LE CONCEPT (COURS DE PHILOSOPHIE)
Publié le 23/05/2012
Extrait du document
On dit souvent que l'intelligence spéculative est conceptuelle,
c'est-à-dire qu'elle permet de résoudre les problèmes mentalement
grâce aux concepts. Le concept est un symbole général et abstrait
qui est un résumé d'expériences. Il a une extension et une compréhension
qui varient en sens inverse.
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38 COURS
-B - Concept et idée.
L'idée se distingue du concept en ceci qu'elle est un produit de la raison et non de l'entendement et ne se contente pas de définir l'objet tel qu'il est mais le pose comme un idéal, le définit tel qu'il devrait être (Cf.
Sartre: « :f:tre homme c'est tendre à être Dieu » ).
Ainsi l'usage des idées est simplement régulateùr tandis que l'usage des concepts est constitutif selon Kant (Cf., dans Platon, la distinction entre mathématiques et dialectique, science et philosophie).
-C - Concept et jugement.
Contre Aristote, qui affirmait l'antériorité du concept sur le juge ment, il faut considérer que le concept est déjà l'œuvre du jugement puisqu'il consiste à unifier une diversité d'impressions sensibles.
Concevoir c'est déjà juger comme l'a montré l'analyse de l'idée d'objet : • Un objet est ce dont le concept réunit les éléments divers d'une intuition donnée » (Kant).
Cela signifie que penser c'est relier et nous savons en eiiet que la conscience est synthèse et qu'il n'y a pas de connaissance qui résulte de la pure intuition d'un objet donné.
II.
FORMATION DU CONCEPT
- A - Concept et expérience.
L'empirisme radical, pour qui • il n'y a rien dans l'entendement qui n'ait été auparavant dans les sens », nie l'existence du concept sous prétexte que les sens ne peuvent nous fournir que des repré sentations particulières et concrètes.
Tel est le nominalisme de Berkeley, de Hume et de Taine.
Un empirisme plus modéré admet l'existence des représentations générales et abstraites mais cherche à expliquer par l'expérience l'abstraction et la généralisation (Condillac, Spencer, James, Bergson).
-L'erreur de l'empirisme est de vouloir expliquer le concept à partir de la perception, alors que la perception suppose le concept.
-B - Concept et société.
Nous ne pourrions en eiiet percevoir le monde si nous ne disposions
de concepts, purs et empiriques.
Les concepts empiriques nous sont roumis par la société avec le langage : « Nous allons aux choses armés de signes » et «Tout progrès de la connaissance va de l'abstrait au concret » (Alain) ; penser c'est donner un sens au langage.
Les sociologues considèrent que la société nous fournit aussi les concepts purs : seule, en eiiet, elle serait capable d'assurer à certaines de nos représentations " une quasi-immuabilité et une quasi-universalité • (Durkheim).
- Mais les concepts purs sont absolument immuables.
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