Le bonheur s'accroît-il avec le temps?
Publié le 01/10/2018
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Un homme peut très bien naître riche et satisfaire aisément tous ses désirs les plus excentriques tandis qu'un autre être élevé dans une famille pauvre et malgré des efforts inconditionnés ne pas parvenir à satisfaire ses désirs. Mais attention il n'est pas question ici que d'argent, on aurait également pu prendre ici pour exemple un individu dont le plus grand rêve aurait été d'être pilote d'avion pour l'armée et qui par un revers de fortune n'aurait pu réaliser son rêve suite à un accident ayant entrainé une diminution de sa vision. Il se retrouve donc impuissant face à cette situation inattendue et due au hasard. Mais cela fonctionne aussi dans l'autre sens car comme le constate Aristote dans Morale à Nicomaque : \"il y a beaucoup de changements dans la durée d’une vie, ainsi que des hasards de toute sorte, et l’homme le plus prospère peut tomber dans les plus grands malheurs dans sa vieillesse, comme l’épopée le raconte de Priam : or celui qui est impliqué dans de tels revers de fortune et finit misérablement ne peut passer pour heureux.\"
Le bonheur s'accroit-il donc avec le temps? S'il augmente effectivement avec le temps, c'est seulement car celui-ci nous aura été bénéfique et que nous aurons su en tirer profit pour étendre notre sagesse qui chez les Grecs symbolise bel est bien l'atteinte du bonheur. En dépit du fait qu'il puisse être un agent favorable à notre bonheur, le temps n'accroit pas ce dernier. C'est grâce à la vertu qui est à l'origine des bonnes actions, d'une bonne disposition spirituelle et d'une sagesse face à des circonstances diverses et variées qu'un individu peut se rendre compte de son bonheur. Or la vertu est un mérite qui se gagne à tout âge et indépendamment du temps. Le bonheur ne s'accroit donc pas en fonction du temps mais de la vertu et de la sagesse mêlées au hasard.
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Ceci impliquerait d'attendre qu'un homme soit mort pour déterminer son bonheur de sont vivant...
Se baser
sur le temps serait alors comme un calcul mathématiques mettant en jeu des unités et des nombres
comptabilisant chaque instant de bonheur dont nous avons le souvenir et les additionnant tous à la manière
d'une somme.
Et quand bien même en partant de ce principe, certaines personnes plus jeunes que d'autres
pourrait tout de même avoir une somme plus importante de ces précieux moments.
C'est pourquoi "Tenir
compte de la durée quand on parle du bonheur, c'est vouloir disperser et fractionner ce qui est un et
indivisible." ( Ennéade I , livre 5).
Sur quoi se fonde donc notre bonheur et comment peut-il évoluer? Il
nous faut ainsi parvenir à caractériser l'essence même du bonheur.En prenant le temps comme référence à la mesure de notre bonheur, nous suggérons un lien implicite
entre notre passé et notre présent.
N'allons pas néanmoins avancer qu'un évènement antérieur aurait par
conséquent des répercussions sur notre bonheur présent.
Le souvenir d'un bonheur passé n'améliore en rien
le présent: "Ne serait-il pas ridicule, par exemple, de se rappeler avec délices d'avoir goûté la veille d'un
mets délicat, et plus ridicule encore de se souvenir d'avoir éprouvé une jouissance de ce genre dix ans
auparavant ?"
( Ennéades I, livre 5).
En outre faire appel à d'anciennes jouissances montrerait que notre plaisir actuel
n'est pas suffisamment satisfaisant d'où le besoins de joyeuses réminiscences.
Le temps, tel qu'il est
mentionné dans la première partie peut en effet être un facteur de notre bonheur dans certaines situations,
mais il ne régit pas pour autant son accroissement.
Certains considèrent que plus le malheur dure , plus les
maux sont grands (ce qui est véridique en cas de maladie) mais ce phénomène ne s'applique pas de la même
manière au bonheur.
Freud en vint même à dire que le bonheur était désespérant lorsqu'il était
ininterrompu, trois jours durant.
Car il est vrai que nous sommes des créatures de désirs vivant dans
l'espérance.
Par ailleurs si nous reprenons l'exemple du jeune étudiant de médecine et quadragénaire dans
la première partie, nous nous apercevons après toutes nos réflexions et nos objections que ce n'est pas le
nombre des années mais la sagesse et surtout la vertu que le quadragénaire a acquise qui l'aident à parvenir
à une organisation favorable, vertu qu'il a certes développée avec le temps.
Finalement un dernier facteur
entre en ligne de mire: la chance.
En effet, si la félicité tient de notre satisfaction la chance y tient alors un
rôle non négligeable.
Un homme peut très bien naître riche et satisfaire aisément tous ses désirs les plus
excentriques tandis qu'un autre être élevé dans une famille pauvre et malgré des efforts inconditionnés ne
pas parvenir à satisfaire ses désirs.
Mais attention il n'est pas question ici que d'argent, on aurait également
pu prendre ici pour exemple un individu dont le plus grand rêve aurait été d'être pilote d'avion pour l'armée
et qui par un revers de fortune n'aurait pu réaliser son rêve suite à un accident ayant entrainé une
diminution de sa vision.
Il se retrouve donc impuissant face à cette situation inattendue et due au hasard.
Mais cela fonctionne aussi dans l'autre sens car comme le constate Aristote dans Morale à Nicomaque : "il y
a beaucoup de changements dans la durée d’une vie, ainsi que des hasards de toute sorte, et l’homme le plus
prospère peut tomber dans les plus grands malheurs dans sa vieillesse, comme l’épopée le raconte de Priam
: or celui qui est impliqué dans de tels revers de fortune et finit misérablement ne peut passer pour
heureux."
Le bonheur s'accroit-il donc avec le temps? S'il augmente effectivement avec le temps, c'est seulement
car celui-ci nous aura été bénéfique et que nous aurons su en tirer profit pour étendre notre sagesse qui chez
les Grecs symbolise bel est bien l'atteinte du bonheur.
En dépit du fait qu'il puisse être un agent favorable à
notre bonheur, le temps n'accroit pas ce dernier.
C'est grâce à la vertu qui est à l'origine des bonnes actions,
d'une bonne disposition spirituelle et d'une sagesse face à des circonstances diverses et variées qu'un
individu peut se rendre compte de son bonheur.
Or la vertu est un mérite qui se gagne à tout âge et.
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