Le besoin de justice n'exprime-t-il que la jalousie des déshérités ?
Publié le 27/02/2004
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qu'il a d'irréversible et d'inexorable qu'elle s'exerce, parce que c'est à sa propre impuissance à vouloir pour le passéqu'elle se trouve confrontée.
• Une telle interprétation met donc l'accent sur une origine psychologique, ce qui semble exclure la référence à unfondement éthique et juridique dudit besoin.
La psychologisation, ici, n'est pas neutre.
On remarquera le contrasteentre deux termes de registres différents : d'un côté le besoin, que définit la réalité objective d'un manque ; del'autre la jalousie, que définit un sentiment articulant sur un manque éprouvé subjectivement un désir de ce qu'onn'a pas (et de ce que possède l'autre).• On s'interrogera sur les présupposés et les conséquences d'une assimilation d'un besoin à la jalousie et sur ladisqualification implicite du besoin de justice qu'elle peut entraîner.• Analyse des termes : expliquer les différentes acceptions du mot «justice » et ce que recouvre le besoin dejustice afin de statuer sur l'opinion soumise à l'examen.• Mise en place des objectifs de réflexion : examiner les « motivations » qui sous-tendent le besoin de justice.
N'ya-t-il pas une irréductibilité du besoin de justice et de sa signification essentielle? Le fait qu'il puisse s'accompagnerquelquefois de jalousie contredit-il à cette signification? Peut-on confondre l'origine psychologique et le fondementmoral ? Double problematisation, donc, puisqu'il faut se demander si le besoin de justice exprime, effectivement, unesorte de jalousie, puis dans l'affirmative, s'il peut se réduire à elle.
Deuxième partie : qu'en est-il du besoin de justice et de son fondement?
• Le concept de justice et son irréductibilité : l'idée de justice, dans sa double acception (norme morale et normeinstituée dans le groupe pour en régler le fonctionnement), correspond aux exigences de la vie sociale.
Il s'agit derégler les rapports entre les hommes et de fonder l'harmonie de la vie sociale.
Diversement conçue, l'idée de justicestipule généralement que chaque membre du groupe doit recevoir ce qui lui revient compte tenu de la réciprocitédes droits et des devoirs et de la complémentarité des tâches et des fonctions.
Avec des nuances, une telleconception se trouve chez Platon (La République, livre IV), chez Spinoza (Traité théologico-politique, chapitre 16) et chez Rousseau (Du contrat social).
Explicitant les conditions idéales dufonctionnement de la communauté, l'idée de justice est donc un fondementde la vie sociale.
Lorsqu'elle n'est pas observée, l'harmonie du groupe estcompromise.• Le besoin de justice atteste un « dysfonctionnement », un déséquilibre,dont la prise de conscience s'effectue sous des formes diverses : morale:politique, sociale, etc.
Est juste celui qui a une disposition constante à vouloirqu'à chacun soit attribué ce qui lui revient (cf.
Spinoza, ibid.).
Une telleaspiration fait partie, en droit, de tout homme en tant qu'il se reconnaîtmembre d'une communauté et qu'il en valorise les exigences constitutives : lebesoin de justice est fondé sur la conscience d'un manque qui n'altère passeulement l'individu, mais aussi la communauté dont il est partie prenante..
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