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L'artiste est - il un homme comme les autres ?

Publié le 08/04/2023

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« Corrigé : l’artiste est-il un homme comme les autres ? Il faut avant toute chose définir les termes du sujet, autrement dit, l’analyser pour en déceler le sens et dégager le problème qui se tient sous la question. L’artiste : terme qui n’a pas toujours existé, apparu dans l’art occidental à partir du XVIe siècle et qui désigne l’individu créateur.

L’artiste est celui qui crée une œuvre originale laquelle donne un émouvoir, à ressentir, à penser.

L’artiste est celui qui est capable de faire œuvre d’imagination, d’invention, de réflexion, le tout, au service de quelque chose, c’est-à-dire une œuvre qui ne s’est encore jamais rencontrée. Un homme comme les autres : Qu’est-ce qu’un homme comme les autres ? Un homme ordinaire qui ne se singularise par rien de particulier, qui n’est capable d’aucune création ni invention ? Question à se poser : la création ne se rencontre- t-elle que dans le domaine de l’art ? N’estelle pas le propre de toute vie même si elle ne produit pas des œuvres reconnues, et désignées comme artistiques ou esthétiques ? Vivre n’est –ce pas toujours faire œuvre d’invention, d’imagination, de création ? Hormis le monde de l’art, n’y a-t-il pas d’autres domaines de création ? Le jeu, l’enfance, la science, la politique ne sont-ils pas des domaines où l’invention et la création se rencontrent ? On parle en mathématiques de la beauté d’une démonstration, de son élégance, et c’est souvent ce critère qui fait préférer l’une à l’autre. Ici , vous le voyez, plusieurs questions se posent qu’il nous faudra, sinon résoudre, du moins traiter. Proposition de plan : 1) Si l’artiste est un être d’exception, en quoi et pourquoi l’est-il ? 2) Si l’artiste est un homme comme les autres, alors pourquoi ne sommes-nous pas tous artistes ? 3) Si tous les hommes peuvent devenir artistes, alors à quelles conditions, et ne faut-il pas alors arracher la notion de création au seul domaine de l’art ? Remarque 1 : La question présuppose comme nous venons de le suggérer plus haut que la création relèverait du seul domaine de l’art et qu’elle n’appartiendrait pas au domaine de la vie « quotidienne », il faudra donc mettre en question ce présupposé. Remarque 2 : il faut toujours demander pourquoi une telle question est posée ? On pourrait répondre en disant : a) Que durant des millénaires l’artisan et l’artiste n’ont pas été distingués.

Ce n’est que très tard, et seulement en Occident que la catégorie de l’artiste s’est imposée : c’est avec Michel-Ange, artiste italien du XVIe siècle (1475 –1564) que ce terme est apparu. Michel-Ange a été qualifié de « divin créateur ».

Jusqu’alors, on réservait à Dieu le pouvoir de créer. b) Qu’aujourd’hui les expressions artistiques se sont considérablement diversifiées.

Aux grandes formes d’art traditionnellement reconnues : l’architecture, sculpture, la peinture, la musique la poésie, la danse, on peut ajouter désormais la littérature, le théâtre, le cinéma, la photographie, la bande dessinée, la calligraphie (pratiquée essentiellement au Moyen-Orient et en Asie).

Mais cette liste est encore beaucoup plus longue, on parle ainsi aujourd’hui des arts du spectacle, du théâtre, du cirque, des performances, des happenings, c’est-à-dire des événements qui sont créés par les artistes dans l’espace public ou dans des lieux particulièrement dédiés à l’art. Explication : Depuis le XXe siècle, on a assisté à une explosion des formes d’art.

C’est ainsi que dans les dernières décennies, la peinture s’est trouvée supplantée au profit de ce que l’on nomme installations.

Par-là, il faut entendre des agencements d’objets, de lumière, de sons. Le ready-made s’est aussi imposé depuis le début du XXe siècle et en particulier avec Marcel Duchamp, artiste français qui, en 1917, a fait scandale avec son œuvre Fountain. Définition : Un ready-made est un objet « ordinaire ou quotidien, non artistique mais présenté comme une œuvre d’art. Le body Art : c’est une forme d’art dans laquelle le corps de l’artiste est le support artistique, voire l’œuvre elle-même. Le land Art : ce sont des œuvres réalisées dans un milieu naturel, champ, rivière, forêt, et avec des matériaux naturels. Le Street Art, c’est une des formes d’art aujourd’hui les plus répandues.

Il s’agit d’œuvres réalisées en milieu urbain, graffiti, fresque, tag, graff ou encore détournement du mobilier urbain. Le Street Art trouve ses origines dans les fresques murales réalisées par des artistes mexicains et sud-américains au début du XXe siècle.

