Devoir de Philosophie

Le bonheur est-il nécessairement un rêve ?

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

Le bonheur est alors nécessairement un rêve en ce qu'il dirige et focalise l'être de l'homme dans le monde, de l'homme pratiquant la vertu, mais reste toujours encore au-delà du présent : y tendre est jamais ne pouvoir être assuré de sa présence.   III. Le bonheur comme rêve nécessaire   Mais ce bonheur régulateur visé comme une fin dont l'inatteignable dimension n'entame pas la dignité, ce bonheur poursuivi et qui toujours échappe, ne consiste-t-il pas justement en son impossible réalisation ? Autrement dit, n'est-il pas la réalisation de l'essence de l'homme dans sa tension  permanente et inassouvissable ? Dire du bonheur qu'il est nécessairement un rêve peut dès lors signifier qu'il est un rêve nécessaire à son effectuation pratique. En effet, c'est parce que le bonheur est un rêve, un rêve nécessairement inaccessible (comme tout rêve au sens d'idéal régulateur), qu'il peut se dénoncer comme illusion. Le bonheur comme idéal devient effectif par la conscience de son idéalité même : il doit être poursuivit comme idéal régulateur pour se réaliser. Alors s'abolit son caractère transcendantal d'au-delà de la vie finie de l'homme - au-delà qui est contre la vie et en sépare. Le bonheur devient immanent. Dans la quête du bonheur comme absolu inatteignable se réalisait toujours déjà son existence, et l'homme lui-même devenait son essence en augmentant sa perfection (Spinoza).

Dans les termes de la philosophie socratique qui prend pour objet l’homme et en fait le centre de sa réflexion, le bonheur apparaît comme la finalité de l’existence humaine. Bien qu’il ne faille pas chez Socrate (Platon) préjuger d’une dualité radicale entre l’âme et le corps, l’âme est assurée d’une certaine supériorité. L’âme est l’essence de l’homme en tant qu’elle est au principe de sa rationalité (l’homme comme animal raisonnable – Aristote). Cette essence manifeste son excellence dans la pratique de la vertu. La vertu est l’excellence de l’âme. Et cette excellence est ce qui seul permet à l’homme d’espérer atteindre le bonheur. Ainsi, se demander si le bonheur est nécessairement un rêve revient à s’interroger sur la possibilité de réaliser l’essence de l’homme dans son existence, c’est-à-dire si ce qui en l’homme est le lieu suprême de sa valeur (l’âme) peut s’exercer dans la pratique de la vertu afin de rendre effective la fin visée (le bonheur). L’enjeu s’articule alors autour de l’acception du terme de “ rêve ” : s’agit-il de le comprendre en tant que fiction illusoire ou bien plutôt comme un idéal ? En éclairant la définition de la notion de nécessité (“ nécessairement un rêve ”), répondre à ce problème doit permettre de déterminer l’accessibilité et la possibilité de réalisation du bonheur.

« même empêche le bonheur d'être autrement que rêve.

Pour ne pas être rêve, le bonheur doit être (présent).. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles