Devoir de Philosophie

LE BONHEUR (cours de philosophie)

Publié le 11/08/2009

Extrait du document

philosophie

«Que l'homme est né pour le bonheur, certes, toute la nature l'enseigne« (Gide). Celui qui est heureux de vivre, en effet, ne se pose pas de questions sur la vie. Le bonheur convient, en quelque sorte, à notre nature, mais comme notre nature est complexe, on peut se faire différentes conceptions du bonheur, en le rattachant soit aux appétits, soit au coeur, soit à la raison.

 

  • I. DIFFÉRENTES CONCEPTIONS

- A - Le bonheur dans les plaisirs.

On confond souvent plaisir et bonheur. Mais, au sens strict, plaisir signifie plaisir des sens, c'est-à-dire satisfaction des appétits, des désirs, et seuls les Hédonistes soutiennent que le bonheur s'identifie au plaisir ainsi défini. Encore n'est-ce que le point de vue radical des Cyrénaïques (représentés par Calliclès dans le Gorgias de Platon), car les Épicuriens, constatant que la recherche du plaisir est souvent douloureuse, distinguaient soigneusement des plaisirs purs et des plaisirs impurs (selon qu'ils correspondent à des désirs plus ou moins naturels et nécessaires), les premiers seuls conduisant au bonheur. Dans les temps modernes, Freud, en faisant du «principe de plaisir« un principe fondamental du psychisme et en posant que «bonheur signifie satisfaction des instincts«, a ouvert la voie à une nouvelle apologie des plaisirs des sens.

- B - Le bonheur dans l'amour ou dans l'action.

Le cœur, en l'homme, est à la fois le principe de la force et celui du sentiment. D'où deux formes de bonheur possibles dont l'une repose sur l'amour, l'autre sur l'action. - Selon Auguste Comte, par exemple, le bonheur est dans le triomphe des «instincts sympathiques« sur les «impulsions égoïstes«. De même, pour Leibniz, «la charité et l'amour de Dieu donnent le plus grand plaisir qui se puisse concevoir«. - Alain, de son côté, affirme que «c'est dans l'action libre qu'on est heureux«. Qu'il s'agisse de jeu, de sport ou de travail, l'homme échappe à l'ennui, dont Vigny disait qu'il est «la grande maladie de la vie«, en exerçant sa puissance: «Faire et non pas subir, tel est le fond de l'agréable«.

 

philosophie

« Le bonheur Tous les homtrllfS recherchent d'étr& t;fWreux.

C!Jia est sans 1·; ..

exception, quelques différents moyens qu'l1s y emploient.

Ils tendent f tous à ce but.

Ce qui fait que les uns vont à1a guerre et que les autres n'y vont pas est ce même désir qui est dans tous les deux accompagné de différentes vues.

La.

volonté ne ·fait jamais la moindre démarche que vers cet objet.

C'est le,motif de toutes les actions des hommes, jusqu 'à ceux qui vont se pendre.

ontrairement à la joie ou au plaisir, le bon­ heur est un état durable qui suppose une adéquation entre notre vie et nos aspira­ tions profondes, entre ce que nous faisons de nos vies et ce que nous sommes.

Il est le vœu suprême, le désir unique vers lequel tendent tous nos autres désirs : nous voulons réussir notre carrière, tomber amoureux, briller dans tel ou tel domaine parce que nous savons que cela nous apportera le bon­ heur.

Il est ainsi la finalité ultime, Aristote disait le« bien suprême», auquel nous aspirons tous.

Mais ne sommes-nous pas toujours empêchés d'être heureux par l'espérance même du bonheur? C'est une autre manière de dire que si le bonheur est effectivement le but d'une existence, il ne peut en être la norme.

Recherchant frénétiquement le bon­ heur, il deviendrait le tyran à l'aune duquel nous jugerions en permanence ce que nous sommes.

Comment donc concilier notre penchant naturel à chercher le bonheur avec l'impossibilité de l'éri­ ger en norme de nos vies ? L'eudémonisme antique ou le bonheur des sages « Une hirondelle ne fait pas le printemps », dit Aristote, de même que ni le plaisir, si intense soit­ il, ni un moment de joie ne suffisent à attester le Pascal, Pensées bonheur.

Celui-ci, de fait, ne s'avère qu'au crépus­ cule d'une existence, lorsqu'il est certain que plus aucun événement ne viendra la troubler.

Car il est bien difficile d'accéder à ce que les philosophies grecques, du stoïcisme au scepticisme en passant par l'épicurisme, ont constitué si ce n'est tout à fait comme norme du bonheur, du moins comme solidaire d'une discipline permettant d'y accéder : l'ataraxie, ou tranquillité de l'âme.

La tyrannie des désirs, pensaient les philosophes de l'Anti­ quité, étant cause de trouble et d'insatisfaction - car les désirs en appellent toujours d'autres, alors même que leur satisfaction ne procure qu'un plai­ sir médiocre au regard de la douleur engendrée avant qu'elle n'intervienne -une première étape vers le bonheur serait de contrôler ses désirs afin de libérer l'âme de leur emprise.

Mais l'intranquillité de l'âme ne tient pas aux seuls désirs : quand bien même serait-elle par­ faitement tranquille aujourd'hui, celle-ci n'en continuerait pas moins de s'inquiéter au sujet de demain.

Là encore, il est possible de la raisonner et de l'éduquer, suivant la fameuse distinction stoïcienne entre les choses « qui dépendent de nous» et« celles qui n'en dépendent pas», dis­ tinction reprise dans une maxime de la « morale par provision » de Descartes sous le commande­ ment de « changer ses désirs plutôt que l'ordre du monde».

Pourquoi, par exemple, avoir peur. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles