Le chômage
Publié le 06/02/2013
Extrait du document
«
La politique de relance s'inscrit dans une vision keynésienne de l'économie.
C'est à J.-M.
Keynes
(1883-1946) qu'il revient d'avoir posé le premier le problème de la régulation de l'économie par le seul
marché.
Il développe sa thèse dans les années 1930, notamment dans son ouvrage majeur, Théorie
générale de l'intérêt et de la monnaie en 1936.
Cette période est particulièrement grave parce que l'on
assiste à une amplification de la crise de 1929.
Il montre que l'ajustement attendu par une flexibilité
des prix sur le marché rend illusoire un retour à l'équilibre de plein-emploi.
Au contraire, la baisse des
prix et des salaires amplifie le cycle vicieux de la récession économique.
La demande effective
anticipée par les entrepreneurs diminue.
Le volume de la production se contracte, de même que
l'emploi.
Il y a donc équilibre économique mais équilibre de sous-emploi des facteurs de production,
en particulier du facteur travail.
Le chômage est donc de nature involontaire, il s'explique par une
demande effective insuffisante dans l'économie.
Cette manière de repenser l'économie conteste de manière définitive la vision classique de l'économie
telle qu'elle fut présentée dans la loi des débouchés de J.-B.
Say : celui-ci affirme dans son Traité
d'économie politique en 1803 que « c'est la production qui ouvre des débouchés aux produits », que «
l'achat d'un produit ne peut être fait qu'avec la valeur d'un autre » et enfin qu'« un produit terminé
offre, dès cet instant, un débouché à d'autres produits pour tout le montant de sa valeur ».
Cette loi
affirme qu'aucune crise de surproduction n'est possible dans une économie régulée par le
fonctionnement du marché, parce que l'offre engendre une demande qui lui est équivalente.
Le revenu
injecté par l'opération de production donne naissance à la fois à de la demande et à de l'investissement
supplémentaire, par la hausse de l'épargne.
C'est sur ce dernier point que Keynes concentre sa démonstration, en montrant qu'une partie de
l'épargne peut être thésaurisée et ainsi retirée du circuit.
La surproduction est possible et ce phénomène
est renforcé par une loi particulière, la loi psychologique fondamentale qui stipule selon lui que la
hausse du revenu dans une société s'accompagne d'une hausse de la propension marginale à épargner
(et donc d'une baisse de la propension marginale à consommer).
La demande effective peut donc être
insuffisante pour générer le plein-emploi.
L'intervention de l'État devient ainsi légitime pour générer
un surplus de richesses dans l'économie.
Elle passe par plusieurs domaines d'intervention, en priorisant
l'investissement pour dynamiser le mécanisme du multiplicateur.
La politique de relance présente donc clairement un objectif contra-cyclique : elle est utilisée pour
relancer la croissance à un moment où celle-ci s'essouffle.
L'objectif de toute politique économique est
d'atteindre le niveau d'activité le plus élevé possible.
On mesure l'efficacité de ces politiques par le
carré magique mis en évidence par N.
Kaldor (économiste keynésien).
La hausse des dépenses
publiques génère une hausse du revenu dans l'économie.
On assiste alors à une succession de vagues
de consommation qui alimentent une demande croissante.
La hausse de la consommation renforce
aussi l'investissement par effet d'accélérateur (la variation de la demande entraîne une variation plus
que proportionnelle de l'investissement).
La hausse du revenu induite par ces vagues successives de
consommation est alors plus que proportionnelle par rapport à la hausse initiale des dépenses de l'État..
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