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L'art nous détourne-t-il de la réalité ?

Publié le 06/05/2012

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                Il semblerait que l’art nous détourne de la réalité ; en effet les œuvres d’art nous projettent dans un certain imaginaire. Cependant la question est plus compliquée : l’art est aussi une représentation du réel. C’est pourquoi il faudra se demander si l’art nous détourne de la réalité ? Et si tel est le cas, est ce que l’art modifie le réel ?

                En quels sens peut-on affirmer que l’art nous détourne de la réalité ? Platon pense que l’artiste déforme la réalité dans sa représentation du réel. Ainsi un artiste ne représente pas la réalité mais l’apparence. Contrairement à l’artisan qui quand il produit un lit, par exemple, se base sur l’idée, c’est-à-dire ce qui est permanent dans le lit, non soumis au changement, soit sa fonction principale. L’artiste, quant à lui, quand il réalise son œuvre d’art, se base sur les apparences de l’objet qu’il représente ; ces apparences dépendent de l’artiste, ce sont les choses auxquelles il est sensible, qu’une autre personne n’y sera pas forcément. Platon affirme que, le peintre est à une plus grande distance de la vérité ou de l’idée que ne l’est l’artisan car l’artisan représente l’idée de la chose tandis que l’artiste n’en représente que certains aspects. 

« Ainsi il semble que l’art nous détourne de la réalité, cependant n’est-il pas réducteur de présenter l’art comme simple détournement de la réalité.

En effet l’art modifie-il le réel ? L’art modifie-t-il le réel ? Hegel, en opposition à Kant, mets en place une philosophie du « beau artistique ».

D’après Hegel, le problème de Kant est qu’il raisonne d’un point de vue subjectif, au lieu de traiter le beau comme une idée présente en réalité et ainsi que dans les œuvres.

Hegel prend l’art comme une science car l’art est une production de l’esprit.

L’art pour Hegel est proprement humain.

Et la signification de l’art n’est pas immédiate, l’idée apparaît avec le temps et le beau se déploie dans l’histoire.

L’art pour Hegel ne modifie pas la réalité car celui-ci ne cherche pas à reproduire, à imiter la réalité, il s’agit d’une science du « beau », qui doit être observé objectivement.

L’art n’est qu’une « caricature de la vie » qui ne modifie donc pas le réel, il s’agit juste d’un « miroir » qui nous représente la réalité.

C’est pourquoi, chez Hegel, l’art ne modifie pas le réel car il est une science qui a pour but de montrer la réalité à travers le temps, comme un témoignage. L’art ne modifie donc pas la réalité chez Hegel. -L’art comme représentation de la réalité Dans la philosophie de Heidegger , la pensée (critique) de la technique est un aspect essentiel ; sa réflexion sur l’ œuvre d’art, opposée non seulement à la chose mais aussi à l’ outil , en témoigne.

La première question de Heidegger porte sur l’origine de l’ œuvre d’art.

On peut certes dire qu’une œuvre d’art a son origine dans le travail de l’artiste, mais l’artiste n’est lui-même artiste que par son œuvre.

Il doit donc y avoir un terme qui précède l’ œuvre et l’artiste, qui est leur origine ; ce terme c’est « tout simplement » l’ art .

Mais, dira-t-on, pour savoir ce qu’est l’art, il faut connaître, au moins, une œuvre d’art.

Nous trouvons donc dans un cercle qu’il ne faut pas refuser mais au contraire parcourir.

Le point de départ de la réflexion sera la question : Qu’est-ce qu’une œuvre ? L’ œuvre, écrit Heidegger, a été considérée traditionnellement comme une chose , c’est-à-dire comme une matière ayant reçu une forme, comme ayant certaines propriétés, etc.

Intéressons au couple matière-forme qui chez Aristote caractérise toutes les choses singulières, qu’elles soient produites de la nature ou de l’homme.

Cette conception, dit Heidegger, s’origine dans la technique (la construction d’une cruche par exemple) dans laquelle la matière est modelée, ajustée à une certaine fonction.

La forme y ordonne la matière pour donner à un outil se caractérisant par son utilité. L’erreur des philosophes a été, selon Heidegger, d’étendre la conception de la matière informée d’une part, à la chose naturelle, d’autre part à l’ œuvre d’art.

Heidegger ajoute que, malgré ce privilège donné à l’outil, l’être de celui-ci demeure masqué dans la mesure où un outil n’est réellement efficace que lorsqu’il se fait oublier, lorsque sa manipulation ne requiert pas de lui porter attention.

Ce qui est alors masqué, c’est l’appartenance de l’outil au monde humain.

C’est l’ œuvre d’art qui va dévoiler cette appartenance qui n’est rien d’autre que la vérité de l’outil.

Heidegger prend l’exemple de la peinture de Van Gogh représentant des souliers.

La vérité ou être de ces souliers, c’est le monde du paysan et la terre qu’il laboure et c’est là précisément ce que révèle l’œuvre d’art.

Celle-ci a donc pour Heidegger deux aspects essentiels : elles révèlent un monde et elles révèlent la Terre , ces deux mots ne devant pas être entendus dans le sens courant mais explicités.

Le monde n’est pas un objet mais l’esprit d’une époque, un espace de sens proprement humain.

Quant à la terre, elle le « lieu » ou la « matière » de l’ œuvre, le « fond originel » d’où elle surgit, la nature primitive que masquent les objectivations scientifiques et techniques.. »

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