L'art sert-il à quelque chose ?
Publié le 10/05/2014
Extrait du document
«
Mais doit-on limiter l'art à cela ? Le souci pour l'art ne satisfait-il pas autre chose que ce besoin de
distinction sociale ? Que certains se servent de l'art à cette fin, cela n'implique pas que l'art ne serve
qu'à ça.
Ne peut-on dégager quelque chose comme un besoin d'art, c'est a dire un besoin qui ne
pourrait être comblé que par l'art ?
>transition
Partie 2
Que l'art ait un intérêt en lui-même, c'est ce que plusieurs faits laissent à penser.
Remarquons
d'abord que l'art à un caractère universel qui empêche de le considérer comme un luxe qui n'aurait
d’intérêt que pour certaines des franges de la population.
Cette universalité est un fait historique :
des peintures rupestres réalisées à l'époque préhistorique, jusqu'à l'art contemporain si présent dans
une société pourtant rationnelle et soucieuse de rentabilité, l'art a toujours existé.
C'est également un
fait géographique : toutes les civilisations, sans exception, ont produit des chants, des dessins ou des
objets, que nous pouvons assimiler à l'art.
Comment expliquer qu'il soit présent de manière
universelle s'il ne répondait à aucune nécessité inscrite dans la nature humaine ?
>exemple et reformulation du sujet
Il n'est d'ailleurs pas besoin de faire appel à l'histoire de l'humanité pour trouver des preuves
de ce besoin d'art et de l’intérêt qu'il présente pour chacun d'entre nous.
Il suffit d'observer pour cela
les jeunes enfants et l'enthousiasme qu'ils mettent à fabriquer des objets, à dessiner, ou à produire de
la musique pour comprendre qu'il existe chez eux, et donc chez nous tous, une envie profonde, voire
un besoin de créer, d'inventer, de s'essayer à modifier son environnement pour fabriquer des formes
et des sons qui plaisent, au lieu de se contenter de celles et ceux qui existent déjà.
>exemples pour introduire la thèse d'un auteur.
On commence à introduire l'idée qu'il existe encore
un autre type de besoin
Hegel explique ainsi dans l' Esthétique que c'est sois même qu'on projette dans les œuvres.
Semblable, explique-t-il, au « petit garçon qui jette des cailloux dans la rivière et regarde les ronds
formés à la surface de l'eau », l'artiste admire avant tout dans ses productions une œuvre qui est la
sienne et dans laquelle il peut se reconnaître, ayant rendue visible sont intériorité.
Plus précisément,
se reconnaître comme auteur de ses transformations, c'est reconnaître sa capacité à transformer le
monde selon ses volontés, et donc se reconnaître comme individu libre.
L'art répondrait ainsi à ce
que Hegel nomme « un besoin spirituel », par opposition aux besoins matériels, il servirait au
créateur à s'exprimer et à prendre conscience, à travers ce qu'il fait des choses, de sa propre liberté.
>référence philosophique.
Distinction entre besoin spirituel/matériel.
Toutefois, Hegel reconnaît qu'il n'y a pas que l'art qui permet d'assouvir ce besoin.
N'importe quelle transformation de la matière, et l'art dévoile simplement avec plus de clarté qu'il
assouvit ce besoin, n'ayant pas d'autre utilité manifeste (à la différence d'une activité technique
comme couper du bois par exemple).
Faut-il alors renoncer à dégager un besoin qui serait
spécifique à l'art ? Dans la mesure où l'art n'est pas seulement l'affaire des artistes, mais également
des spectateurs, on peut se tourner vers ces derniers.
De quel ordre ce besoin de contempler des
œuvres d'art est-il ? Correspond-il à un besoin d'art à strictement parler ?
>transition.
»
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