Le commerce et la morale sont-ils compatibles ?
Publié le 27/02/2008
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«
Proposition de plan.
1.
La définition même de ce qui est morale n'exclut-elle pas d'emblée le commerce ? · La morale peut être perçut comme le suivi de règles permettant à l'homme de se valoriser dans sa propre fin.C'est-à-dire, faire que chaque action de l'homme puisse s'appliquer universellement.
L'homme, dans ce qu'il viseest moral et libre.
« La morale consiste à se savoir esprit et, à ce titre, obligé absolument ; car noblesse oblige.
Il n'y a rien d'autre, dansla morale, que le sentiment de dignité.
» Alain
· Ce qu'Alain nous dis ici de ce qu'est la morale relève donc d'un devoir.
Il s'agit pour chaque homme de viser à lanoblesse, autrement dis au désintéressement. · En effet, un être moral ne peut souhaiter déposséder son prochain, ou lui être supérieur.
La morale est donc unprincipe qui, par définition, ne peut admettre une quelconque valorisation, capitalisation. · Or, le commerce, tel que nous le connaissons aujourd'hui, transmet des principes de capitaux. · Pire, il fait prendre autrui en considération non comme un autre soi-même, mais comme un moyen d'acquisitionsupplémentaire de monnaie. · Dans cet axe de définition, morale et commerce ne peuvent aller de paire : l'homme qui pratique le commerceexclut de son champs la possibilité de voire en l'autre une fin en soi.
2.
Pour autan, le commerce ne peut-il, dans ses effets au moins, se rapprocher de ce qui est moral ? · Si le commerce est à bannir de la morale, comment peut-on encore espérer aujourd'hui devenir des êtresmoraux ? En effet, la monnaie est une invention qui, en plus de permettre le commerce, est utile à l'homme. · Si par le commerce, l'homme établit une relation faussée avec son prochain, il n'en est pas moins dépendant ; eneffet, on ne peut pratiquer le commerce seul, et que dans des conditions favorables. · Aussi, la pratique du commerce implique-t-elle, au final, une nécessité d'être en paix pour les hommes.
La paixest une notion que la morale pose comme essentielle : il s'agit de ne pas tuer son prochain, ce qui est une règlemoralement valide. · De plus, la monnaie, principale outil d'échange commercial, permet aussi aux hommes de fuir les tyrannies :« l'argent constitue un puissant frein au despotisme » (Benjamin Constant).
Parce que l'argent peut circuler d'unpays à l'autre beaucoup plus aisément que les biens matériels, les hommes peuvent échapper aux tyrannies dansleur propres pays en expatriant leurs richesses en lieu sûr. · Mais cela ne fait pour autant pas du commerce quelque chose qui, en soi, puisse être moral.
Seuls certains effetsdu commerce peuvent être compatibles avec celle-ci.
3.
Ne devons nous pas, par ailleurs procéder à l'association de la morale et du commerce pour atteindre la fin dela morale ? · Alors, morale et commerce sont-ils définitivement incompatibles ? Si tel était le cas, il faudrait admettre que nousne pourrons jamais être moraux, étant voués à côtoyer nos semblable et ayant la nécessité de faire avec eux aumoins quelques échanges, sous forme de troc ou plus élaborés. · Comment comprendre ainsi que nous puissions toujours vouloir être moraux malgré cela ?
« Celui qui sauve un de ses semblables en danger de se noyer accomplit une action moralement bonne, que son motifd'action soit le devoir ou l'espoir d'être payé de sa peine.
» John Stuart Mill, L'Utilitarisme .
· Mill établissait un rapport moral entre devoir et ou volonté d'être récompensé.
Selon lui, une action est morale enelle-même, et non en ce qu'elle vise. · Il voyait donc dans le commerce la possibilité, selon les actions qui étaient faites, d'une présence de la morale.
Lamorale serait alors une règle de conduite, quelques soient les moyens utilisés. · De plus, nous pouvons aussi voir dans lez commerce ce qui permet la morale ; en effet, le commerce est le débutde la paix, permettant à l'homme d'éviter la destruction de son prochain. · Mais en plus, le commerce est la première expérience pour chaque homme du respect d'un devoir envers autrui.Echanger, c'est aussi promettre.
La naissance du devoir envers son prochain est ainsi la première reconnaissanced'autrui comme soi-même..
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