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Le complexe de castration

Publié le 31/12/2004

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Existe-t-il une castration mentale ?

D'abord rappelons que, dans nos sociétés, la notion de castration physique ne fait plus partie de notre culture. En revanche, la castration mentale existe. Comment se manifeste-t-elle ?

Certaines femmes compensent leur manque de pénis, leur regret d’être une femme ou leur sensation de malêtre dans leur féminité avec la naissance d’un fils. « Elles l'adulent, le portent aux nues. » Elles forment avec lui un couple mère-fils si étroit qu’il reste peu de place pour les autres. Elles éprouvent de la jalousie à l’égard de toutes les autres femmes qui s’intéressent à leur fils, a fortiori quand il est en âge de se marier, donc de quitter sa mère. Pour ces femmes, le départ du fils équivaut à l’abandon du pénis qu’elles se sont octroyé. C'est la fin de la conquête de la vie et de l'esprit vindicatif. « L’attribution » d’un sexe, ou son amputation, n’ont de sens que dans l’identité de genre que la personne s’approprie elle-même.

Les situations extrêmes nous font comprendre que, même si les attributs sont visibles, ils peuvent être en contradiction avec la manière dont le sujet se vit et adopte ou s’approprie 1 'identité du sujet du sexe opposé. C’est le drame des transsexuels aux prises avec une « erreur » de la nature. Mais, d'une manière moins extrême, celui qui a été vécu garçon comme objet-pénis manquant de la mère a une représentation de sa personne d'homme lié au destin d’une femme. Son désir est de s’y infuser ou au contraire de s’en séparer. La castration peut alors résider dans cette confusion ou dans cette séparation. Le phénomène est encore accentué si l’absence du père ou sa faiblesse, sa maladie, son inconsistance, prive le petit du désir de lui ressembler, de le dépasser.

Quant à la petite fille, ce n’est pas plus simple pour elle de se définir dans sa féminité si elle est regardée par sa

attend de lui la restitution du pénis. Ainsi, par l’angoisse de la castration, la petite fille franchit la ligne de démarcation qui la séparait du complexe d’Œdipe : elle cherche alors à séduire son père en évinçant sa mère, telle une rivale fort dévalorisée à ses yeux, puisque affligée de la même « infirmité ». Selon Mélanie Klein, il y aurait une envie de féminité chez le garçon, qui correspondrait à l’envie du pénis de la fille. Cette psychanalyste affirme que, si l’homme adulte n’a pas dépassé cette phase féminine jalonnée de haine et d’hostilité, il craint ensuite d’être repoussé par les femmes à cause des sentiments agressifs qu’il leur a portés par le biais de sa mère.

L’envie du pénis n’atteindra son terme qu’avec le désir d’avoir un enfant du père. Il en résulte une rupture teintée d’ambiguïté avec la mère. En effet la petite fille, tout en étant jalouse de sa mère, continue à l’aimer et à quêter sa protection.

Certains auteurs affirment que bien des femmes attribuent leur difficulté à grimper sur l’échelle sociale au simple fait qu’elles ne sont pas des hommes : « Ah, si j’étais un homme, cela ne se passerait pas comme ça ! » Ils interprètent, dans ces lamentations, le regret de ne pas posséder de pénis. Les femmes ne pourraient pas réaliser les mêmes ambitions que leurs homologues masculins parce qu’il leur manque le pénis qui les rendrait capables de le faire.

Cette théorie de l’envie du pénis a valu à Freud de nombreuses ennemies, notamment parmi les féministes qui lui reprochent son « chauvinisme mâle », mais aussi parmi certaines psychanalystes femmes.

En effet, sous la lunette freudienne n’apparaissent pas les organes internes féminins. Aucune allusion au vagin, pas plus qu’à la sexualité de la future femme.

Ainsi, pour certains auteurs, la castration de la fille ne correspond pas à la coupure du pénis mais à des dangers concernant l'intérieur de son ventre. Elle a peur de voir endommager le ventre propre à accueillir le bébé. Elle redoute les dégâts que peut causer le pénis du père. Mélanie Klein, notamment, souligne combien la notion

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