Le bonheur est-il une idée inventée par la société de consommation ?
Publié le 04/03/2025
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Le bonheur est-il une idée inventée par la société de consommation
Ce corrigé est établi à partie des copies des élèves
Introduction
Le bonheur est d’abord un état de bien-être, un état de plaisir.
La société marchande, c’est-à-dire
fondée sur des échanges de marchandises.
Une marchandise est une production de l’activité
humaine qui a un prix , correspondant à sa valeur d’usage ( valeur intrinsèque) et/ou à sa valeur
d’échange ( valeur extrinsèque), l’une ne correspondant pas à l’autre nécessairement comme le
montre le paradoxe de l’eau et du diamant de Smith.
Dans le premier cas, la marchandise
correspond à un besoin et dans l’autre à un jeu d’offre et demande, donc à des désirs.
On peut donc
considérer que les marchandises répondent à des besoins et des désirs, et en cela participent à notre
bien-être.
Mais si le bonheur est le plaisir, le plaisir n’est pas le bonheur sauf s’il est intense, total et durable.
Ce n’est que si tous mes désirs sont satisfaits que je suis heureux, or il semble que la société
marchande ne puise combler tous nos désirs, leurs objets n’étant pas des marchandises.
On peut ici
penser au désir de vérité ou de connaissances ou d’amour.
Aussi on peut se demander si la société marchande fait vraiment le bonheur.
C’est donc du
problème des conditions favorables au bonheur, mais aussi de son contenu et des pouvoirs de la
société marchande dont nous allons traiter.
Aussi on peut se demander si cette société marchande
n’est pas une promesse de plaisirs, si pour autant elle peut nous combler et si paradoxalement on ne
s’en contente pas pour être heureux.
Partie n°1 : la société marchande comme facteur de bien-être et de plaisir
Argument n°1 : Mots clefs : Epicure et la conservation de soi
Cette société marchande est une sorte de mutualisation des moyens, qui permet à chacun de sortir
d’une autarcie précaire et contraignante ; on peut ainsi satisfaire plus aisément ses besoins ( « désirs
naturels et nécessaires à la conservation de la vie » selon Epicure.
Une vie de misère produit un
souci, une inquiétude qui est difficilement compatible avec un état de sérénité face à l’avenir, que
semble aussi suggérer l’idée de bonheur ( ataraxie)
Argument n°2 : Mots clefs : l'inventivité infinie des besoins
Cette société satisfait non seulement nos besoins, mais aussi nos désirs.
L’offre et la demande étant
liées, cette société étant tournée vers le profit, elle multiplie les réponses à nos désirs.
Tout semble à
portée de mains, de porte-monnaie.
Argument n°3 : Mots clefs Le développement des échanges
Cette société marchande satisfait notre besoin et désir naturel de « trafiquer » comme le disait Smith
et en cela correspond aussi bien à notre nature prométhéenne qu’à notre nature d’être d’échanges (à
tous les niveaux).
Les liens économiques peuvent être générateurs ou du moins l’occasion d’autres
liens, dont l’homme ne peut se passer, sans l’autre, nous ne pourrions être nous.
On peut aussi
souligner ici comme Montesquieu l’effet pacificateur de l’échange marchand, même si ce n’est que
l’intérêt qui parle.
En se souciant de son intérêt, on participe indirectement à l’intérêt général
( théorie de la main invisible)
Transition
Mais tous ces plaisirs et satisfactions suffisent-elles à faire le bonheur qui exige en plus de
l’intensité dans le plaisir, la durée et la plénitude, et cette société marchande ne peut-elle pas même
aggraver notre malheur par ses effets pervers ?
Partie n°2 : Elle ne suffit pas au bonheur et peut même aggraver le
malheur
–
–
Argument n°1 Mots clefs Bonheur matériel et paix intérieure
cette société marchande peut correspondre au bonheur de certains, mais pas de tous.
La
richesse, les plaisirs peuvent être les objectifs principaux de certains (le bonheur est
subjectif) au point qu’ils s’en contentent mais pas de tous.
D’où la tentation pour certains de
les condamner et de les fuir pour un autre choix de vie et d’autres aspirations.
La société
marchande ne fait pas alors LE bonheur mais UN bonheur.
Argument n°2 : Mots clefs Alénation des désirs
Mais on peut se demander si même pour eux leur bonheur est accessible, car comme le souligne
Aristote le désir de la richesse ne peut être comblé (désir ni nécessaire, ni naturel donc illimité) et la
recherche du plaisir ne peut être comblée par cette société, qui d’ailleurs ne vit que de
l’insatiabilité du désir,....
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