Le bonheur est-il la fin de toutes les actions humaines?

« il nous est beaucoup moins difficile de faire l’expérience du malheur (...) » Freud, Malaise dans la civilisation .

L'homme est fait pour connaître le bonheur mais aussi le malheur.

C'est dans ce contraste qu'il est possible de connaître une jouissance intense selon Freud alors que l'état de bonheur en procure moins.

Outre l'absence de souffrances, la jouissance est ce que l'homme recherche avant tout : « les hommes veulent être heureux et le rester.

Cette aspiration a deux faces, un but négatif et un but positif : d’un côté éviter douleur et privation de joie, de l’autre rechercher de fortes jouissances.

En un sens plus étroit, le terme « bonheur » signifie seulement que ce second but a été atteint ». On peut parler aussi de Kant.

Pour lui, ce qui est premier c'est la morale universelle comme principe de l'éthique.

« La morale n'est donc pas, à proprement parler, la doctrine qui nous enseigne comment nous devons nous rendre heureux, mais comment nous devons nous rendre dignes du bonheur » Kant, critique de la raison pratique. Pour Kant, la morale est de l'ordre de la loi.

Aucun bonheur n'est concevable dans ce monde de la pratique de la vertu.

Cependant, le bonheur reste objet d'espérance : « C'est seulement lorsque la religion s'y ajoute, qu'entre en nous l'espérance de participer un jour au bonheur (...) ».

Pour Kant, le bonheur est un « idéal de l'imagination ». 3 – La finalité de toute action humaine réside au fond dans la connaissance de soi. L'homme peut confondre bonheur et satisfaction de ses désirs et de ce fait, il peut être exposé aux douleurs qu'il voulait éviter.

Ainsi, l'homme doit se connaître soi même, afin de savoir ce qui est bon ou mauvais pour lui.

Sur le fronton du temple de l'Oracle de Delphes était inscrit «Connais toi, toi même ».

L'homme doit se connaître lui même car il ne se connaît pas. «Comme tout ce qui se passe, tout ce qui existe pour l'homme ne se passe et n'existe immédiatement que dans sa conscience ; c'est évidemment la qualité de la conscience qui sera le prochainement essentiel, et dans la plupart des cas tout dépendra de celle-là ».

Schopenhauer, Aphorismes sur la sagesse dans la vie . Pour Rousseau, « C’est en vain qu’on cherche au loin son bonheur quand on néglige de le cultiver en soi-même ; car il a beau venir du dehors, il ne peut se rendre sensible qu’autant qu’il trouve au-dedans une âme propre à le goûter ».

En décalage avec la pensée philosophique des lumières qui revendique entre autre un droit inaliénable au bonheur, Rousseau est ici contre l'accumulation des progrès et des plaisirs terrestres.

Certains individus ont tout pour être heureux mais ils se plaignent constamment de leur condition.

Le bonheur doit être cultivé en soi même, ce qui nécessite un travail d'introspection. Pour la conclusion, reprendre un peu les idées développées et montrer qu'il est dans la nature de l'homme de rechercher le bonheur, c'est quelque chose de difficilement contestable.

Cependant, il serait intéressant de se demander si parfois, il ne serait pas mieux de rechercher le plaisir, éphémère par nature, au détriment du bonheur et ce, pour profiter pleinement de sa vie.. »