Art contemporain, il renoue cependant avec les fonctions les plus anciennes de l’art à savoir d’être un objet destiné à tous et accessible à tous. C’est pour cette raison que le Street art se rencontre d’abord dans l’espace public et d’abord urbain.

Contre l’accaparement de l’art qui se trouve désormais dans les galeries ou les musées, les artistes de Street art, revendiquent de faire un art pour tous. Introduction : Hegel, philosophe allemand du XIXème siècle, soutenait que « C’est dans l’art que se révèle la grandeur humaine ».

Par art, il nous faut entendre, les beaux-arts, c’est-à-dire la production d’œuvres belles.

Dans ces conditions, la grandeur de l’homme se révèlerait dans l’artiste.

Cela signifie-t-il alors que l’artiste est un être d’exception ? Un être supérieur doué d’un talent unique et différent à tous égards des « hommes ordinaires » ? Ne peut-on penser au contraire que si tous les hommes ne sont pas artistes, tous peuvent cependant le devenir, sous certaines conditions ? Ce faisant, il faudra s’interroger sur la création qui est au cœur du processus artistique.

Est-elle l’apanage du seul artiste ou bien se rencontre-t-elle dans toute vie ? Telles sont les questions qui organiseront ici notre réflexion afin de décider si l’artiste est un homme comme les autres ou bien s’il faut au contraire lui reconnaitre une place et une identité particulières. Matériaux pour la première partie : Utilisation du cours, Alain, distinction art/technique. Kant, la définition du génie, Bergson, texte p.176 du manuel, l’artiste, un être distrait. Ière partie : L’artiste n’est pas un homme comme les autres. a) Si nous soutenons la thèse de la singularité de l’artiste, autrement dit, le fait qu’il n’est pas un homme comme les autres, on peut s’appuyer sur le cours et en particulier sur le texte d’Alain qui distingue technique et art, artisan et artiste. Ce qui distingue ces deux domaines, c’est le rapport à l’idée qui génère l’œuvre.

Dans la technique, l’idée précède la réalisation, alors qu’en art, elle est contemporaine de la création, voire, elle vient après et l’artiste est alors comme « spectateur de son œuvre ». Ainsi, l’artiste ne reproduit pas plusieurs fois le même objet selon un même modèle, son oeuvre est unique; l’artiste a un projet (il sait qu’il veut peindre tel paysage, tel personnage, ou composer tel type de musique), mais il ne peut pas se représenter à l’avance ce que sera son oeuvre une fois achevée. b) Si l’artiste est capable de créer, c’est en raison d’un don particulier que lui a fait la nature et que Kant, philosophe allemand du XVIIIème siècle nomme « le génie ». Dans son ouvrage intitulé Critique de la faculté de juger, 1790, Kant écrit ceci : « Le génie est le talent de produire ce dont on ne peut donner de règle déterminée…par conséquent, l’originalité est sa première qualité.

(P.

6 de votre cours, petit extrait du texte de Kant.). L’artiste serait donc celui qui est doué de cette capacité à inventer des règles et à créer des œuvres originales et exemplaires.

On pourrait ici donner l’exemple de Pablo Picasso, peintre génial et inventeur avec Georges Braque du cubisme.

Toute l’œuvre de Picasso donne à voir son génie, c’est-à-dire, sa capacité à repenser ou à dépasser les règles de la peinture classique pour produire ses propres règles, celles précisément du cubisme, de la représentation en volume, de la destruction de la perspective telle qu’elle s’était imposée dans l’art à partir du XVe siècle. Picasso n’a pas cessé de se réinventer au travers de sa longue vie d’artiste. Remarque : Ici, il serait intéressant de prendre une œuvre, un portrait de Picasso, une nature morte ou tout autre tableau qui donnerait à comprendre l’invention de règles nouvelles. Nous pouvons prendre pour exemple Les demoiselles d’Avignon, premier tableau cubiste peint en 1906-1907 par Picasso.

Cette toile représente des femmes nues dont les corps sont tantôt reconnaissables, tantôt déformés et géométrisés.

La méthode adoptée consiste à donner à voir l’objet, ici les corps sous toutes leurs facettes en même temps comme si il fallait tourner autour des choses pour les représenter.

Avec ce tableau, Picasso invente une nouvelle manière de peindre et de représenter les choses puisqu’elle inclut en quelque sorte le temps dans la représentation. c) Si Picasso et Georges Braque inventent cette nouvelle manière de représenter le réel, c’est peut-être comme le suggère Bergson , dans son ouvrage, La pensée et le mouvant.1934, parce que eux-mêmes perçoivent autrement la réalité. Dans ce texte Bergson évoque la singularité de l’artiste.

C’est dans la perception qu’il a du monde que l’artiste se distingue des autres.... »

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