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« L'attention, dit Ribot, est un état exceptionnel, anormal, en contra¬diction avec la condition fondamentale de l'esprit qui est le change¬ment. » Cette opinion vous parait-elle justifiée?

Publié le 16/09/2014

Extrait du document

esprit

B. Les causes. — Si cette instabilité nous étonne, c'est que nous nous faisons une fausse idée de l'esprit, l'assimilant, sans trop nous en rendre compte, à un organe matériel qu'on peut manoeuvrer à sa guise. Or, l'esprit jouit d'une tout autre autonomie 'que la main ou l'oeil : il se porte de lui-même, sans qu'on puisse inhiber son mouvement, vers ce qui intéresse; puis, une fois l'intérêt tombé, il se détourne, cherchant autre chose ou sombrant dans l'inconscience.

 

Sans doute, en faisant appel à une autre catégorie d'intérêts, par exem­ple à l'idée du devoir ou à la pensée de l'examen qui approche, on peut bien .fixer l'esprit sur un objet qui ne présente pas encore d'intérêt immédiat ou direct : on obtient alors l'attention appelée réfléchie ou volontaire. Mais cette attention ne saurait se maintenir longtemps : elle exige un effort qui épuise rapidement les réserves d'énergie. On ne peut lui demander qu'une mise en train, c'est-à-dire une prise de contact avec un objet capable d'intéresser bientôt par lui-même en sorte que l'attention. volontaire au départ. devienne insensiblement spontanée.

esprit

« L'A rn:;-;no~; 79 perdre de ce qu'il entend, ne constate à intervalles plus ou moins régu­ liers qu'il est absent, qu'il songe à autre chose ou ne songe à rien.

C'est surtout pour combler les vides résultant de ces défaillances de l'attention que le conférencier reprend parfois son idée sous une forme nouvelle ou du moins la résume.

Quiconque veut se faire écouter doit compter avec l'instabilité de ] 'attention qui ne se prolonge qu'en passant d 'nn objet à ! 'autre.

B.

Les causes.

-Si cette instabilité nous étonne, c'est que nous nous faisons une fausse idée de l'esprit, ! 'assimilant, sans trop nous en rendre compte, à un organe matériel qu'on peut manœuvrer à sa guise.

Or, l'esprit jouit d'une tout autre autonomie que la main ou l'œil : il se porte de lui-même, sans qu'on puisse inhiber son mouvement, vers ce qui intéresse; puis, une fois l'intérêt tombé, il se détourne, cherchant autre chose ou sombrant dans l'inconscience.

Sans doute, en faisant.

appel à une autre catégorie d'intérêts, par exem­ ple à l'idée du devoir ou à la pensée de l'examen qui approche, on peut bien ·fi'xer l'esprit sur un objet qui ne présente pas encore d'intérêt immédiat ou direct : on obtient alors ! 'attention appelée réfléchie ou volontaire.

Mais cette attention ne saurait se maintenir longtemps : elle exige nn effort qui épuise rapidement les Téserves d'énergie.

On ne peut lni demander qu'une mise en train.

c'est-à-dire une prise de ccmt.act avec nn ohje~ capable d'intéresser bientôt par lui-même en sorte quel 'attention.

rnlonfaire au départ, devienne insensiblement 'pontanée.

U.

A;;TITHÈSE : L• COXSTANCE DE i!HTEXT!O'.'i.

A.

Les faits.

Nous avons dû le reconnaître.

il se produit parfois de véritables pannes d'attention.

la conscience restant vide, sans objet sur lequel l'esprit puisse :::e fixer.

Mais ces états sont relativement rnres: ensuite.

ce vide de la conscience n'est que relatif.

car on y remarqu~ le plus souvent quelq1w crépu:zcule ou quelque aube de pPnsre; enfin.

res in,tonf.s ne sont que ! 'intervalle durant lequel s'effectue le pM:;:age d 'nn thhne de pen"i~P ii un autre.

et on pourrait lr rmnp11rer 11 un rntr11f'tP.

ou mieux.

au passaµ-e an point morf dnns le rhanirnment de \'ÎteSSe.

f:ontrairement à l 'nffirmation de Rrnm, r'est donr l 'ntteation qui •'St la règle, l'état normal; l'inattf'nlion cnn~redit ln condition fondflrnenlale de l'esprit.

Le professeur qui se plaint de l'inattention de son auditoire rrronnaîtm bien que ces têtes lég/>re;;: ne sont pas inattentives à tout ; relui-ci Jif un roman; un autre, frru de mathématiques, cherche la solu­ tion de rnn problème: nn troisième prétend réparer son stylo; ce rêveur ponrsnit :. »

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