle mesure ils peuvent être remis en question et discutés. Ici, nous aborderons les prémisses du Bouddhisme, puis nous soulèverons les difficultés que nous pouvons affronter au sein de ces prémisses, puis, en dernier lieu, nous soumettrons différentes réponses à ces problèmes, selon les courants philosophiques Bouddhistes. Les fondements de la doctrine bouddhiste affirment que tout est douleur, c'est-à-dire que le concept de vie est considéré comme quelque chose d'éphémère et d'impersonnel. Cette source de la douleur prend racine dans le désir. Ce qui suggère que la suppression du désir supprimerait la douleur. Cependant, cette condition n'est pas un pessimisme dans le bouddhisme, pas plus qu'une fatalité. En effet, il existe un chemin qui mène à la suppression de la douleur. Le bouddhisme appelle cette voie le Nirvana. Celui-ci est le cycle des renaissances, il est le moyen de triompher des désirs, de la haine et de l'erreur, mais aussi d'obtenir l'absence d'envie de l'action. Pour autant, s'il est vacuité, il est aussi non néant. Ce qui signifie qu'il n'est pas un nihilisme. En vérité, il est à la fois état et processus. Il faut noter que le bouddhisme part de l'instabilité des choses, de l'absence constatable mais qu'il ne doit en aucun cas produire du pessimisme, mais bien au contraire, il doit permettre d'accéder à une conscience apaisée. Une autre caractéristique capitale dans les bases du bouddhisme consiste à croire qu'il n'y a pas de soi, mais que du non-soi. Ce qui suppose qu'il n'y a ni immanence, ni immortalité. Il semblerait que nous soyons constitués que d'agrégats, qui se jouent sur deux séries de réalités différentes. D'un côté, il y a la naissance, la vieillesse, la mort, la durée et le changement. De l'autre, il y a cinq autres agrégats qui sont la corporéité, la sensation, la conscience, l'action, et la connaissance. Ces mêmes agrégats sont comme toute autre chose éphémères, vides, impersonnels et douloureux. Ainsi, de ces deux séries de réalités naissent la souffrance et le tourment mental. Il faut donc saisir le fait que l'angoisse fondamentale est le point de départ du bouddhisme. Comme nous l'avons précisé précédemment, cette angoisse fondamentale naît d'une soif, d'un désir. Dans ce désir qui contient une possibilité illimitée de désirs, il existe le désir sensuel, le désir d'existence et le désir de non-existence. Le désir physique ne doit pas seulement être confondu avec le désir sexuel, mais doit englober tous les d&eac...

« physique ne doit pas seulement être confondu avec le désir sexuel, mais doit englober tous les désirs terrestres, tous les désirs matériels.

Ainsi, la douleur naît de cette production en dépendance, de la production en conditions, de la production conditionnée par la soif.

Dans le bouddhisme, douze raisons justifient l’intervention de cette production en dépendance.

Tout d’abord, l’ignorance, le karma entendu comme intentions d’actions, la conscience, les phénomènes psycho-physiques, les six bases de la conscience, le contact entre externe et interne, la sensation, la soif entendu comme le désir, l’attachement à l’existence, le devenir, la naissance, la vieillesse rattachée à la mort.

Cette production en dépendance est un enchaînement conditionné à la fois concomitant et séquentiel.

Pour être plus précis, c’est une sorte de synthèse des états passés, présents, et futurs.

La cause de toute cette souffrance n’est pas l’ignorance en tant que telle mais le désir qui l’alimente.

Pourtant, comme nous l’avons évoqué, la suppression de toute douleur est possible.

Cet apaisement de la conscience devient possible avec l’arrêt complet de la soif, la non-attraction, le renoncement, la délivrance, et le détachement.

Pour parvenir à un tel état il faut entreprendre un voyage qui se concrétise par un long cheminement.

Le Bouddhisme parle d’un chemin à huit branches qui se compose de trois parties, le Sila, le Samadhi et le Dhyana.

Ces trois parties se divisent en diverses fonctions.

Elles évoquent l’appropriation d’une vision parfaite, d’une volonté parfaite, d’une parole parfaite, d’une activité parfaite, de moyens d’existence parfaits, d’un effort parfait, d’une mémoire parfaite, et d’une méditation parfaite.

On appelle ce chemin le chemin du milieu.

Ce chemin ce situe entre la volupté et l’ascèse, entre le relâchement de la conscience et sa tension extrême, entre le néant et l’existence éternelle.

C’est le chemin de l’épuration et de l’entendement qui doit mener à la connaissance juste.

La moralité, la concentration et la sagesse correspond à la pratique réelle des Vénérables, mais omet l’aspect métaphysique du bouddhisme.

La méditation, quant à elle n’est pas un simple moyen d’éradiquer ses erreurs, mais bien plus le chemin même de l’épuration de l’entendement.

Pourtant il faut préciser que la méditation n’est pas un dualisme où l’esprit se tournerait vers un objet distinct de lui mais une union entre le sujet et l’objet de l’expérience, où demeure seul, le contenu de l’expérience.

Il ne sépare, ni dans les classifications du réel, ni dans les cheminements qu’il propose, le corps et l’esprit.

Pour autant, si le bouddhisme n’est pas cartésien, il n’est pas plus spiritualiste.

Il y a au sein de la philosophie bouddhiste une négation d’un principe spirituel permanent.

D’autre part, pour atteindre la réalité, il faut s’extraire des agencements construits par l’entendement.

Il n’y a pas d’essence, il n’y a que des existences.

C’est l’acte qui fait l’être, et l’avenir de celui-ci ne dépend pas de sa nature, car l’être n’a pas de nature, il n’existe pas, il dépend entièrement de ses actes.

Ceci appelle les concepts d’évanescence du devenir, d’analyse des éléments du réel et des liens d’interdépendances. A présent que nous avons exposé dans les grandes lignes ce qui structure fondamentalement la pensée bouddhiste, nous allons pouvoir aborder l’aspect critique de notre exposé.

En effet, ce concept de vie dans la philosophie bouddhiste se heurte à de nombreuses difficultés.

Nous allons essayer de les dégager de la manière la plus claire et la plus synthétique possible. La première difficulté concerne la conscience.

La conscience non pas comme faculté chez l’homme à connaître sa propre réalité et de la juger mais comme la manifestation des cinq sens.

Le sixième dans le Bouddhisme étant la conscience mentale.

La conscience s’éveille au contact de l’organe de chaque sens avec son objet.

Concernant la conscience mentale, elle est apparemment conditionnée par un esprit subconscient.

La difficulté présente ici est qu’il est compliqué de faire coïncider ce subconscient avec la notion d’absence du soi, du non-soi. »

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