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L'artiste a-t-il besoin d'un public ?

Publié le 22/02/2012

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Public : L'ensemble de la population, la masse des gens, la foule L'ensemble des gens intéressés, touchés par une manifestation intellectuelle ou artistique. Catégorie de personnes qui apprécie habituellement un artiste, un auteur, ou que l'artiste, l'auteur souhaite atteindre. L'ensemble des personnes qui assistent à un spectacle, à une manifestation artistique, culturelle ou sportive

« 1.

Elle est avant tout inspiration PLATON, Ion « Ce n'est pas en effet par art, mais par inspiration et suggestion divine que tous les grands poètes épiquescomposent tous ces beaux poèmes ; et les grands poètes lyriques de même.

Comme les Corybantes nedansent que lorsqu'ils sont hors d'eux-mêmes, ainsi les poètes lyriques ne sont pas en possession d'eux-mêmes quand ils composent ces beaux chants que l'on connaît ; mais quand une fois ils sont entrés dans lemouvement de la musique et du rythme, ils sont transportés et possédés comme les bacchantes, qui puisentaux fleuves le lait et le miel sous l'influence de la possession, mais non quand elles sont de sang-froid.

C'estle même délire qui agit dans l'âme des poètes lyriques, comme ils l'avouent eux-mêmes.

» 2.

Elle est avant tout création La notion de création dénote avant tout et en premier lieu la création divine celle que nous présente laGenèse.

Par extension le concept de création subsume aussi l'idée de création artistique.

Il apparaît commela représentation d'un monde à travers une subjectivité particulière.

Le travail de l'artiste apparaît commelibérateur à la fois pour celui à qui il s'adresse, et à la fois pour celui qui crée.

La création artistique commelibération d'un monde pensé sous le seul mode de l'utilité. Cependant si l'oeuvre d'art est communication - l'oeuvre d'art semble ne pas pouvoir faire l'économied'un destinataire II. 1.

L'oeuvre d'art comme le langage est communication entre l'artiste et le public HEGEL « Le but de l'art, son besoin originel, c'est de produire aux regards une représentation, une conception néede l'esprit, de la manifester comme son oeuvre propre ; de même que, dans le langage, l'homme communiqueses pensées et les fait comprendre à ses semblables.

Seulement, dans le langage, le moyen decommunication est un simple signe, à ce titre, quelque chose de purement extérieur à l'idée et d'arbitraire.L'art au contraire, ne doit pas simplement se servir de signes, mais donner aux idées une existence sensiblequi leur corresponde.

Ainsi, d'abord, l'oeuvre d'art, offerte aux sens, doit renfermer en soi un contenu.

Deplus, il faut qu'elle le représente de telle sorte que l'on reconnaisse que celui-ci, aussi bien que sa formevisible n'est pas seulement un objet réel de la nature, mais un produit de la représentation et de l'activitéartistique de l'esprit.

L'intérêt fondamental de l'art consiste en ce que ce sont les conceptions objectives etoriginelles, les pensées universelles de l'esprit humain qui sont offertes à nos regards.

» 2.

Cependant limiter l'oeuvre de l'artiste au regard du public peut aboutir au conformisme - l'artn'est pas la mode H.

ARENDT « L'essentiel est que la société à tous les niveaux exclut la possibilité de l'action, laquelle était jadis excluedu foyer.

De chacun de ses membres, elle exige au contraire un certain comportement, imposantd'innombrables règles qui, toutes, tendent à normaliser ses membres, à les faire marcher droit, à éliminer lesgestes spontanés ou les exploits extraordinaires.

Chez Rousseau, on rencontre ces exigences dans les salonsde la haute société dont les conventions identifient toujours l'individu à sa position sociale.

C'est cetteidentification qui compte, et il importe peu qu'elle concerne le rang dans la société à demi féodale du XVIIIesiècle, le titre dans la société de classe du XIXe, ou la simple fonction dans la société de massed'aujourd'hui.

Au contraire, l'avènement de la société de masse indique seulement que les divers groupessociaux sont absorbés dans une société unique comme l'avaient été avant eux les cellules familiales ; ainsi ledomaine du social, après des siècles d'évolution, est enfin arrivé au point de recouvrir et de régiruniformément tous les membres d'une société donnée.

Mais en toutes circonstances la société égalise : lavictoire de l'égalité dans le monde moderne n'est que la reconnaissance juridique et politique du fait que lasociété a conquis le domaine public, et que les distinctions, les différences sont devenues affaires privéespropres à l'individu.

Cette égalité moderne, fondée sur le conformisme inhérent à la société et qui n'estpossible que parce que le comportement a remplacé l'action comme mode primordial de relations humaines,diffère à tous les points de vue de l'égalité antique, notamment celle des cités grecques [...].

Le domainepublic [y] était réservé à l'individualité ; c'était le seul qui permettait à l'homme de montrer ce qu'il étaitréellement, ce qu'il avait d'irremplaçable.

[...] C'est le même conformisme, supposant que les hommesn'agissent pas les uns avec les autres mais qu'ils ont entre eux un certain comportement, que l'on trouve à labase de la science moderne de l'économie, née en même temps que la société et devenue avec son outilprincipal, la statistique, la science sociale par excellence.

[...] L'économie ne put prendre un caractèrescientifique que lorsque les hommes furent devenus des êtres sociaux et suivirent unanimement certainesnormes de comportement, ceux qui échappaient à la règle pouvant passer pour asociaux ou pouranormaux.

» On retrouve cette idée de conformisme justement dans certaines émissions musicales qui créent de toute III.. »

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