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L'attitude philosophique peut-elle être définie par la décision de ne jamais croire ?

Publié le 27/02/2008

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Il faut remettre en question ce que l'on croit savoir et notamment que l'on croit savoir pour entreprendre la démarche philosophique. L'attitude philosophique, selon Descartes est celle de ne jamais croire en rien qui ne soit rationnellement fondé. Mais par la suite il s'agit de fonder ou de découvrir le vrai.

c)                  Le doute cartésien n'est qu'une étape, qu'un moment court qu'il faut, précise Descartes, avoir fait « une fois dans sa vie «. Le doute est ce par quoi, dans les Méditations, Descartes découvre le cogito, première certitude. Il ne s'agit pas, dans la position de cartésienne, de ne jamais croire mais aussi d'être convaincu par la certitude des vérités premières. Ne s'agit-il pas pour autant d'une croyance qui s'ignore ?     L'indépassable « je sais que je ne sais rien «.    

a)                  Si l'on regarde de plus près l'histoire de la philosophie on ne peut que douter de ce qui suit du doute. Les systèmes philosophiques établis après le moment sceptique ont souvent été remis en question par la suite. La philosophie parvient-elle à son projet de découvrir le vrai ?

« SECONDE CORRECTION Habituellement on définit le philosophe comme un personnage qui répond à tout propos par une question, et fait preuve d'un espritcritique.

En effet il se méfie des apparences trompeuses et pratique une mise en doute méthodique de notre conception du monde, visantà transformer nos opinions en jugements fondés.

Ainsi même s'il est difficile de déterminer en général ce qui caractérise la philosophie,on peut au moins admettre que tout philosophe entretient, un rapport privilégié avec la raison et paraît toujours prêt à douter de ce queles autres admettent spontanément.

Cette image convenue correspond-elle à la réalité de l'attitude philosophique? Celle-ci découle-t-ellede la décision de ne jamais croire? La philosophie signifie étymologiquement amour de la vérité.

Or, la croyance et le vrai ne sont pas dumême ordre, je crois par habitude, mais je sais par une méthode cherchant et se rapprochant du vrai.

Il faut se demander qu'est-ce quiest le plus à même de définir l'attitude philosophique par excellence.

Est-ce la découverte de vérité au quel cas le doute seraitmomentané ou plutôt la critique qui sans parvenir à une quelconque vérité, se caractérise par un doute absolu et définitif ? Nous verronsdans un premier temps que la remise en question de ces croyances est un moment crucial de la philosophie, il faut commencer par mettreen difficulté les opinions communes afin d'entreprendre, selon une méthode, un cheminement vers le vrai.

Il semble que ne jamais croirede façon absolue soit caractéristique de la philosophie.

Cependant, en réalité la philosophie ne se réduit pas à sa phase critique.

Souventla critique devance un nouveau dogme philosophique, un nouveau système : par exemple le système kantien.

Enfin en fonction de cenouveau dogme et des « vérités » qu'il met en lumière, il faut se demander si le philosophe n'est pas dans une relation de croyance. Le philosophe a souvent le rôle du critique des opinions et des croyances.

Cette position spéciale a contribué à donner au philosophel'image du sceptique, c'est-à-dire de celui dont les convictions et les croyances doivent toujours être soumises à l'examen critique de laraison.

À première vue, tout philosophe se veut le critique de toutes les formes de croyances.

N'est-ce pas en cela que l'attitudephilosophique se distingue nettement de celle du religieux ou du sophiste, désireux de produire des effets de croyances ? Le scepticismedésigne des courants philosophiques multiples.

Il y a un scepticisme antique et un scepticisme moderne.

Le scepticisme est en quelquesorte une généralisation du doute.

En effet pour les sceptiques je ne suis sûr de rien et je suis sans cesse trompé par mes sens.

Ainsi larecherche de la vérité n'a pas de terme, je ne peux jamais croire avoir atteint le vrai.

Il s'oppose classiquement au dogmatisme, lequel sepense comme un système, souvent cosmologique ou théologique qui fait des principes, des idées, des réalités existantes et qui par suiterefuse toute critique.

Plus précisément, le scepticisme moderne consiste à remettre en question des dogmes ecclésiastiques et deséventuelles difficultés issues de questions métaphysiques sans réponses mais aussi des découvertes issues d'autres modes de vie.

Lescepticisme moderne est défini à travers les croyances liées aux territoires et aux particularités de chaque langue.

Toute philosophie,après Descartes, reprend la nécessité d'un moment de remise en doute.

La critique, la remise en question, devient la manière d'opérer dela philosophie.

Ainsi l'étonnement d'Aristote ou le doute de Descartes sont les points de départ de l'attitude philosophique qui consistedonc bien dans le refus de tenir pour vrai ce en quoi il est possible d'imaginer le moindre doute.

