Le corps est-il pour ma liberté un instrument ou un obstacle ?
Publié le 15/04/2004
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3° Liberté du sage. État de celui qui est délivré des passions et agit à la lumière de la raison. Le postulat fondamental du problème repose sur l'opposition traditionnelle entre l'âme, l'esprit ou plus précisément « l'intellect «, et le corps (nous aurons à discuter de la rigueur et de la vérité d'un tel postulat). Le corps en tant qu'intermédiaire entre le monde et mes fonctions intellectuelles de représentation etc., est-il un obstacle à mon ouverture au monde, un obstacle à la connaissance, ou au contraire un moyen efficace d'action sur l'univers (autrement dit la praxis)? Ainsi donc, en première analyse, nous pouvons dégager deux niveaux d'étude : le domaine de la connaissance et celui de l'action. Mais avant d'établir une brève problématique du sujet, il convient dans un premier temps de définir plus précisément la notion fondamentale de liberté. A quoi renvoie ce concept? Nous pouvons définir la liberté comme ma façon personnelle de « m'éclater « au monde et d'envisager mes rapports avec celui-ci. Ma liberté, c'est également la façon dont je me conçois dans mes rapports avec Autrui.
• Saisir des éléments de réflexion utiles pour ce sujet dans le commentaire du sujet « est-on possesseur de son corps « • Appréhender que la notion d'instrument implique une idée d'extériorité qui fait question. • En quel(s) sens saisir ici le terme liberté. Remarquer la présence du possessif ma. • En quoi (et en quel(s) sens de « liberté «) le corps peut-il apparaître comme un obstacle pour ma liberté? • Si l'on appréhende le terme « instrument « sous la notion de moyen en quoi (et en quel(s) sens de « liberté «) le corps peut-il être un instrument pour ma liberté? (Cf. la thématique actuelle de « l'expression corporelle «, de la libération du corps et de la libération de « soi « par la libération du corps). • Remarquer que le sujet n'est pas « Le corps est-il un instrument de ma liberté ou un obstacle à ma liberté «.
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De même le funambule est celui qui a su, par un entraînement intensif, soustraire son corps aux lois de la pesanteur.Le corps devient alors le lieu et l'instrument d'un épanouissement de soi, « d'un accroissement » de soi (Spinoza).Dans ce sens, l'acteur, le danseur, le funambule n'ont plus un corps, mais sont ce corps; un corps qui coïncideexactement à la volonté à laquelle ils le plient.De même, nous pouvons envisager le problème au niveau de la communication inter-individuelle dans laquelle je suisconfronté à la réalité corporelle de l'autre : cette réalité corporelle de l'autre est le siège privilégié desmanifestations émotives, passionnelles de celui-ci : démonstrations amicales, amoureuses, voire haineuses.
Unepersonne me faisant une déclaration d'amour tout en restant impassible, rigide, mériterait-elle mon adhésion ? Aucontraire, un individu m'avouant sa honte tout en rougissant ne mériterait-il pas ma confiance ? Loin d'être unobstacle, la réalité corporelle de l'autre est plutôt un aveu qui me met en contact direct avec celui-ci.
Nous avons donc surmonté l'antagonisme traditionnellement maintenu du corps et de l'âme en montrant leurcomplémentarité.
En effet, il ne s'agit pas, comme les behaviouristes, de réduire les faits psychiques à des «patterns of behaviour » et par là même de nier toute profondeur à l'homme, mais de montrer que les actes de laconscience ont pour fondement nécessaire le corps (nous démythifions ainsi la notion d'âme à l'état pur)..
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