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L'atomisme et le dynamisme

Publié le 13/06/2012

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La transmutation des atomes. - Devant la complexité de l'atome, les physieiens contemporains ont retrouvé les mêmes problèmes posés jadis par la complexité de la molécule. Ils ont essayé de réaliser la dissociation des éléments constitutifs de l'atome, comme ils avaient tenté et réussi auparavant la dissociation des molécules. La première étape de ces essais a porté sur l'extérieur de l'atome, c'est-à-dire qu'on a tenté de le priver de ses électrons ou, si l'on veut, de le déshabiller. L'instrument de cette dissociation fut trouvé dès qu'on constata que la matière, sous l'action de la lumière, émet des électrons. On dut toutefois recourir au rayonnement ultra-violet et même aux rayons X, dont la fréquence est très grande. Les physiciens s'attaquèrent ensuite au noyau et parvinrent à le dissocier à l'aide de projectiles convenables : particules ex, protons, deutérons, neutrons et même rayons y des substances radioactives dont la longueur d'onde est très faible et par suite l'énergie du quantum très grande. Ces recherches, d'autre part, conduisirent à de nouvelles découvertes : celles du neutron, de l'électron positif et du méson, ou électron lourd, chargé positivement ou négativement.

« quoique indivisibles, composés de minima, sans quoi l'atome serait divisible à l'infini, ce qui est absurde.

Toutefois, ces minima (ou parties les plus petites possibles) ne sont pas susceptibles d'existence séparée ; c'est par l'esprit seul que la séparation peut être opérée 1.

B.

L'atomisme moderne.

363 1.

L'atomisme et la physique cartésienne.

-Après ÉricuRE et LucRÈCE, qui exposa la théorie d'ÉPICURE dans son DeNatura rerum, l'atomisme subit une longue éclipse, qui dura jusqu'au xvue siècle, où GAssENDI le reprit, d'un point de vue surtout philosophique, sous sa forme épicurienne, comportant, comme on l'a vu (302}, la réalité du vide ou de l'espace.

imaginaire.

C'est à DEscARTES que l'atomisme, sous une forme renouvelée, allait devoir sa prodigieuse carrière dans les temps modernes, encore que DEscARTEs se soit déclaré lui-même adversaire de la conception atomistique.

Mais les principes de son système physique y condui­ saient logiquement.

On sait en effet (294) que DESCARTES ramène le corps à la pure étendue géométrique, qui est comme telle indéfiniment diCJisible, et qu'il veut expliquer toutes les propriétés des corps par la figure et le mouvement 2 • L'atomisme pouvait s'adapter à cette conception.

Si DEsCARTES cependant le repousse, c'est moins dans son principe, qui est méca­ nistique, comme le système de DEscARTEs, que dans certains aspects difficiles à adapter à la conception cartésienne des corps.

D'une part, en effet, DEsCARTES ne pouvait admettre l'hypothèse du vide (303}, et, d'autre part, la notion d'atome ou d'élément indivisible n'aCJait aucun sens dans un système qui ramenait le corps à l'étendue géomé­ trique.

Cependant, DEscARTES admettait la réalité de particules très ténues de matière, dont la forme et les dimensions variaient suivant le degré de perfection des êtres.

Mais dans la masse homogène que forme 1 'étendue, le seul principe de différenciation restait toujours le mouvement local.

«Le monde, écrivait DEsCARTES, est une machine en laquelle il n'y a rien du tout à considérer que les figures et les mouvements de ses particules.

» (Principes, II, c.

xxxvi.) Cette Physique, chez DEsCARTEs, n'est pas seulement un système scientifique.

C'est en même temps un système philosophique de la nature, DEsCARTES ne concevant pas la possibilité de deux plans distincts d'explication 3 • De là vient qu'il oppose constamment son (1 1 Cf.

X.

ATA,ASSJEVITCH.

L'atomisme d'Épicure, P;~ris.

(2) Cf.

Principes de la Philosophie, II, c.

LXIV : • Toute ma physique n'est que géométrie [ ...

].

Je ne reçois point de principes en physique qui ne soient aussi reçus en mathématiques, afin de pouvoir prouver par démonstration tout ce que j'en déduirai.

• (:l) DESCARTES paraît cependant admettre parfois (mais d'une manière surtout polémique) deux plans d'explication possibles : 'Peu m'importe de. »

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