Ce doute est méthodique, il repose surun questionnement en profondeur, c'est-à-dire une réflexion patiente, volontaire et radicale surpassant les simplicités apparentes, maisaussi sur un questionnement authentique consistant en un effort personnel, constant et permanent pour atteindre la vérité et par suites'émanciper comme le pense Kant et enfin sur un questionnement reposant sur des arguments rationnels visant à convaincre ou àpersuader. Il semble que ne jamais croire de façon absolue soit caractéristique de la philosophie.

Cependant, en réalité est-ce que la philosophie seréduit à cette phase de critique ? Souvent la critique devance un nouveau dogme philosophique.

En effet Socrate pouvait exhiber auxsophistes sa propre ignorance avec la phrase « je sais que je ne sais rien ».

Ainsi il remettait en cause le prétendu savoir des sophistes.En réalité, la distinction entre philosophie et sophisme ne se pense pas comme une distinction croyant et incroyant.Les sophistes ne sont pas que ceux qui croient savoir, ils sont aussi « d'habiles incrédules », qui ne cessent de remettre en question lescroyances, en visant autre chose que la vérité.

Il ne suffit pas de ne jamais croire pour être philosophe, il faut ne pas croire par amour dela vérité (et non pas pour la gloire des débats oratoires.) En effet la philosophie est un projet de lucidité, le verbe philein désigne ladynamique d'une recherche de vérité.

Par conséquent l'enseignement de la philosophie n'a pas pour objectif de transmettre la sophia oude dire ce qu'il faut penser ou faire mais au mieux de transmettre à chacun le désir de la chercher par soi même.

Ainsi l'étape du doute,le moment sceptique est à l'origine d'une volonté de proposer de nouveaux « dogmes ».

La destruction des croyances donne naissance àun désir de reformuler de nouvelles explications qui prennent en compte les différentes critiques déjà formulées.

Platon, par l'allégorie dela Caverne, exprime la nécessité de ne pas croire « aux impressions sensibles ».

Il faut remettre en question ce que l'on croit savoir pourentreprendre la démarche philosophique.

Mais par la suite il s'agit de fonder ou de découvrir le vrai.

En effet pour Platon la recherche de lavérité a un sens et peut être couronnée de succès, la vérité est une et universelle et sa conquête exige un effort intellectuel et unarrachement au monde de l'opinion.

Ainsi le philosophe en affirmant cela, croit en son discours qui bien que s'appuyant sur desarguments rationnels reste de l'ordre de la croyance.

Par suite les philosophes se critiquent entre eux afin de se rapprocher le pluspossible de la vérité.

Pour exemple le doute cartésien qui n'est qu'une étape, qu'un moment court, est ce par quoi, dans les Méditations,Descartes découvre le cogito, première certitude.

Il ne s'agit pas, pour Descartes, de ne jamais croire mais aussi d'être convaincu par lacertitude des vérités premières.

Ne s'agit-il pas pour autant d'une croyance qui s'ignore ? Une croyance qui sera remise en cause pard'autres philosophes. En s'intéressant un peu à l'histoire de la philosophie, il est indéniable que celle-ci nous amène à douter des conclusions engendrées parl'action du doute.

Les systèmes philosophiques mis en œuvre à la suite de l'introduction des différentes critiques rationnelles ont souventété remis en question.

On parvient finalement à se demander si la philosophie réussit à atteindre son but premier l'accès à la vérité.

Le «scepticisme » est une notion délicate à manipuler et pose un problème notamment lorsqu'il est assimilé au « nihilisme » rejetant ainsi lavaleur de certaines explications pourtant indispensables dans la démarche philosophique.

Cette valeur devrait être jugée à partir desconséquences pratiques d'un système de penser pré-établi.

Toutefois, gardons à l'esprit que cette valeur n'est que « relative » et que lescepticisme est avant tout une attitude philosophique particulière pour laquelle il n'y a pas de vérité en soi.

Elle s'arrête au douteassimilable à la pensée, laquelle est sans fin.

La vérité devient alors une façon de penser, elle est toujours à redéfinir en fonction de sonjugement.

La philosophie doit-elle finalement se limiter à atteindre la vérité ? Si nous nous demandons ce que devrait être la philosophie,et si sa légitimité était remise en question alors cela n'aboutirait à rien.

Le doute doit être maintenu en ce qui concerne notrereprésentation du monde et de la morale et il faut en reconnaître la valeur pratique.

La philosophie ne vise pas seulement le vrai, elle doitviser le vrai pour le bien.

C'est-à-dire l'accès à la vie bonne, constituée de l'érudition et du bonheur. Philosopher ce n'est pas ne jamais croire, mais argumenter en doutant de la véracité des propositions.

La philosophie a-t-elle besoin decroire qu'elle parviendra au vrai ? Si elle en est incapable, c'est qu'elle a abandonné cette prétention.

C'est la science qui prétendaujourd'hui dire le vrai, mais pour la science comme pour la philosophie, en ce qui concerne ce qu'ils découvrent, les mêmes difficultésexistent quant à la valeur accordée à la vérité.

Si le moteur de la philosophie est le doute, le désir de vérité et l'espérance d'y parvenirdoivent être le moteur du doute.. »

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